Et si les ETI performantes n’étaient pas l’apanage de l’Allemagne ? On désigne souvent les entreprises allemandes de taille intermédiaire comme des modèles de réussite industrielle, et comme les locomotives de la croissance de leur pays. Par un curieux raccourci, on en conclut parfois aussi que les ETI françaises ne sont pas dignes d’incarner la réussite économique. Mais en France également, on trouve des entreprises industrielles de taille intermédiaire très performantes. Elles sont certes moins nombreuses que leurs homologues d’outre-Rhin, mais n’ont rien à leur envier en matière de compétence technologique, ou de qualité de conception.
La force du nombre
D’après les chiffres communiqués par Xerfi, la France comptait 4 195 ETI en décembre 2011. L’Allemagne pour sa part en recensait 10 428. Une telle différence est une donnée fondamentale pour comprendre certaines disparités économiques, mais sa portée ne doit pas être exagérée. Les ETI sont en effet les forces exportatrices des économies européennes. Naturellement, les différences entre le tissu industriel français et allemand tendent donc à se faire sentir sur les résultats de la balance commerciale de ces pays. À l’issue de l’année 2011, Le Figaro relevait par exemple que les exportations allemandes s’élevaient à 1271,1 milliards de dollars pour un excédent commercial de 175,2 milliards de dollars. Pour la France, ces chiffres s’élevaient respectivement à 511,7 milliards de dollars et -72,2 milliards de dollars. La France dispose en effet d’une base d’exportation moins large que son voisin d’outre-Rhin.
Ces performances commerciales signifient-elles pour autant que les ETI françaises sont économiquement moins performantes que leurs homologues allemandes ? Certainement pas. En 2012, OSEO (aujourd’hui Banque Publique d’Investissement) constatait en moyenne, dans son Rapport sur l’évolution des PME, une « progression de la trésorerie […] accompagnée d’une augmentation de l’endettement long/moyen terme » chez les PME et ETI françaises.
Ces entreprises sont bien gérées, leurs indicateurs économiques sont au vert, elles disposent de fonds propres. La qualité de leur gestion leur permet ainsi de préparer l’avenir avec une relative sérénité malgré la tempête. Leur niveau d’investissement en R&D est d’ailleurs l’un des plus élevés d’Europe d’après OSEO : « chiffré à 2,24 % du PIB en 2010, l’effort national privé et public en R&D demeure sur une pente ascendante sans que l’impact de la conjoncture dégradée ne soit visible ». « Mouvement encore confirmé avec la croissance des brevets déposés par les PME et ETI par la voie nationale », confirme OSEO.
La France sous-performe en matière d’export. Cela ne fait aucun doute. Mais conclure qu’elle n’est pas performante sur le terrain industriel parce que ses ETI sont moins nombreuses que l’Allemagne est une erreur induite par des comparaisons un peu hâtives. Les ETI françaises investissement, amassent du capital intellectuel et humain, vendent et exportent des produits de grande qualité, avec au moins autant de talent que leurs consoeurs allemandes. La France compte d’ailleurs quelques fleurons industriels qui ne lésinent pas sur les moyens pour se maintenir dans l’excellence.
Un vivier de compétences françaises
Les ETI françaises autant, que les allemandes sont ainsi porteuses de savoir-faire uniques qui leur amènent des clients du monde entier. L’équipementier ferroviaire Faiveley est par exemple devenu un partenaire industriel de premier plan pour de nombreuses grandes entreprises de son secteur. Preuve que le savoir-faire français n’a rien à envier à l’outre-Rhin, Faiveley a récemment décroché un contrat historique avec Siemens. L’entreprise a été retenue pour fabriquer le système de freinage de la nouvelle génération de TGV allemands. Quelque 130 trains doivent être équipés avec des systèmes français fabriqués par Faveley. « Cela représente au total 1 335 voitures […], 1 335 équipements de contrôle commandent de freins, et plus de 20 000 étriers de freins », résume à L’Usine Nouvelle le directeur de Faiveley Transport à Amiens, Guillaume Lucas.
À l’instar de l’industrie allemande, la force de ces ETI est de savoir cultiver des compétences de pointes pour déployer une stratégie de montée en gamme et capter une demande globale. Un modèle que Precia Molen, dont le slogan est « worldwide weighing », illustre en tout point. Cette entreprise ardéchoise de 770 personnes voit le jour en 1887 en tant qu’atelier d’entretien de balance. L’entreprise a depuis amassé un savoir-faire technique jusqu’à se spécialiser dans les solutions de pesage pour des masses allant de 0,1 gramme à plusieurs centaines de tonnes. L’entreprise maîtrise des systèmes de haute précision, et est notamment leader sur le marché des ponts-bascule destinés au pesage de camions.
Avec un budget R&D estimé à 1,25 million d’euros, Precia Molen n’hésite pas, comme bien d’autres ETI françaises, à sortir l’artillerie lourde pour atteindre l’excellence. Preuve, sans doute, que les causes du faible nombre d’ETI en France ne sont pas tant à chercher du côté des entreprises que dans leur environnement politique.
La force du nombre
D’après les chiffres communiqués par Xerfi, la France comptait 4 195 ETI en décembre 2011. L’Allemagne pour sa part en recensait 10 428. Une telle différence est une donnée fondamentale pour comprendre certaines disparités économiques, mais sa portée ne doit pas être exagérée. Les ETI sont en effet les forces exportatrices des économies européennes. Naturellement, les différences entre le tissu industriel français et allemand tendent donc à se faire sentir sur les résultats de la balance commerciale de ces pays. À l’issue de l’année 2011, Le Figaro relevait par exemple que les exportations allemandes s’élevaient à 1271,1 milliards de dollars pour un excédent commercial de 175,2 milliards de dollars. Pour la France, ces chiffres s’élevaient respectivement à 511,7 milliards de dollars et -72,2 milliards de dollars. La France dispose en effet d’une base d’exportation moins large que son voisin d’outre-Rhin.
Ces performances commerciales signifient-elles pour autant que les ETI françaises sont économiquement moins performantes que leurs homologues allemandes ? Certainement pas. En 2012, OSEO (aujourd’hui Banque Publique d’Investissement) constatait en moyenne, dans son Rapport sur l’évolution des PME, une « progression de la trésorerie […] accompagnée d’une augmentation de l’endettement long/moyen terme » chez les PME et ETI françaises.
Ces entreprises sont bien gérées, leurs indicateurs économiques sont au vert, elles disposent de fonds propres. La qualité de leur gestion leur permet ainsi de préparer l’avenir avec une relative sérénité malgré la tempête. Leur niveau d’investissement en R&D est d’ailleurs l’un des plus élevés d’Europe d’après OSEO : « chiffré à 2,24 % du PIB en 2010, l’effort national privé et public en R&D demeure sur une pente ascendante sans que l’impact de la conjoncture dégradée ne soit visible ». « Mouvement encore confirmé avec la croissance des brevets déposés par les PME et ETI par la voie nationale », confirme OSEO.
La France sous-performe en matière d’export. Cela ne fait aucun doute. Mais conclure qu’elle n’est pas performante sur le terrain industriel parce que ses ETI sont moins nombreuses que l’Allemagne est une erreur induite par des comparaisons un peu hâtives. Les ETI françaises investissement, amassent du capital intellectuel et humain, vendent et exportent des produits de grande qualité, avec au moins autant de talent que leurs consoeurs allemandes. La France compte d’ailleurs quelques fleurons industriels qui ne lésinent pas sur les moyens pour se maintenir dans l’excellence.
Un vivier de compétences françaises
Les ETI françaises autant, que les allemandes sont ainsi porteuses de savoir-faire uniques qui leur amènent des clients du monde entier. L’équipementier ferroviaire Faiveley est par exemple devenu un partenaire industriel de premier plan pour de nombreuses grandes entreprises de son secteur. Preuve que le savoir-faire français n’a rien à envier à l’outre-Rhin, Faiveley a récemment décroché un contrat historique avec Siemens. L’entreprise a été retenue pour fabriquer le système de freinage de la nouvelle génération de TGV allemands. Quelque 130 trains doivent être équipés avec des systèmes français fabriqués par Faveley. « Cela représente au total 1 335 voitures […], 1 335 équipements de contrôle commandent de freins, et plus de 20 000 étriers de freins », résume à L’Usine Nouvelle le directeur de Faiveley Transport à Amiens, Guillaume Lucas.
À l’instar de l’industrie allemande, la force de ces ETI est de savoir cultiver des compétences de pointes pour déployer une stratégie de montée en gamme et capter une demande globale. Un modèle que Precia Molen, dont le slogan est « worldwide weighing », illustre en tout point. Cette entreprise ardéchoise de 770 personnes voit le jour en 1887 en tant qu’atelier d’entretien de balance. L’entreprise a depuis amassé un savoir-faire technique jusqu’à se spécialiser dans les solutions de pesage pour des masses allant de 0,1 gramme à plusieurs centaines de tonnes. L’entreprise maîtrise des systèmes de haute précision, et est notamment leader sur le marché des ponts-bascule destinés au pesage de camions.
Avec un budget R&D estimé à 1,25 million d’euros, Precia Molen n’hésite pas, comme bien d’autres ETI françaises, à sortir l’artillerie lourde pour atteindre l’excellence. Preuve, sans doute, que les causes du faible nombre d’ETI en France ne sont pas tant à chercher du côté des entreprises que dans leur environnement politique.