Montréal trône sur l’Olympe des datas centers internationaux. Tout simplement. De nombreuses entreprises québécoises sont montées dans le train au bon moment. C’est le cas de la société nationale de production électrique Hydro-Québec qui, en 2016, a annoncé un Plan stratégique de quatre ans. « Le marché mondial des centres de données connaît une croissance majeure et nous possédons tous les atouts pour y occuper une place de premier plan, assurait alors Eric Martel, PDG d’Hydro-Québec, passé depuis chez Bombardier. Nous avons de l’énergie disponible qui est propre, des tarifs très concurrentiels et un climat qui permet de réduire la consommation d’énergie. »
Montréal, au centre du monde
A l’époque, Hydro-Québec était déjà le fournisseur d’électricité propre de grandes entreprises américaines et européennes de la tech. Microsoft, Ericsson, OVH ou encore Amazon avaient fait le choix d’implanter leurs data centers au Canada. La dernière en date, Google, choisit le Québec en 2017. « La décision de Google montre combien nous valorisons le talent que nous avons ici, explique Marie-Josée Lamothe, directrice de Google Québec. Notre engagement envers Montréal a commencé avec notre bureau de Montréal et il n’a jamais été plus fort. L’ouverture de notre Google Brain Center à Montréal et notre investissement de 4,5 millions de dollars pour soutenir l’Institut de Montréal d’apprentissage des algorithmes font partie de cet engagement. L'expertise croissante de Montréal attire beaucoup l'attention internationale. » Une inspiration pour Hydro-Québec qui a alors choisi de se diversifier dans les data centers.
En 2016 donc, Hydro-Québec attribue à un consortium franco-canadien la lourde tâche de relever le défi en ouvrant un centre de données nouvelle génération à Drummondville, allouant au projet la coquette somme de 100 millions de dollars canadiens. Trois grandes entreprises se retrouvent impliquées : Pomerleau, Veolia Energy Canada et Ehvert Mission Critical. Trois ans plus tard, dans le sillage de ce projet, l’agglomération de Montréal est désignée comme la meilleure région au monde pour établir un data center, devant des régions finlandaises, norvégiennes et écossaises, connues pour être à la pointe du domaine.
« Le travail qu’a fait Hydro-Québec pour valoriser son énergie propre est de plus en plus reconnu dans le domaine infonuagique, alors que les entreprises qui hébergent des centres de données et leurs clients sont de plus en plus soucieux de leur impact environnemental, souligne alors Eric Filion, président d’Hydro-Québec Distribution. Le Québec et la région de Montréal deviennent plus que jamais des destinations de choix à l’échelle mondiale et contribuent de façon significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » Selon l’entreprise publique, c’est « l’électricité propre à 99,8 % offerte au Québec, de même que les tarifs parmi les plus avantageux du monde, qui ont fait pencher la balance en faveur de Montréal ». Hydro-Québec avait donc tous les atouts en main pour être elle aussi performantes dans le domaine des centres de données.
Des partenaires de choix pour mener à bien le projet
Aux manettes du centre de données d’Hydro-Québec, le trio Pomerleau Inc., Veolia Energy et Ehvert Mission Critical fait des étincelles, les trois entreprises conjuguant leurs expertises : Pomerleau pour la construction, Ehvert pour les technologies IT et Veolia pour la gestion énergétique de ce data center qui dont la capacité de puissance tournera – à l’horizon 2036 – à 4,5 mégawatts. « Ce centre de données constitue une nouvelle norme d’efficacité et propose de nouvelles possibilités, explique Vello Ehvert, président d’Ehvert Mission Critical, société basée à Toronto. En développant des modèles d’ingénierie et d’énergie complexes pour le centre de données centralisé, Hydro-Québec a obtenu une efficacité opérationnelle maximale, en plus de la construction simplifiée de l’installation. »
Pour faire tourner l’installation construite par le géant du BTP canadien Pomerleau, Hydro-Québec a donc fait appel à la filiale canadienne de l’entreprise française Veolia, les deux entreprises coopérant également sur le méga-projet du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). A Drummondville, Veolia Energy Canada gère aujourd’hui la maintenance, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de ce centre de données aux dimensions hors normes. Aucun faux pas n’est possible, en effet Hydro-Québec s’engage sur la durabilité et la protection des données de plus de quatre millions de comptes clients. La fiabilité, au centre de toutes les préoccupations des équipes techniques, est donc la pierre angulaire de l’édifice.
Fiabilité et refroidissement vont de paire
Sur le plan technique – et donc sur celui de la fiabilité –, le plus grand défi rencontré par les data centers, dans le monde entier, reste évidemment le refroidissement des serveurs informatiques et des installations électriques. La position géographique du Québec et son climat relativement froid sont des atouts non négligeables, et font partie intégrante des solutions innovantes développées par Veolia Energy Canada. La plus essentielle d’entre elles : la roue de Kyoto, autrement appelée « échangeur de chaleur rotatif ».
« La roue thermique géante responsable du refroidissement laisse pénétrer l’air extérieur, explique Jonathan Côté, porte-parole d’Hydro-Québec. L’air chaud confiné à travers des cheminées est pulsé au travers des pales de la roue, réchauffant le métal qui la compose d’un côté, tandis que de l’autre, l’air froid extérieur refroidit la roue dans un mouvement continu. » Une solution technique devenue incontournable aujourd’hui pour le refroidissement des grands centres de données, sachant que « les coûts d’exploitation représentent près de la moitié – de 40 à 50 % – des dépenses énergétiques d’un centre de données », comme l’explique le magazine Electricité Plus.
« En matière de stockage de données, le refroidissement, c’est le nerf de la guerre, poursuit Patrick Truong, directeur principal solutions TIC d’Hydro-Québec. Cette roue nous permet d’obtenir un bâtiment hautement performant en matière d’économie d’énergie. Ce dernier est aménagé afin de subvenir à nos besoins pour les dix prochaines années. Par la suite, nous pourrons ajouter des phases. Nous prévoyons être ici très longtemps. » La demande mondiale en termes de stockage d’informations en ligne (cloud) suit une courbe exponentielle. Les centres de données vont donc s’inscrire dans la durée, et dans les paysages des grandes villes. Leur réussite dépend de nombreux paramètres. A commencer par le savoir-faire des entreprises chargées de leur exploitation.
Montréal, au centre du monde
A l’époque, Hydro-Québec était déjà le fournisseur d’électricité propre de grandes entreprises américaines et européennes de la tech. Microsoft, Ericsson, OVH ou encore Amazon avaient fait le choix d’implanter leurs data centers au Canada. La dernière en date, Google, choisit le Québec en 2017. « La décision de Google montre combien nous valorisons le talent que nous avons ici, explique Marie-Josée Lamothe, directrice de Google Québec. Notre engagement envers Montréal a commencé avec notre bureau de Montréal et il n’a jamais été plus fort. L’ouverture de notre Google Brain Center à Montréal et notre investissement de 4,5 millions de dollars pour soutenir l’Institut de Montréal d’apprentissage des algorithmes font partie de cet engagement. L'expertise croissante de Montréal attire beaucoup l'attention internationale. » Une inspiration pour Hydro-Québec qui a alors choisi de se diversifier dans les data centers.
En 2016 donc, Hydro-Québec attribue à un consortium franco-canadien la lourde tâche de relever le défi en ouvrant un centre de données nouvelle génération à Drummondville, allouant au projet la coquette somme de 100 millions de dollars canadiens. Trois grandes entreprises se retrouvent impliquées : Pomerleau, Veolia Energy Canada et Ehvert Mission Critical. Trois ans plus tard, dans le sillage de ce projet, l’agglomération de Montréal est désignée comme la meilleure région au monde pour établir un data center, devant des régions finlandaises, norvégiennes et écossaises, connues pour être à la pointe du domaine.
« Le travail qu’a fait Hydro-Québec pour valoriser son énergie propre est de plus en plus reconnu dans le domaine infonuagique, alors que les entreprises qui hébergent des centres de données et leurs clients sont de plus en plus soucieux de leur impact environnemental, souligne alors Eric Filion, président d’Hydro-Québec Distribution. Le Québec et la région de Montréal deviennent plus que jamais des destinations de choix à l’échelle mondiale et contribuent de façon significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » Selon l’entreprise publique, c’est « l’électricité propre à 99,8 % offerte au Québec, de même que les tarifs parmi les plus avantageux du monde, qui ont fait pencher la balance en faveur de Montréal ». Hydro-Québec avait donc tous les atouts en main pour être elle aussi performantes dans le domaine des centres de données.
Des partenaires de choix pour mener à bien le projet
Aux manettes du centre de données d’Hydro-Québec, le trio Pomerleau Inc., Veolia Energy et Ehvert Mission Critical fait des étincelles, les trois entreprises conjuguant leurs expertises : Pomerleau pour la construction, Ehvert pour les technologies IT et Veolia pour la gestion énergétique de ce data center qui dont la capacité de puissance tournera – à l’horizon 2036 – à 4,5 mégawatts. « Ce centre de données constitue une nouvelle norme d’efficacité et propose de nouvelles possibilités, explique Vello Ehvert, président d’Ehvert Mission Critical, société basée à Toronto. En développant des modèles d’ingénierie et d’énergie complexes pour le centre de données centralisé, Hydro-Québec a obtenu une efficacité opérationnelle maximale, en plus de la construction simplifiée de l’installation. »
Pour faire tourner l’installation construite par le géant du BTP canadien Pomerleau, Hydro-Québec a donc fait appel à la filiale canadienne de l’entreprise française Veolia, les deux entreprises coopérant également sur le méga-projet du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). A Drummondville, Veolia Energy Canada gère aujourd’hui la maintenance, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de ce centre de données aux dimensions hors normes. Aucun faux pas n’est possible, en effet Hydro-Québec s’engage sur la durabilité et la protection des données de plus de quatre millions de comptes clients. La fiabilité, au centre de toutes les préoccupations des équipes techniques, est donc la pierre angulaire de l’édifice.
Fiabilité et refroidissement vont de paire
Sur le plan technique – et donc sur celui de la fiabilité –, le plus grand défi rencontré par les data centers, dans le monde entier, reste évidemment le refroidissement des serveurs informatiques et des installations électriques. La position géographique du Québec et son climat relativement froid sont des atouts non négligeables, et font partie intégrante des solutions innovantes développées par Veolia Energy Canada. La plus essentielle d’entre elles : la roue de Kyoto, autrement appelée « échangeur de chaleur rotatif ».
« La roue thermique géante responsable du refroidissement laisse pénétrer l’air extérieur, explique Jonathan Côté, porte-parole d’Hydro-Québec. L’air chaud confiné à travers des cheminées est pulsé au travers des pales de la roue, réchauffant le métal qui la compose d’un côté, tandis que de l’autre, l’air froid extérieur refroidit la roue dans un mouvement continu. » Une solution technique devenue incontournable aujourd’hui pour le refroidissement des grands centres de données, sachant que « les coûts d’exploitation représentent près de la moitié – de 40 à 50 % – des dépenses énergétiques d’un centre de données », comme l’explique le magazine Electricité Plus.
« En matière de stockage de données, le refroidissement, c’est le nerf de la guerre, poursuit Patrick Truong, directeur principal solutions TIC d’Hydro-Québec. Cette roue nous permet d’obtenir un bâtiment hautement performant en matière d’économie d’énergie. Ce dernier est aménagé afin de subvenir à nos besoins pour les dix prochaines années. Par la suite, nous pourrons ajouter des phases. Nous prévoyons être ici très longtemps. » La demande mondiale en termes de stockage d’informations en ligne (cloud) suit une courbe exponentielle. Les centres de données vont donc s’inscrire dans la durée, et dans les paysages des grandes villes. Leur réussite dépend de nombreux paramètres. A commencer par le savoir-faire des entreprises chargées de leur exploitation.