TAP et TANAP
Un des moyens les plus simples pour l’Union européenne de diversifier et sécuriser son import de gaz naturel et de relier directement par pipelines des zones d’extraction différentes tant par leur pays de production que le chemin utilisé. Le but est celui de la redondance des sources d’approvisionnement.
Le pipeline comporte plusieurs avantages, comparé au transport par bateaux. Contrairement au pétrole, le gaz n’est pas dans le même état dans un gazoduc ou un méthanier. Dans un gazoduc, le gaz naturel est compressé, mais reste à l’état de gaz, alors que pour maximiser la quantité transportée sur un bateau le gaz doit être liquéfié (GNL). Pour liquéfier le gaz, il faut le porter à -161 °C et le détendre à son port d’arrivée. Cette technique a été largement améliorée depuis les années 70, mais le procédé demande de nombreux investissements à égalité ou supérieurs à un gazoduc. Un gazoduc permet de se raccrocher plus facilement au réseau de distribution sans passer par le processus de détente du gaz.
Les pipelines créent aussi une rente pour les pays traversés. Ce sont des investissements à long terme, de nombreuses personnes embauchées et des taxes et impôts supplémentaires. Ils sont pour ces raisons fortement soutenus par les gouvernements.
Les projets de gazoducs TAP et TANAP pour Trans-Adriatic Pipeline et Trans-Anatolien Natural Gas Pipeline visent à amener le gaz extrait en mer Caspienne de l’Azerbaïdjan à l’Italie. Le TANAP se trouve exclusivement sur le territoire Turc, il traverse le pays depuis la frontière géorgienne jusqu’à la frontière grecque et un embranchement s’arrête à la frontière bulgare. Depuis le territoire Grec, le gazoduc se nomme TAP il traverse le nord du pays puis l’Albanie en direction de la mer Adriatique pour finir sa course à côté de la ville de San Focao sur le talon de la botte italienne.
Les deux tubes ont coûté un total de 13,5 milliards de dollars et s’étendent sur 2719 km. Le débit attendu est de 16 milliards de m3 par an pour le TANAP et de 10 milliards m3/an pour le TAP ce qui représente environ 4 % de la consommation annuelle des pays de l’UE.
Ce projet n’a pas pour but de se défaire du gaz russe il s’inscrit dans le but de diversifier les approvisionnements.
Northstream 2 contre GNL, une guerre du gaz
Le projet Northstream 2 vise à construire un second gazoduc suivant le tracé du premier pipeline Northstream en mer Baltique depuis la Russie vers l’Allemagne. Le projet se retrouve entre plusieurs feux européens et américains. La politique de fermeté envers les intérêts russes par les États unis s’amplifie.
La Russie tente avec ce projet de faciliter ses exports depuis le gisement de Shtockman en mer de Barents. C’est aussi un moyen pour elle de se passer de l’Ukraine comme point de passage. Ce transit représente 3 milliards de dollars par an pour l’Ukraine, une somme dont Moscou aimerait bien priver Kiev qui subit déjà un déficit chronique. Les anciens pays du bloc soviétique ont également peur de cette dépendance et gardent en mémoire la politique de restriction du débit et de montée des prix utilisés par la Russie contre l’Ukraine. Elle qui voit passer 48 % du gaz russe consommé par l’Europe.
Les États unis ont proposé d’approvisionner l’Europe grâce à du GNL (gaz naturel liquéfié) provenant de la technique dite de « fracturation », le gaz de schiste. Cette technique rencontre de nombreuses oppositions à travers le monde, elle est accusée de déverser de nombreux produits de synthèse dans la nature ainsi que de fragiliser la structure du sous-sol. Récolter ce gaz a permis aux États unis de redevenir le premier extracteur mondial avec environ 20 % de la production mondiale à ce jour.
Ainsi nombre de pays de l’Est européens très atlantistes (Pologne en tête) soutiennent ce projet américain. Une décision ayant un double effet, sécuriser leur approvisionnement en évitant de possibles pressions russes ainsi que de priver Moscou de recettes qui lui sont vitales.
Le projet Northstream 2 est soutenu principalement par l’Allemagne qui depuis l’arrêt de ses centrales nucléaires a augmenté sa consommation de gaz par un facteur de 10. Berlin a cependant fait récemment des compromis en autorisant la construction d’infrastructures pour recevoir du GNL américain et a fait évoluer sa position sur la nouvelle directive européenne sur le gaz. Ce texte établit que les règles régissant le marché du gaz au sein de l’Union s’appliqueront désormais aussi aux gazoducs. Ce changement est essentiel, permettant aux Européens de mieux contrôler et en plus grande transparence le juteux business du gaz russe.
Un des moyens les plus simples pour l’Union européenne de diversifier et sécuriser son import de gaz naturel et de relier directement par pipelines des zones d’extraction différentes tant par leur pays de production que le chemin utilisé. Le but est celui de la redondance des sources d’approvisionnement.
Le pipeline comporte plusieurs avantages, comparé au transport par bateaux. Contrairement au pétrole, le gaz n’est pas dans le même état dans un gazoduc ou un méthanier. Dans un gazoduc, le gaz naturel est compressé, mais reste à l’état de gaz, alors que pour maximiser la quantité transportée sur un bateau le gaz doit être liquéfié (GNL). Pour liquéfier le gaz, il faut le porter à -161 °C et le détendre à son port d’arrivée. Cette technique a été largement améliorée depuis les années 70, mais le procédé demande de nombreux investissements à égalité ou supérieurs à un gazoduc. Un gazoduc permet de se raccrocher plus facilement au réseau de distribution sans passer par le processus de détente du gaz.
Les pipelines créent aussi une rente pour les pays traversés. Ce sont des investissements à long terme, de nombreuses personnes embauchées et des taxes et impôts supplémentaires. Ils sont pour ces raisons fortement soutenus par les gouvernements.
Les projets de gazoducs TAP et TANAP pour Trans-Adriatic Pipeline et Trans-Anatolien Natural Gas Pipeline visent à amener le gaz extrait en mer Caspienne de l’Azerbaïdjan à l’Italie. Le TANAP se trouve exclusivement sur le territoire Turc, il traverse le pays depuis la frontière géorgienne jusqu’à la frontière grecque et un embranchement s’arrête à la frontière bulgare. Depuis le territoire Grec, le gazoduc se nomme TAP il traverse le nord du pays puis l’Albanie en direction de la mer Adriatique pour finir sa course à côté de la ville de San Focao sur le talon de la botte italienne.
Les deux tubes ont coûté un total de 13,5 milliards de dollars et s’étendent sur 2719 km. Le débit attendu est de 16 milliards de m3 par an pour le TANAP et de 10 milliards m3/an pour le TAP ce qui représente environ 4 % de la consommation annuelle des pays de l’UE.
Ce projet n’a pas pour but de se défaire du gaz russe il s’inscrit dans le but de diversifier les approvisionnements.
Northstream 2 contre GNL, une guerre du gaz
Le projet Northstream 2 vise à construire un second gazoduc suivant le tracé du premier pipeline Northstream en mer Baltique depuis la Russie vers l’Allemagne. Le projet se retrouve entre plusieurs feux européens et américains. La politique de fermeté envers les intérêts russes par les États unis s’amplifie.
La Russie tente avec ce projet de faciliter ses exports depuis le gisement de Shtockman en mer de Barents. C’est aussi un moyen pour elle de se passer de l’Ukraine comme point de passage. Ce transit représente 3 milliards de dollars par an pour l’Ukraine, une somme dont Moscou aimerait bien priver Kiev qui subit déjà un déficit chronique. Les anciens pays du bloc soviétique ont également peur de cette dépendance et gardent en mémoire la politique de restriction du débit et de montée des prix utilisés par la Russie contre l’Ukraine. Elle qui voit passer 48 % du gaz russe consommé par l’Europe.
Les États unis ont proposé d’approvisionner l’Europe grâce à du GNL (gaz naturel liquéfié) provenant de la technique dite de « fracturation », le gaz de schiste. Cette technique rencontre de nombreuses oppositions à travers le monde, elle est accusée de déverser de nombreux produits de synthèse dans la nature ainsi que de fragiliser la structure du sous-sol. Récolter ce gaz a permis aux États unis de redevenir le premier extracteur mondial avec environ 20 % de la production mondiale à ce jour.
Ainsi nombre de pays de l’Est européens très atlantistes (Pologne en tête) soutiennent ce projet américain. Une décision ayant un double effet, sécuriser leur approvisionnement en évitant de possibles pressions russes ainsi que de priver Moscou de recettes qui lui sont vitales.
Le projet Northstream 2 est soutenu principalement par l’Allemagne qui depuis l’arrêt de ses centrales nucléaires a augmenté sa consommation de gaz par un facteur de 10. Berlin a cependant fait récemment des compromis en autorisant la construction d’infrastructures pour recevoir du GNL américain et a fait évoluer sa position sur la nouvelle directive européenne sur le gaz. Ce texte établit que les règles régissant le marché du gaz au sein de l’Union s’appliqueront désormais aussi aux gazoducs. Ce changement est essentiel, permettant aux Européens de mieux contrôler et en plus grande transparence le juteux business du gaz russe.