La fraude : un fardeau multi-secteur.
« La fraude, ne misez rien, perdez gros ». Tous les voyageurs empruntant régulièrement le train auront pu voir ces affiches de sensibilisation anti-fraude ces derniers mois. Cependant, si perdre gros est présenté comme une réalité coté fraudeur, elle l’est aussi et surtout pour le géant français du transport…
Car la fraude « représente 300 M€ par an pour la SNCF et 200 M€ pour les seuls TGV ». (1) Un véritable fardeau donc pour le marché du transport, qui continue de progresser malgré les contrôles à bord. La SNCF s’emploie donc à trouver des solutions définitives à ce problème de longue date. Un impératif alors que l’entreprise monopolistique se retrouve déjà malmenée par l’essor du covoiturage et autres modes de transport alternatifs…
Cette opération résulte d’un constat simple : contrôler au moment de l’embarquement permettrait « de réduire la fraude de 25% ». (1) Ce contrôle en amont permettra ainsi de renseigner le chef de bord sur la destination exacte des voyageurs. Ce dernier pourra donc s’assurer plus facilement que ces derniers descendent bien à la gare de destination écrite sur leur billet. Cette combine de payer un aller jusqu’à une gare « proche » pour en fait descendre plus loin étant une des fraudes plus fréquentes. Ainsi, « les contrôleurs, délestés d'une grande partie de leur mission traditionnelle, seront priés de consacrer le temps ainsi dégagé à l'information et à l'écoute des clients. » (2) Une initiative qui prétend ainsi remettre le confort et l’individualité au cœur des préoccupations de l’entreprise.
Pour l’instant les différents dispositifs anti-fraude ne sont testés que dans les gares de Paris-Montparnasse et Marseille Saint Charles. Mais ceux-ci seront installés dans l’ensemble des 15 principales gares TGV de la SNCF à l’issue de cette période d’essai.
Fluidité et sécurité : deux enjeux de taille.
« La SNCF compte aussi sur ce nouveau dispositif pour améliorer le "parcours client". » (1) Pour le groupe, ce dispositif vise ainsi à « garantir un système de transport équitable, conforter les clients en règle et assurer une plein qualité de service ». (3) Une description qui, bien que séduisante en théorie, pousse à se demander comment maintenir la fluidité de l’accès au train lorsque plusieurs centaines de voyageurs devront passer ces portes d’embarquement en un lapse de temps limité ?
Le but sera donc de contrôler l’ensemble des passagers dans les 20 minutes qui séparent le début de l’embarquement du départ du train. Un véritable challenge pour les entreprises en lice. Le dispositif qui répondra au mieux à ce critère de la vitesse d’embarquement remportera ainsi l’appel d’offre pour équiper l’ensemble de ces gares d’ici à 2017. Une véritable aubaine de fait pour les grands industriels en compétition.
Si ce projet semble donc bénéfique pour la SNCF comme pour les industriels produisant ces portiques automatiques, qu’en est-il du coté des consommateurs ? Ceux-ci seront-ils favorables à ce nouveau dispositif ? En vue des débats actuels sur la sécurité, on peut imaginer que ce contrôle préalable permettra d’augmenter la confiance et la sensation de sûreté de ces derniers... C’est en tous cas ce que pense la SNCF puisque selon Alain Zalesky, « les clients sont demandeurs de l'embarquement car cela les rassure, de savoir que tout le monde est dans les règles aussi. » (1) Un projet présenté donc « gagnant-gagnant » pour les voyageurs comme pour l’opérateur de mobilité. Réduire le nombre de fraudeurs est donc présenté comme essentiel pour des raisons économiques aussi bien que sécuritaires.
« La fraude, ne misez rien, perdez gros ». Tous les voyageurs empruntant régulièrement le train auront pu voir ces affiches de sensibilisation anti-fraude ces derniers mois. Cependant, si perdre gros est présenté comme une réalité coté fraudeur, elle l’est aussi et surtout pour le géant français du transport…
Car la fraude « représente 300 M€ par an pour la SNCF et 200 M€ pour les seuls TGV ». (1) Un véritable fardeau donc pour le marché du transport, qui continue de progresser malgré les contrôles à bord. La SNCF s’emploie donc à trouver des solutions définitives à ce problème de longue date. Un impératif alors que l’entreprise monopolistique se retrouve déjà malmenée par l’essor du covoiturage et autres modes de transport alternatifs…
Cette opération résulte d’un constat simple : contrôler au moment de l’embarquement permettrait « de réduire la fraude de 25% ». (1) Ce contrôle en amont permettra ainsi de renseigner le chef de bord sur la destination exacte des voyageurs. Ce dernier pourra donc s’assurer plus facilement que ces derniers descendent bien à la gare de destination écrite sur leur billet. Cette combine de payer un aller jusqu’à une gare « proche » pour en fait descendre plus loin étant une des fraudes plus fréquentes. Ainsi, « les contrôleurs, délestés d'une grande partie de leur mission traditionnelle, seront priés de consacrer le temps ainsi dégagé à l'information et à l'écoute des clients. » (2) Une initiative qui prétend ainsi remettre le confort et l’individualité au cœur des préoccupations de l’entreprise.
Pour l’instant les différents dispositifs anti-fraude ne sont testés que dans les gares de Paris-Montparnasse et Marseille Saint Charles. Mais ceux-ci seront installés dans l’ensemble des 15 principales gares TGV de la SNCF à l’issue de cette période d’essai.
Fluidité et sécurité : deux enjeux de taille.
« La SNCF compte aussi sur ce nouveau dispositif pour améliorer le "parcours client". » (1) Pour le groupe, ce dispositif vise ainsi à « garantir un système de transport équitable, conforter les clients en règle et assurer une plein qualité de service ». (3) Une description qui, bien que séduisante en théorie, pousse à se demander comment maintenir la fluidité de l’accès au train lorsque plusieurs centaines de voyageurs devront passer ces portes d’embarquement en un lapse de temps limité ?
Le but sera donc de contrôler l’ensemble des passagers dans les 20 minutes qui séparent le début de l’embarquement du départ du train. Un véritable challenge pour les entreprises en lice. Le dispositif qui répondra au mieux à ce critère de la vitesse d’embarquement remportera ainsi l’appel d’offre pour équiper l’ensemble de ces gares d’ici à 2017. Une véritable aubaine de fait pour les grands industriels en compétition.
Si ce projet semble donc bénéfique pour la SNCF comme pour les industriels produisant ces portiques automatiques, qu’en est-il du coté des consommateurs ? Ceux-ci seront-ils favorables à ce nouveau dispositif ? En vue des débats actuels sur la sécurité, on peut imaginer que ce contrôle préalable permettra d’augmenter la confiance et la sensation de sûreté de ces derniers... C’est en tous cas ce que pense la SNCF puisque selon Alain Zalesky, « les clients sont demandeurs de l'embarquement car cela les rassure, de savoir que tout le monde est dans les règles aussi. » (1) Un projet présenté donc « gagnant-gagnant » pour les voyageurs comme pour l’opérateur de mobilité. Réduire le nombre de fraudeurs est donc présenté comme essentiel pour des raisons économiques aussi bien que sécuritaires.
Quelles sont les conséquences à attendre ?
Si le contrôle est ainsi automatiquement opéré avant la montée dans le train, doit-on envisager des suppressions de postes de contrôleurs ? Selon la SNCF, cette opération n’entrainera pas une substitution de l’homme par la machine. Des agents seront ainsi « présents, en amont et en aval du dispositif, pour informer les clients, tandis qu'un agent de sécurité ainsi qu'une équipe de surveillance accompagneront l'embarquement. » (1)
Cette initiative est ainsi décrite comme une amélioration sur bien des points. Mais l’on peut cependant se demander si ces « portes d’embarquement » n’auront finalement pas un effet inverse que celui escompté… Ce dispositif va-t-il ainsi pousser les fraudeurs à être en règle ? Ou ceux-ci vont-ils au contraire se tourner davantage vers d’autres moyens de transports, moins chers ? Car en plus de l’augmentation du prix des billets, les modes de transports comme le covoiturage continuent de faire concurrence à la SNCF. Une question qui mérite donc d’être posée et dont la réponse sera obtenue d’ici les trois prochains mois.
(1) http://www.laprovence.com/article/actualites/3743897/tgv-les-dispositifs-anti-fraude-testes-a-la-gare-st-charles.html
(2) http://www.lesechos.fr/journal20160111/lec2_industrie_et_services/021606807149-la-sncf-teste-des-portillons-antifraude-pour-lacces-au-tgv-1191379.php
(3) http://www.ter.sncf.com/bourgogne/gares/services/lutte-anti-fraude-sncf
(2) http://www.lesechos.fr/journal20160111/lec2_industrie_et_services/021606807149-la-sncf-teste-des-portillons-antifraude-pour-lacces-au-tgv-1191379.php
(3) http://www.ter.sncf.com/bourgogne/gares/services/lutte-anti-fraude-sncf