Source : ESA
Un projet de 8 milliards d’euros négocié
Il aura fallu des mois de négociations pour qu’Ariane 6 fasse consensus au sein de l’ASE. Les discussions étaient tout particulièrement vives entre la France et l'Allemagne, les principaux contributeurs du programme. Berlin qui préférait financer le développement de la Station spatiale internationale, a finalement accepté (sous conditions) de suivre la France, attachée aux lanceurs qu’elle expédie depuis Kourou. Au total, le projet coûte 8 milliards d’euros (sur dix ans) dont un peu plus de la moitié pour financer la fusée. Les quatre milliards restants serviront à construire un nouveau pas de tir et à apporter, dans l’attente de la livraison de sa nouvelle version prévue pour 2020, des modifications à Ariane 5 comme l’évolution du petit lanceur Vega.
C’est la France qui se positionne comme le premier acteur financier en contribuant à hauteur de 52% devant Berlin, qui de son côté prend en charge 22% des frais puis l’Italie dont la part dans le projet correspond à 12% du montant total. L’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède et la Suisse supportent le reste du coût d’un projet européen qui apporte « une réponse forte à la concurrence internationale dans un secteur stratégique pour la souveraineté européenne, pour son industrie, pour l'emploi », se félicite Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
En attendant le décollage
Que sait-on déjà sur Ariane 6 ? « C’est une fusée modulaire, c’est-à-dire qu’on va réutiliser le maximum de choses, c’est une fusée fiable, qui va utiliser tout le savoir-faire européen » a précisé Marwan Lahoud, directeur général délégué à la stratégie d'Airbus Group. « On va reprendre le moteur de l’étage principal d’Ariane 5, le rénover. On va faire un étage supérieur qu’on devait développer pour Ariane 5 » poursuit-il. Ariane 6 s’inscrit alors dans l’héritage d’Ariane 5, lanceur le plus fiable et le plus performant auréolé de 62 succès d’affilée. Aussi, les équipes qui ont conçu en 1987 la fusée mythique, seront également de cette nouvelle aventure.
Deux versions d’Ariane 6 seront proposées : une avec un lanceur léger et deux propulseurs d’appoint pour les petits satellites et une autre avec quatre propulseurs et dont la taille sera plus adaptée aux satellites les plus lourds. Ariane 6 répondra aux besoins institutionnels (satellites scientifiques, sondes spatiales...) ainsi qu’aux mises en orbite commerciales (satellites télécoms, télévision...).
Répondre à la concurrence américaine grâce à des acteurs privés
Si la fusée fait face à la concurrence des Russes et de leur fusée Proton, elle se pose clairement comme une réponse aux lanceurs de l’entreprise américaine Space-X, qui grignote des parts de marché quitte à bousculer le leadership d’Ariane. Ce nouvel acteur privé de conquête spatiale a su tirer son épingle du jeu face au vide laissé par l’abandon du programme américain Discovery. Le lanceur Falcon de SpaceX entend ainsi bouleverser la donne et casser les prix de 30 % : un satellite reviendrait officiellement à moins de 50 millions d'euros (les prix réels seraient de l'ordre du double). C’est donc pour préserver un part de marché qui s’élève à plus de 50 %, qu’Ariane 6 a obtenu le feu vert de l’ESA.
Ce lancement est marqué par une montée en puissance des acteurs du privé -Safran et Airbus Group- qui ont largement fait pencher la balance et su rassurer les Etats partenaires. Les deux industriels bénéficient d’une filière en pleine mutation qui a su se réorganiser et affiche la volonté de restreindre le coût de développement ainsi que d’exploitation et de contenir la durée de développement. Ces derniers auront donc la maîtrise de l’ensemble de la chaîne incluant la fabrication des lanceurs, mission qui incombait aux agences (CNES et ESA) depuis les premiers pas d’Ariane. Airbus Group et Safran assureront également la commercialisation et le lancement de la future fusée à la place d’Arianespace qui se retrouve de fait privatisée pour devenir une société commune aux deux industriels. Une évolution sur le marché spatial et qui offre de belles perspectives économique sur le terrain de l’espace. Une prise de risque également pour ces industriels qui devront garder les pieds sur terre…et la tête dans les étoiles.
Il aura fallu des mois de négociations pour qu’Ariane 6 fasse consensus au sein de l’ASE. Les discussions étaient tout particulièrement vives entre la France et l'Allemagne, les principaux contributeurs du programme. Berlin qui préférait financer le développement de la Station spatiale internationale, a finalement accepté (sous conditions) de suivre la France, attachée aux lanceurs qu’elle expédie depuis Kourou. Au total, le projet coûte 8 milliards d’euros (sur dix ans) dont un peu plus de la moitié pour financer la fusée. Les quatre milliards restants serviront à construire un nouveau pas de tir et à apporter, dans l’attente de la livraison de sa nouvelle version prévue pour 2020, des modifications à Ariane 5 comme l’évolution du petit lanceur Vega.
C’est la France qui se positionne comme le premier acteur financier en contribuant à hauteur de 52% devant Berlin, qui de son côté prend en charge 22% des frais puis l’Italie dont la part dans le projet correspond à 12% du montant total. L’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède et la Suisse supportent le reste du coût d’un projet européen qui apporte « une réponse forte à la concurrence internationale dans un secteur stratégique pour la souveraineté européenne, pour son industrie, pour l'emploi », se félicite Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
En attendant le décollage
Que sait-on déjà sur Ariane 6 ? « C’est une fusée modulaire, c’est-à-dire qu’on va réutiliser le maximum de choses, c’est une fusée fiable, qui va utiliser tout le savoir-faire européen » a précisé Marwan Lahoud, directeur général délégué à la stratégie d'Airbus Group. « On va reprendre le moteur de l’étage principal d’Ariane 5, le rénover. On va faire un étage supérieur qu’on devait développer pour Ariane 5 » poursuit-il. Ariane 6 s’inscrit alors dans l’héritage d’Ariane 5, lanceur le plus fiable et le plus performant auréolé de 62 succès d’affilée. Aussi, les équipes qui ont conçu en 1987 la fusée mythique, seront également de cette nouvelle aventure.
Deux versions d’Ariane 6 seront proposées : une avec un lanceur léger et deux propulseurs d’appoint pour les petits satellites et une autre avec quatre propulseurs et dont la taille sera plus adaptée aux satellites les plus lourds. Ariane 6 répondra aux besoins institutionnels (satellites scientifiques, sondes spatiales...) ainsi qu’aux mises en orbite commerciales (satellites télécoms, télévision...).
Répondre à la concurrence américaine grâce à des acteurs privés
Si la fusée fait face à la concurrence des Russes et de leur fusée Proton, elle se pose clairement comme une réponse aux lanceurs de l’entreprise américaine Space-X, qui grignote des parts de marché quitte à bousculer le leadership d’Ariane. Ce nouvel acteur privé de conquête spatiale a su tirer son épingle du jeu face au vide laissé par l’abandon du programme américain Discovery. Le lanceur Falcon de SpaceX entend ainsi bouleverser la donne et casser les prix de 30 % : un satellite reviendrait officiellement à moins de 50 millions d'euros (les prix réels seraient de l'ordre du double). C’est donc pour préserver un part de marché qui s’élève à plus de 50 %, qu’Ariane 6 a obtenu le feu vert de l’ESA.
Ce lancement est marqué par une montée en puissance des acteurs du privé -Safran et Airbus Group- qui ont largement fait pencher la balance et su rassurer les Etats partenaires. Les deux industriels bénéficient d’une filière en pleine mutation qui a su se réorganiser et affiche la volonté de restreindre le coût de développement ainsi que d’exploitation et de contenir la durée de développement. Ces derniers auront donc la maîtrise de l’ensemble de la chaîne incluant la fabrication des lanceurs, mission qui incombait aux agences (CNES et ESA) depuis les premiers pas d’Ariane. Airbus Group et Safran assureront également la commercialisation et le lancement de la future fusée à la place d’Arianespace qui se retrouve de fait privatisée pour devenir une société commune aux deux industriels. Une évolution sur le marché spatial et qui offre de belles perspectives économique sur le terrain de l’espace. Une prise de risque également pour ces industriels qui devront garder les pieds sur terre…et la tête dans les étoiles.