Une opération logistique à couper le souffle
Le Service historique de la Défense (SHD) a entrepris un déménagement hors normes, débuté en 2022 et devant s’achever fin 2024. C'est désormais fait. Cet effort titanesque impliquait le transfert de 700.000 boîtes d’archives papier et 110.000 ouvrages sur plusieurs sites en France. L’objectif ? Libérer le Fort Neuf de Vincennes, futur siège de la DGSE d’ici 2031.
Ce transfert monumental, baptisé "manœuvre Braibant", a exigé une coordination rigoureuse pour garantir la préservation de documents parfois vieux de plusieurs siècles. Ces archives ont été dispatchées entre le château de Vincennes, la caserne Mortier à Paris et le Fort de l’Est à Saint-Denis, mais également vers des antennes régionales.
Un redéploiement au service du public
Ce déménagement offre une opportunité unique de rationaliser l’organisation des fonds du SHD. Par exemple, les archives relatives à la Gendarmerie nationale ont été centralisées à Châtellerault, dans un site modernisé avec une salle de lecture flambant neuve. Cette concentration permet de simplifier l’accès pour les chercheurs et les passionnés d’histoire militaire.
D’autres collections ont été réparties sur des sites spécialisés : Pau pour les archives du personnel militaire, Caen pour celles des victimes des conflits contemporains, et plusieurs ports militaires pour des documents navals. Cette nouvelle organisation rend consultables des fonds jusque-là inaccessibles, comme ceux de Châtellerault, ouverts au public dès février 2025.
Une mission d’envergure européenne
Au-delà du simple transfert, ce projet conforte le rôle du SHD dans la conservation de la mémoire militaire française. Doté d’une des bibliothèques les plus riches d’Europe, avec plus d’un million de volumes, le service ne cesse d’innover pour faciliter l’accès à ses ressources.
Ce renouveau organisationnel coïncide avec l’arrivée d’une nouvelle direction : Nadine Marienstras, nommée en juin 2024, prend les rênes pour poursuivre la modernisation du SHD, succédant à Nathalie Genet-Rouffiac. Ce chantier d’exception pose les bases d’une institution mieux adaptée aux besoins du XXIe siècle, tout en assurant la transmission de la riche histoire militaire française.