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Transition écologique : la mobilité durable se joue aussi avec le Grand Paris Express




Publié par La Rédaction le 27 Août 2021

Le « plus grand chantier du siècle » est avant tout celui de la mobilité de demain. Et les entreprises qui travaillent sur ce grand projet sont des parties prenantes de cet aspect essentiel de la transition écologique. Au-delà des infrastructures et des ouvrages d’art, l’objectif n°1 est de proposer in fine un système de transport fiable, disponible et durable.



Un chantier du Grand Paris Express (Wikimedia Commons, Chris93)
Un chantier du Grand Paris Express (Wikimedia Commons, Chris93)
Chaque jour, 8,5 millions de voyageurs empruntent les transports en commun en Île-de-France : cela représente 40 % du trafic national concentré sur 10 % du réseau ferré. En dix ans, le trafic a augmenté de 21 % et les temps de transport quotidien n’ont cessé d’augmenter. Pour faire face à ce défi, les infrastructures ferroviaires d’Île-de-France ont besoin d’être modernisées et développées. C’est l’objectif du Grand Paris Express, qui va transformer la mobilité des Franciliens au quotidien, et redessiner la géographie du Grand Paris.

 
Le chantier de la mobilité de demain
 
La dimension des travaux est à la hauteur de l’enjeu. À l’horizon 2030, date prévue d’achèvement des travaux, 68 nouvelles gares et 200 km de nouvelles lignes de métro automatique auront été construites – soit un doublement du réseau de métro de l’Île-de-France. Chaque jour, deux millions de voyageurs circuleront sur la totalité du réseau, dans des conditions de sécurité et de vitesse renouvelées, avec des rames uniquement automatiques, montant à 100 km/h. 80 % des gares offriront des correspondances avec les RER, métros et tramways. Et plus de 95 % des habitants de la métropole vivront à moins de deux kilomètres d’une gare.
 
Un système de transport métropolitain qui limitera, « par construction », les pollutions et s’affirme d’entrée comme « durable », dans la logique des objectifs de la COP21. « Privilégier un Grand Paris sobre en carbone, respirable, exemplaire, c’est préférer un système de transports en commun puissant et durable », souligne la Société du Grand Paris (SGP).
 
Les quatre nouvelles lignes du Grand Paris Express (15, 16, 17 et 18), ainsi que la ligne 14 prolongée au nord et au sud, seront connectées au réseau de transport existant. Essentiellement souterrain, le nouveau métro desservira les grands pôles d’activité (aéroports, centres d’affaires et de recherche) et les territoires métropolitains aujourd’hui difficiles d’accès. Il rapprochera ainsi chacun de son lieu de travail et facilitera pour tous l’accès à l’emploi, à la formation, à la culture et aux loisirs. Dans les années à venir, de nouveaux quartiers vont naître, associant logements, commerces, bureaux et équipements pour répondre aux besoins de la « région capitale ». 
 
Les entreprises qui participent au projet ne limitent donc pas leur rôle à construire des ouvrages d’art, mais doivent proposer un service global : un système de transport fiable, disponible, et durable. Les acteurs de ce chantier titanesque ont bien compris qu’elles sont des parties prenantes de la transition écologique, et l’ont intégré dans la vision de leurs métiers et de leurs activités.

 
Une vision globale du métier au service du développement durable
 
C’est ainsi, par exemple, qu’Eiffage conçoit sa mission. « Nos métiers du BTP et des concessions sont au cœur de la transition écologique », souligne Benoît de Ruffray, PDG d’Eiffage, qui considère son groupe comme un «  acteur engagé au cœur des questions de mobilité, de logement et d’aménagement ».
 
« Tout ce que nous construisons, tunnel, gare, pont, route, port, a une finalité humaine : le déplacement, le travail, le logement, bref, l’amélioration de la vie des gens. Cela ne peut se concevoir sans être à l’écoute des bénéficiaires, ni être force de proposition à toutes les étapes », renchérit Guillaume Sauvé, président d’Eiffage Génie Civil et d’Eiffage Métal.
Les dirigeants d’Eiffage considèrent la profession comme un acteur clé pour le monde décarboné de demain. « Notre ingénierie de la construction, nos efforts d’innovation sont un des leviers essentiels pour réduire la « facture CO2 » des autres secteurs, souligne Guillaume Sauvé . Ce sont les constructeurs de route qui œuvrent à la route « zéro carbone » de demain, ce sont les constructeurs urbains qui œuvrent aux écocités bas carbone de demain. » Il s’agit bien de livrer, à la fin des travaux, des infrastructures bas carbone, conçue dans une optique de durabilité, tout en intégrant dans leur construction, au fur et à mesure de leur mise à disposition, une palette toujours plus large d’outils ou d’ingrédients : véhicules électriques, nouveaux bétons, recours à la voie fluviale pour le transport…
 
Cette approche irrigue naturellement le chantier majeur qu’est pour tous les acteurs des travaux publics le chantier francilien. Eiffage y est présent avec le méga-lot 1 de la ligne 16 (entre Saint-Denis Pleyel et Aulnay-sous-Bois), dont les travaux devraient durer six ans, ou encore avec le prolongement Sud de la ligne 14, après en avoir livré la partie Nord en 2020. Le groupe intervient également sur la ligne 15 Sud, ainsi que sur Eole, la ligne E du RER, pour laquelle il réalise notamment un tunnel de 6 km entre Haussmann-Saint-Lazare et La Défense, ainsi que la gare de la Porte Maillot. Une gare qui sera un véritable pôle de transports intermodal au cœur de Paris, avec un train toutes les deux à quatre minutes, des liaisons facilitées avec les lignes C et 1 du métro, mais aussi, en surface, avec la future ligne 3 du tramway. L’intermodalité durable est en effet au cœur du projet du Grand Paris Express et des acteurs comme Eiffage s’engagent en réalisant également les connexions vers les tramways ou les lignes de bus : une multiplication de transports électriques qui élimineront autant de moyens de transport thermiques.
 
 
Des opérations au plus près des territoires
 
Les acteurs du BTP sont également conscients, qu’au-delà des chantiers dont ils ont la charge, leur rôle est d’accompagner la transition écologique des villes et des territoires et de participer aux transformations de notre société. « En tant qu’acteur de la conduite de travaux souterrains, nous participons à la transition des territoires désireux de s’équiper d’infrastructures urbaines propres et écologiques » expliquent les dirigeants de Demathieu Bard, René Simon, président du directoire, et Franck Becherel, directeur général en charge de la construction.

Entreprise familiale née en Lorraine il y a plus de 160 ans, désormais un groupe indépendant contrôlé par son management, Demathieu Bard se veut « proche et respectueux de ses clients, à l’écoute des aspirations des citoyens et engagés dans une démarche de construction durable » pour « participer, aux côtés de ses parties prenantes, aux grandes transformations de notre société ». Nouvelles aspirations sociétales, besoin de logements, essor des mobilités, prise en compte des contraintes environnementales... « Conscients de ces enjeux, nous contribuons à l’aménagement et la transformation des territoires en développant des solutions créatrices de valeur pour les collectivités et leurs habitants », explique le groupe.
 
Des valeurs et une ambition qui ont été reconnues comme telles par la SGP. En effet, à côté du groupement « T2C », du nom du tronçon le plus à l’Est de la future ligne 15 Sud, Demathieu Bard est également mandataire du groupement Avenir, qui intègre les entreprises Implenia, Impresa Pizzarotti et le néerlandais Royal BAM. Ensemble, ils sont attributaires du lot 17-1 de génie civil de la ligne 17 du futur métro automatique. Le groupe est également engagé dans la réalisation de plusieurs autres projets du Grand Paris Express (prolongement des lignes 4 et 11, du RER E vers l’Ouest et interconnexions des lignes 14 et 18 à la gare d’Orly). Autant de projets qui nécessitent un dialogue poussé avec les acteurs locaux. Le projet de la Ligne 15, en particulier, est un chantier complexe exigeant expérience et souplesse. Parmi les défis à relever, outre les challenges techniques et de coordination avec les autres acteurs impliqués, les relations avec les riverains ont fait l’objet d’une attention particulière.

 
L’ingénierie en première ligne pour agir sur le climat
 
Dans le domaine de l’ingénierie également, les entreprises sont appelées à proposer des solutions pour améliorer les transports, les bâtiments et la qualité de vie en ville, pour répondre aux nouveaux besoins des territoires et des populations. C’est le cas notamment du groupe SETEC, en charge de plusieurs missions pour le Grand Paris Express. Point de hasard à cela, puisque le groupe affiche une forte ambition en matière d’innovation durable. Ainsi, avec son initiative « Ingénieurs et citoyens », il cherche, selon son PDG Michel Kahan, « à innover, à réfléchir à de meilleures façons de réutiliser l'existant et de préserver les ressources, à mettre en œuvre des solutions pour reconsidérer nos modes de mobilité, et à favoriser l'efficacité énergétique et l'économie circulaire.»
 
Selon Michel Kahan, par leurs compétences en la matière, leurs processus et leurs expertises tendues vers la satisfaction des besoins de demain, les sociétés d’ingénierie ont un véritable rôle social et un devoir de conseil auprès de leurs clients. « "Le changement climatique et les questions environnementales sont devenus l'une de nos principales préoccupations en tant qu'individus ; en tant qu'ingénieurs, nous pensons avoir des clés pour trouver des solutions ; mais en tant que société d'ingénierie, il est de notre devoir de conseiller nos clients dans leurs choix et leurs projets" ».
 
Depuis plusieurs années, le groupe SETEC est donc un partenaire clé de la Société du Grand Paris. Ainsi, il assure, en groupement avec Egis, la maîtrise d’œuvre des systèmes de l’ensemble des lignes 15 Sud, 16 et 17. Avec ses partenaires Egis et Ingérop, Setec Planitec BTP a également remporté les deux lots lancés par la SGP pour les missions d’ordonnancement, pilotage et coordination générale (OPCG) des lignes 16 et 17 d’une part et de la ligne 15 sud d’autre part. Une mission qui impose de disposer d’une vision d’ensemble, de coordonner l’ensemble des parties prenantes intervenant sur les trois lignes, et de maîtriser les délais en suivant la feuille de route gouvernementale. En janvier dernier, Setec Planitec BTP a remporté, toujours avec Egis, et cette fois avec AIP, une mission d’ordonnancement, pilotage et coordination générale et travaux du prolongement de la ligne 14 pour le compte de la RATP. Objectif : assurer la mise en service de la ligne de métro automatique reliant Orly à Saint-Denis Pleyel pour les Jeux Olympiques de 2024. Une première échéance capitale pour ce grand chantier de la mobilité de demain.
 
 
Sociétés d’ingénierie et entreprises de construction ont donc, toutes, bien plus qu’un mot à dire pour optimiser l’approche « mobilité durable » voulue par la SGP. Cette complémentarité n’avait pas échappé à l’ancien président de la société Thierry Dallard, lorsqu’il a orienté les modalités de la passation de marché vers le modèle de conception-réalisation. Celui-ci, prorogé par son successeur Jean-François Monteils, devrait être appliqué dès l’attribution des lignes 15 Est et Ouest. Il permettra d’associer de façon optimale le génie civil à l’ingénierie, en donnant la possibilité aux différents intervenants de la profession de mettre en commun, dès le début des projets, leurs compétences, leurs idées, leur capacité d’anticipation et d’innovations.



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