La conférence annuelle des chefs d’État de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a eu lieu le 4 juillet dernier. Si cette réunion à distance s’est tenue, cette année, sous la présidence de l’Inde, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, a pu profiter de l’occasion pour développer sa vision de l’OCS et de ses missions, alors que son pays vient de prendre la tête de l'organisation.
Renforcer la coopération économique entre les pays membres
Si l’OCS est mal connue en Occident, cette Organisation représente pourtant un poids colossal à l’échelle mondiale. Elle rassemble huit pays : la Chine, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Inde et le Pakistan depuis 2016 et depuis peu l’Iran — soit 40 % de la population mondiale, « un quart du PIB mondial et plus de 15 % du commerce international », comme l’a fait remarquer le chef d’État kazakh. Malgré cela, « aucun projet économique d’envergure n’a pu être mis en œuvre sous l’égide de l’OCS » depuis plus de 20 ans, a déploré Kassym-Jomart Tokayev.
C’est pourquoi le président kazakh a, en particulier, appelé à renforcer la participation des pays de l’OCS au mégaprojet « Belts and Roads » (BRI) et au corridor de transport transcaspien, afin de « libérer le grand potentiel des corridors nord-sud et est-ouest ». L’initiative BRI désigne, en français, les « nouvelles routes de la soie » qui devraient voir le jour sous l’impulsion de Pékin, visant à créer de nouvelles voies maritimes et ferroviaires afin de favoriser le commerce et les échanges, notamment entre l’Asie de l’Est, l’Asie centrale, l’Afrique et l’Europe.
Toujours sur les questions économiques, le président kazakh a par ailleurs proposé la création d’un fonds d’investissement commun à tous les pays de l’Organisation de Shanghai, suggérant que le centre financier international d’Astana devienne une plateforme pour stimuler les investissements directs dans les projets régionaux de l’OCS. Plus globalement, le chef d’État kazakh a souligné la nécessité de donner la priorité à l’émergence de conditions favorables à la croissance d’un commerce mutuel entre les pays membres de l’Organisation, à la suppression des barrières commerciales existantes et au lancement d’entreprises et de projets communs.
Kassym-Jomart Tokayev est aussi revenu sur la coordination fondamentale en matière de stratégie énergétique entre les nations de l’OCS, afin de garantir « l’équilibre et la transition énergétiques et la décarbonisation des économies et des industries ». Le président kazakh a d’ailleurs affirmé que son pays était prêt à accueillir le Forum de l’énergie de l’OCS afin « d’envisager des approches consolidées pour garantir la sécurité énergétique et un développement équilibré des pays membres ».
Concernant le numérique, le Kazakhstan occupe une position confortable parmi tous les États membres de l’OCS, se classant au 28e rang de l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) des Nations unies — la meilleure place de toutes les nations de l’Organisation de Shanghai. « Le Kazakhstan offre ses services en tant que centre numérique dans l’espace de l’OCS. C’est pourquoi je pense qu’il est important d’accueillir le forum numérique de l’OCS à Astana en 2024 », a proposé le président kazakh.
Outre les questions économiques et énergétiques, le président Kazakh a essentiellement insisté sur les aspects politiques, géopolitiques et sécuritaires.
C’est pourquoi le président kazakh a, en particulier, appelé à renforcer la participation des pays de l’OCS au mégaprojet « Belts and Roads » (BRI) et au corridor de transport transcaspien, afin de « libérer le grand potentiel des corridors nord-sud et est-ouest ». L’initiative BRI désigne, en français, les « nouvelles routes de la soie » qui devraient voir le jour sous l’impulsion de Pékin, visant à créer de nouvelles voies maritimes et ferroviaires afin de favoriser le commerce et les échanges, notamment entre l’Asie de l’Est, l’Asie centrale, l’Afrique et l’Europe.
Toujours sur les questions économiques, le président kazakh a par ailleurs proposé la création d’un fonds d’investissement commun à tous les pays de l’Organisation de Shanghai, suggérant que le centre financier international d’Astana devienne une plateforme pour stimuler les investissements directs dans les projets régionaux de l’OCS. Plus globalement, le chef d’État kazakh a souligné la nécessité de donner la priorité à l’émergence de conditions favorables à la croissance d’un commerce mutuel entre les pays membres de l’Organisation, à la suppression des barrières commerciales existantes et au lancement d’entreprises et de projets communs.
Kassym-Jomart Tokayev est aussi revenu sur la coordination fondamentale en matière de stratégie énergétique entre les nations de l’OCS, afin de garantir « l’équilibre et la transition énergétiques et la décarbonisation des économies et des industries ». Le président kazakh a d’ailleurs affirmé que son pays était prêt à accueillir le Forum de l’énergie de l’OCS afin « d’envisager des approches consolidées pour garantir la sécurité énergétique et un développement équilibré des pays membres ».
Concernant le numérique, le Kazakhstan occupe une position confortable parmi tous les États membres de l’OCS, se classant au 28e rang de l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) des Nations unies — la meilleure place de toutes les nations de l’Organisation de Shanghai. « Le Kazakhstan offre ses services en tant que centre numérique dans l’espace de l’OCS. C’est pourquoi je pense qu’il est important d’accueillir le forum numérique de l’OCS à Astana en 2024 », a proposé le président kazakh.
Outre les questions économiques et énergétiques, le président Kazakh a essentiellement insisté sur les aspects politiques, géopolitiques et sécuritaires.
Un engagement à construire un monde plus sûr et plus « multipolaire »
Le chef d'État kazakh est longuement revenu sur les questions géopolitiques et les relations internationales. « Face à la transformation radicale de l’ordre mondial, à l’augmentation sans précédent des tensions géopolitiques, à l’intensification des guerres commerciales et des sanctions, il est nécessaire de rester engagé dans la construction d’un monde plus représentatif, plus démocratique et plus multipolaire », a-t-il souligné devant l’intégralité de ses homonymes.
Pour Kassym-Jomart Tokayev, l’une des principales missions de l’OCS doit justement être « d’empêcher une rupture géopolitique entre l’Est et l’Ouest » — une position fondamentale, et toujours bonne à rappeler, d’autant que le Kazakhstan entretient de bonnes relations avec l’ensemble des acteurs diplomatiques, et occupe une place « centrale » au-delà du simple fait géographique. La république kazakhe présentera d’ailleurs à l’OCS une initiative intitulée « Unité mondiale pour une paix juste et l’harmonie » (« On World Unity for a Just Peace and Harmony »), un programme qui se fixe pour objectif de renforcer les mesures de confiance au niveau international et de maintenir la stabilité et la sécurité aux échelles régionales et mondiales.
Les considérations sécuritaires ont d'ailleurs aussi été évoquées, le président kazakh rappelant l’importance de la lutte contre les « trois forces du mal », pour reprendre ses termes, à savoir la criminalité internationale organisée, le trafic de drogue et la cybercriminalité. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer le programme de coopération en matière de lutte contre le terrorisme sur la période 2025 – 2027 et a proposé d’adopter une stratégie antidrogue propre à l’OCS.
Enfin, Kassym-Jomart Tokayev a fait part de son inquiétude concernant la situation en Afghanistan, pays qui fait partie des « États observateurs » de l’OCS depuis 2012. « Il convient d’accorder une attention particulière à la résolution de la crise en Afghanistan », a-t-il affirmé. « Il est important de continuer à fournir une assistance au peuple afghan sous les auspices et la coordination de l’ONU ». À ce titre, Kassym-Jomart Tokayev, qui a occupé le poste de directeur général de l’Office des Nations unies à Genève de 2011 à 2013, a rappelé son soutien à l’initiative visant à établir un Centre régional des Nations unies pour les objectifs de développement durable en Asie centrale et en Afghanistan, tout en rappelant le rôle « central et coordonnateur » de l’ONU aux niveaux régional et mondial.
En définitive, la présidence du Kazakhstan en 2023 - 2024 pourrait marquer un petit tournant dans l’histoire de l’Organisation, créée en 2001. « Notre travail ne peut plus se fonder sur des approches dépassées », a fait remarquer le chef d'État kazakh. « Il est temps d’adopter une nouvelle stratégie de développement de l’Organisation de coopération de Shanghai ».
La république d'Asie centrale a d'ores et déjà prévu la préparation d'un ensemble de documents qui couvriront des questions relatives à la sécurité, à la coopération économique et commerciale et aux partenariats multilatéraux. Ces documents seront proposés à l'adoption lors du prochain sommet des chefs d'État de l'OCS, qui aura lieu en juillet 2024 à Astana.
Pour Kassym-Jomart Tokayev, l’une des principales missions de l’OCS doit justement être « d’empêcher une rupture géopolitique entre l’Est et l’Ouest » — une position fondamentale, et toujours bonne à rappeler, d’autant que le Kazakhstan entretient de bonnes relations avec l’ensemble des acteurs diplomatiques, et occupe une place « centrale » au-delà du simple fait géographique. La république kazakhe présentera d’ailleurs à l’OCS une initiative intitulée « Unité mondiale pour une paix juste et l’harmonie » (« On World Unity for a Just Peace and Harmony »), un programme qui se fixe pour objectif de renforcer les mesures de confiance au niveau international et de maintenir la stabilité et la sécurité aux échelles régionales et mondiales.
Les considérations sécuritaires ont d'ailleurs aussi été évoquées, le président kazakh rappelant l’importance de la lutte contre les « trois forces du mal », pour reprendre ses termes, à savoir la criminalité internationale organisée, le trafic de drogue et la cybercriminalité. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer le programme de coopération en matière de lutte contre le terrorisme sur la période 2025 – 2027 et a proposé d’adopter une stratégie antidrogue propre à l’OCS.
Enfin, Kassym-Jomart Tokayev a fait part de son inquiétude concernant la situation en Afghanistan, pays qui fait partie des « États observateurs » de l’OCS depuis 2012. « Il convient d’accorder une attention particulière à la résolution de la crise en Afghanistan », a-t-il affirmé. « Il est important de continuer à fournir une assistance au peuple afghan sous les auspices et la coordination de l’ONU ». À ce titre, Kassym-Jomart Tokayev, qui a occupé le poste de directeur général de l’Office des Nations unies à Genève de 2011 à 2013, a rappelé son soutien à l’initiative visant à établir un Centre régional des Nations unies pour les objectifs de développement durable en Asie centrale et en Afghanistan, tout en rappelant le rôle « central et coordonnateur » de l’ONU aux niveaux régional et mondial.
En définitive, la présidence du Kazakhstan en 2023 - 2024 pourrait marquer un petit tournant dans l’histoire de l’Organisation, créée en 2001. « Notre travail ne peut plus se fonder sur des approches dépassées », a fait remarquer le chef d'État kazakh. « Il est temps d’adopter une nouvelle stratégie de développement de l’Organisation de coopération de Shanghai ».
La république d'Asie centrale a d'ores et déjà prévu la préparation d'un ensemble de documents qui couvriront des questions relatives à la sécurité, à la coopération économique et commerciale et aux partenariats multilatéraux. Ces documents seront proposés à l'adoption lors du prochain sommet des chefs d'État de l'OCS, qui aura lieu en juillet 2024 à Astana.