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SET Environnement : la chasse à l’amiante reste ouverte




Publié par Alexandre Perrault le 14 Février 2018

Vingt ans après son interdiction en France, l’amiante n’en a pas fini de faire parler de lui. Parmi les centaines de sociétés de désamiantage, SET Environnement propose des solutions à la pointe de la technologie. Un savoir-faire qui permettent à cette entreprise de voir plus loin.



Le diable se cache dans les détails. Et parfois dans des poussières invisibles à l’œil nu, comme ces fibres d’amiante qui continuent de faire des ravages en France. Cet amiante autrefois surnommé « minéral magique », superstar des années 60-70 pour ses propriétés isolantes, et devenu paria il y a vingt ans pour cause de dangers avérés pour la santé publique.

Problème : quand il n’y en a plus, il y en a encore, car de nombreuses personnes en France y sont encore exposées sans en avoir conscience, dans des gymnases, des entrepôts ou des salles de spectacle. En septembre dernier par exemple, le théâtre Mogador, un des temples du music-hall parisien, rouvrait ses portes, un an après l’incendie qui a endommagé la salle. Ce chantier, à deux pas de la gare Saint-Lazare, a mobilisé de nombreuses entreprises d’Ile-de-France et ce, dans des domaines très variés, allant de l’électricité aux revêtements de sol en passant par la menuiserie et les faux plafonds. Parmi elles, SET Environnement, une PME spécialisée dans la dépollution et le désamiantage. Pourtant rénové en 2002, le théâtre Mogador contenait encore de l’amiante. Ce dernier reste bel et bien un ennemi tenace malgré les années écoulées depuis son interdiction totale en 1997 en France, soit vingt-quatre ans après son classement comme élément cancérigène par le CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer, rattaché à l’OMS.

Le désamiantage est une technique très spécifique. Les sociétés de ce secteur doivent posséder un savoir-faire pointu qui demande une mise à jour permanente de leurs moyens techniques et humains. C’est ce qui distingue certains leaders du marché comme SET Environnement, une entreprise installée à Wissous dans l’Essonne. Extrêmement attentive à la sécurité et soucieuse de la santé de ses employés, cet PME de cent douze salariés peut s’appuyer sur une expérience acquise dès les années 80. Ici, la sécurité a toujours primé. « En tant que dirigeant, ne serait-ce que d’un point de vue éthique, je ne peux pas tolérer que l’activité exercée par mes salariés ait des conséquences néfastes sur leur santé ou leur état physique », explique Eric Vallée, ingénieur des Mines devenu président. Entré dans la société en 2004, ce dernier a lui-même été salarié de l’entreprise avant d’en prendre les rênes en 2014.
 
Le désamiantage, entre technicité et santé publique
 
L’histoire d’amour entre le BTP français et l’amiante a donc pris fin en 1997. Pourtant, vingt ans plus tard, ce minéral fibreux est encore responsable – chaque année – de 5000 cas de maladies liées aux conditions de travail. Le ministère de la Santé a même établi une sombre prédiction avec, au total, 100 000 décès liés à l’amiante d’ici 2050. L’amiante reste la deuxième cause de maladies professionnelles (cancers, fibroses pulmonaires…), et la première en termes de coût pour la Sécurité sociale. Autant dire que la mission des sociétés de désamiantage est essentielle, car d’utilité publique.

En France, les autorités durcissent le ton, année après année. Aujourd’hui, la loi est devenue très stricte : la condition préalable à tout chantier (d’un bâtiment à rénover par exemple, occupé ou non) est la réalisation d’un diagnostic sur la présence d’amiante. Si le test est positif, le propriétaire du bâtiment doit faire appel à une société de désamiantage. Sur le marché français (environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel), plusieurs centaines d’entreprises se livrent une concurrence acharnée. Parmi elles, les plus performantes ont choisi de maintenir au plus haut leurs standards de qualité. Quitte même à être plus royalistes que le roi, en haussant de leur propre initiative le niveau d’exigence en dépassant les normes stipulées par les certifications (AFNOR, Qualibat ou encore Global Service). Ces labels sont en effet obligatoires pour pouvoir opérer sur le marché français. « Pour obtenir une certification, une entreprise doit mettre en place un certain nombre de procédures administratives et de suivi de chantier, explique Eric Vallée. Des organismes indépendants contrôlent le respect de ces procédures lors de visites inopinées sur les chantiers. On ne s’improvise pas “désamianteur” ». SET Environnement se prévaut ainsi d’avoir obtenu trois labels : Qualibat 1552, Qualibat 1111 et OHSAS 18001.

Forte de son expérience (environ 3000 chantiers déjà réalisés), SET Environnement a acquis un savoir-faire qui lui permet de repousser certaines limites. « Il nous arrive d’intervenir pour enlever l’habillage externe amianté de chaudières à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Nous sommes également intervenus dans le secteur de la sidérurgie, à proximité de coulées de métal en fusion, dans des gaines d’ascenseur d’immeuble de 20 ou 30 étages… », énumère Eric Vallée par ailleurs. Pour cela, l’entreprise se doit d’investir régulièrement en recherche et développement, et d’acheter les meilleurs équipements disponibles sur le marché. « C’est une démarche exigeante mais indispensable pour les professionnels qui sont en première ligne », assure le président.
 
Mais il n’y a pas que l’amiante…
 
Pour se démarquer de la concurrence, SET Environnement a basé son savoir-faire sur la dépollution de bâtiments occupés et fonctionnels. Un vrai défi technique avec, là encore, la sécurité comme maître-mot. « Notre spécialisation est d’intervenir sur des sites occupés (ndlr : hôpitaux, usines, centres commerciaux où l’activité humaine ne s’arrête pas), explique l’ingénieur. Pour cela, il faut bien comprendre le fonctionnement du site : nous étudions autant le passage des gens que les mouvements d’air liés aux systèmes de climatisation. Cette étape cruciale nous permet d’évaluer les risques et d’élaborer les méthodes d’isolation de la zone de travaux par rapport aux autres zones restées publiques. » Les techniciens mettent alors en place un système de confinement qui a fait ses preuves, en créant une bulle totalement hermétique autour du chantier. « Au cas où une faille apparaîtrait, nous maintenons une pression atmosphérique plus faible que celle de l’air ambiant, de sorte que les échanges d’air fortuits ne puissent se faire que de l’extérieur vers l’intérieur et jamais l’inverse », précise Eric Vallée.

Si SET Environnement est surtout reconnue pour le désamiantage, cette société de dépollution fondée en 1986 prend également en charge d’autres matériaux (dangereux ou interdits), comme les peintures au plomb ou certains produits radioactifs. « Si le désamiantage reste notre cœur de métier, notre savoir-faire nous permet d’intervenir sur d’autres types de pollution, ajoute Eric Vallée. Et c’est bien l’évaluation des risques et la gestion de la sécurité qui font notre valeur ajoutée. » Dans les années 90, ce double impératif de sécurité et de santé publique avait même poussé SET Environnement à devancer l’interdiction de l’amiante, proposant à ses clients de désamianter leur bâtiment avant même le vote de la loi.

Vingt ans plus tard, l’entreprise a beaucoup évolué. D’abord dans sa structure, puisqu’elle a fait l’objet en 2014 d’un rachat par ses salariés (une opération de MBO, management buy-out), étape qui a conduit Eric Vallée à la tête de l’entreprise. Ensuite par sa stratégie de développement, principalement organique avec, par exemple, la création de GET Maintenance, une entreprise spécialisée dans la maintenance industrielle. SET Environnement se diversifie également avec, par exemple, le rachat d’une autre société, AFC Climatisation, spécialisée dans les économies d’énergie et la climatisation. Ces trois entreprises partagent les mêmes valeurs, valeurs qui se résument en trois mots : « santé, éthique et sécurité ». Et si, au moment de lire ces lignes, vous êtes davantage dans un état d’esprit « rock, flirt et course de voitures », libre à vous d’aller voir la comédie musicale Grease au théâtre Mogador. Au moins, là-bas, vous pouvez en être sûr, il n’y a plus d’amiante.
 



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