La guerre de 14-18 voit s’écrouler un monde encore régi par le Congrès de Vienne. La Belgique résiste la première à l’invasion allemande, tandis qu’à l’Est de l’Europe, la Russie tsariste connaît les premiers soubresauts de la révolution. Alors qu’une jeune femme, Marie Bruckman, termine ses études, elle se retrouve orpheline et contrainte de quitter sa Belgique tant aimée pour un exode difficile vers la France.
Elle rencontre un accueil exceptionnel dans la communauté russe de Paris, et l’amour d’un jeune officier français, pilote de chasse. La précipitation des événements en Russie et l’amitié fidèle de ses amis russes font qu’elle décide de les suivre à Saint-Pétersbourg. Les épreuves ne vont pas lui manquer sur le chemin, jusqu’à l’internement au goulag duquel elle finira par s’évader.
Marie Bruckman est un personnage qui traverse les événements et les frontières, en quête du bonheur et de la liberté, pour elle-même et pour les autres.
Elle rencontre un accueil exceptionnel dans la communauté russe de Paris, et l’amour d’un jeune officier français, pilote de chasse. La précipitation des événements en Russie et l’amitié fidèle de ses amis russes font qu’elle décide de les suivre à Saint-Pétersbourg. Les épreuves ne vont pas lui manquer sur le chemin, jusqu’à l’internement au goulag duquel elle finira par s’évader.
Marie Bruckman est un personnage qui traverse les événements et les frontières, en quête du bonheur et de la liberté, pour elle-même et pour les autres.
Au fil des pages...
"C’était une belle fille que la jeune Marie Bruckmans. C’était même ce que l’on a coutume d’appeler une jolie fille. Quelques mois plus tôt, dans la chaleur de son univers familial, elle avait fêté son dix-neuvième anniversaire.
De beaux cheveux châtain clair, légèrement et naturellement ondulés, mettaient en valeur l’ovale très pur de son visage, à la carnation pâle, qu’éclairait le reflet éclatant de deux yeux admirablement bleus, surmontés de très longs cils.
De belle taille, probablement dépassait-elle la hauteur chère aux canons de la mode de cette époque, sa plastique et ses proportions étaient harmonieuses, ce que montrait son allure sportive. Les chevilles fines laissaient entrevoir des jambes parfaites, sous la longue jupe en usage à cette époque. Ce physique avenant était mis en valeur par un maintien gracieux, fier sans être outrecuidant, énergique sans être dominateur.
Comme elle se sentait triste en montant l’escalier ! Comme elle se sentait abandonnée ! Hier, elle avait cru gravir son Golgotha, puisant dans une muette prière à Dieu, la force suffisante pour tenir sa place et son rôle, et les montrer à ses chers disparus, qui sans nul doute dans son esprit, l’observaient dans la plénitude radieuse du Royaume Éternel. Elle resterait fidèle à ce qu’ils lui avaient montré et enseigné, dans leur vie quotidienne, au fil des ans, c’est-à-dire la certitude d’une vie meilleure à l’aube des grandes retrouvailles.
Elle eut envie d’éclater en sanglots lorsqu’elle ouvrit la porte de l’appartement, mais elle eut la force d’âme de se retenir, paraphrasant la parole de l’Écriture : « Il y a un temps pour pleurer, et un autre pour prier et encore un autre pour travailler ». À quoi cela servirait-il ? Le temps de la consolation était encore très lointain. Cela ne servirait qu’à amoindrir ses forces, dont elle avait tant besoin.
Elle se sentait seule sous le regard de Dieu. Aide-toi, lui murmurait une petite voix intérieure. Aide-toi et le Ciel t’aidera."
De beaux cheveux châtain clair, légèrement et naturellement ondulés, mettaient en valeur l’ovale très pur de son visage, à la carnation pâle, qu’éclairait le reflet éclatant de deux yeux admirablement bleus, surmontés de très longs cils.
De belle taille, probablement dépassait-elle la hauteur chère aux canons de la mode de cette époque, sa plastique et ses proportions étaient harmonieuses, ce que montrait son allure sportive. Les chevilles fines laissaient entrevoir des jambes parfaites, sous la longue jupe en usage à cette époque. Ce physique avenant était mis en valeur par un maintien gracieux, fier sans être outrecuidant, énergique sans être dominateur.
Comme elle se sentait triste en montant l’escalier ! Comme elle se sentait abandonnée ! Hier, elle avait cru gravir son Golgotha, puisant dans une muette prière à Dieu, la force suffisante pour tenir sa place et son rôle, et les montrer à ses chers disparus, qui sans nul doute dans son esprit, l’observaient dans la plénitude radieuse du Royaume Éternel. Elle resterait fidèle à ce qu’ils lui avaient montré et enseigné, dans leur vie quotidienne, au fil des ans, c’est-à-dire la certitude d’une vie meilleure à l’aube des grandes retrouvailles.
Elle eut envie d’éclater en sanglots lorsqu’elle ouvrit la porte de l’appartement, mais elle eut la force d’âme de se retenir, paraphrasant la parole de l’Écriture : « Il y a un temps pour pleurer, et un autre pour prier et encore un autre pour travailler ». À quoi cela servirait-il ? Le temps de la consolation était encore très lointain. Cela ne servirait qu’à amoindrir ses forces, dont elle avait tant besoin.
Elle se sentait seule sous le regard de Dieu. Aide-toi, lui murmurait une petite voix intérieure. Aide-toi et le Ciel t’aidera."
L'auteure
Anne-Marie Desbordes Marsaud de Labouygue est médecin experte judiciaire près les cours et tribunaux, et ancienne auditrice au Conseil National de l’Ordre des Médecins et à l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale. Elle passe son enfance entre le Nord minier et la Belgique.
Durant une dizaine d’années, elle organise et anime en Auvergne des rencontres mensuelles avec des historiens. Sa passion pour l’Histoire a probablement contribué à l’écriture de ce roman.
Durant une dizaine d’années, elle organise et anime en Auvergne des rencontres mensuelles avec des historiens. Sa passion pour l’Histoire a probablement contribué à l’écriture de ce roman.