Quels sont les termes de cette acquisition ?
Les discussions ont commencé fin 2015 et se poursuivront jusqu’en 2018. Mais l’essentiel déjà est fait. L’achat d’un montant de 8,55 milliards (montant supérieur à sa valorisation boursière) a été accepté par les actionnaires de Zodiac. La nouvelle entité garde le nom de Safran, mais Zodiac est conservée comme marque commerciale. De plus, Olivier Zarrouati, président du directoire de Zodiac, devient le nouveau directeur général délégué du groupe Safran.
Un mariage de raison pour Zodiac
Il y a encore quelques années, le groupe Zodiac n’aurait jamais accepté d’être racheté. L’héritage familial constituait l’identité du groupe. En 2010, Olivier Zarrouati déclarait dans les colonnes des « Echos » « Nous n’avons pas besoin de partenaire […]. Zodiac a démontré sa capacité à se développer sans l’aide de personne, et nous avons des opportunités de continuer ainsi (1) ».
Mais en sept ans les choses ont changé. Si Zodiac constitue encore un des leaders du marché, les déboires s’accumulent : retards de livraison, défaut de conception, problème de qualité ont fait chuter, un temps, l’action de l’équipementier de 60%, entraînant le mécontentement des actionnaires et la volonté de plusieurs de trouver une solution de rachat.
En outre, face à la concurrence imposée par le groupe américain United Technologies Corporation, premier équipementier mondial (25,4 milliards de dollars) et la fusion, en novembre 2016 de B/E Aerospace et Rockwell Collins (7,1 milliards de dollars), le petit acteur Zodiac n’aurait pas tenu le choc longtemps en restant isolé. Son rachat pourrait lui permettre à l'inverse de regagner en compétitivité en réduisant ses coûts de production. Toujours selon les Echos, « le nouveau champion français pourrait même devenir un pole de consolidation pour les équipementiers aéronautiques européens (2) ».
Un mariage aux multiples embûches
Cependant l’idylle inquiète déjà les investisseurs. Depuis 2 ans, Zodiac connait une succession de revers. Lors du tout récent « profit warning » lancé par Zodiac (le 9ème en 24 mois), le groupe a annoncé tabler sur une baisse d'environ 10% de son résultat opérationnel courant 2016-2017 et non plus sur une hausse de 10 à 20%, comme prévu auparavant. Si cette annonce n’a pas dissuadé Safran, la direction a cependant publié un communiqué indiquant que « [les deux groupent] poursuivent leurs négociations exclusives et intégreront dans leurs discussions les conséquences de ces faits nouveaux » (3). « Safran va-t-il revoir la valeur de son offre, alors que le prix proposé par Safran tenait compte du plan de redressement de Zodiac ? (4) » questionne de son côté La Tribune. En effet, l’équation financière ne devrait-elle pas être recalculée pour permettre à Safran d’absorber Zodiac sans obérer son avenir ?
Outre l’aspect financier, le redressement de Zodiac parait, à en croire le site usinenouvelle.com, « un vrai travail de fourmi ». Si Philippe Petitcolin, directeur général de Safran, déclare avoir « des process et des personnes capables d’aider au rétablissement de Zodiac (5) », le travail s’annonce long et compliqué. Parmi tant de tâches complexes, Safran devra opérer une véritable synergie, regrouper des sites de productions, rationaliser le nombre de fournisseurs...
Un mariage d’ambitions Pour Safran
Le motoriste Safran aura dû attendre 6 ans pour arriver à ses fins et séduire Zodiac. Malgré les risques, Philippe Petitcolin est sûr de sa stratégie. « L’acquisition de Zodiac coche [selon lui] toutes les cases ». Qualifiant l’aventure d’« opportunité unique », avec plus de 90 000 salariés présents dans 60 pays, l’homme souhaite créer « une combinaison de deux leaders sur leurs marchés respectifs » et rivaliser avec les deux plus grands UTC et GE pour devenir avec 21 milliards de chiffre d’affaires le 3ème leader mondial de l’aéronautique et le numéro 2 des équipements. Car la taille, comme le souligne le site La Tribune, est indispensable pour la réalisation d’économies d’échelle ; « l’environnement aéronautique accentue aujourd’hui plus qu’hier cette tendance qui pousse les équipementiers à se regrouper ». De plus, « avec l’absence de nouveaux programmes d’avions et de la faiblesse du prix du carburant qui n’incite pas les compagnies aériennes à commander des appareils neufs, les constructeurs d’avions cherchent davantage à se différencier par une baisse des prix des avions (6) ».
L’alliance des deux fleurons français permet également de réunir deux entreprises complémentaires pouvant aménager, en intégralité, les avions. Comme le décrypte le site techniques-ingénieur.fr « Safran apportant les trains d’atterrissage, les roues et freins, les nacelles, les systèmes électriques embarqués , les actionneurs et l’avionique pendant que Zodiac fournit sièges, aménagements de cabine, répartition de puissance, circuits d'éclairage, d’alimentation en carburant, d’oxygène et de fluides et équipements de sécurité.(7) ». Le panel de compétences ainsi réuni permettra par la suite au groupe de se positionner avantageusement dans les appels d'offres pour des avions de plus en plus exigeants en systèmes et équipements électriques embarqués. Avec en arrière-pensée le modèle Airbus, l'idée est peut-être de pérenniser et valoriser une filière aéronautique européenne, susceptible d'oeuvrer de A à Z en construction aéronautique. Premiers résultats dans quelques mois.
Les discussions ont commencé fin 2015 et se poursuivront jusqu’en 2018. Mais l’essentiel déjà est fait. L’achat d’un montant de 8,55 milliards (montant supérieur à sa valorisation boursière) a été accepté par les actionnaires de Zodiac. La nouvelle entité garde le nom de Safran, mais Zodiac est conservée comme marque commerciale. De plus, Olivier Zarrouati, président du directoire de Zodiac, devient le nouveau directeur général délégué du groupe Safran.
Un mariage de raison pour Zodiac
Il y a encore quelques années, le groupe Zodiac n’aurait jamais accepté d’être racheté. L’héritage familial constituait l’identité du groupe. En 2010, Olivier Zarrouati déclarait dans les colonnes des « Echos » « Nous n’avons pas besoin de partenaire […]. Zodiac a démontré sa capacité à se développer sans l’aide de personne, et nous avons des opportunités de continuer ainsi (1) ».
Mais en sept ans les choses ont changé. Si Zodiac constitue encore un des leaders du marché, les déboires s’accumulent : retards de livraison, défaut de conception, problème de qualité ont fait chuter, un temps, l’action de l’équipementier de 60%, entraînant le mécontentement des actionnaires et la volonté de plusieurs de trouver une solution de rachat.
En outre, face à la concurrence imposée par le groupe américain United Technologies Corporation, premier équipementier mondial (25,4 milliards de dollars) et la fusion, en novembre 2016 de B/E Aerospace et Rockwell Collins (7,1 milliards de dollars), le petit acteur Zodiac n’aurait pas tenu le choc longtemps en restant isolé. Son rachat pourrait lui permettre à l'inverse de regagner en compétitivité en réduisant ses coûts de production. Toujours selon les Echos, « le nouveau champion français pourrait même devenir un pole de consolidation pour les équipementiers aéronautiques européens (2) ».
Un mariage aux multiples embûches
Cependant l’idylle inquiète déjà les investisseurs. Depuis 2 ans, Zodiac connait une succession de revers. Lors du tout récent « profit warning » lancé par Zodiac (le 9ème en 24 mois), le groupe a annoncé tabler sur une baisse d'environ 10% de son résultat opérationnel courant 2016-2017 et non plus sur une hausse de 10 à 20%, comme prévu auparavant. Si cette annonce n’a pas dissuadé Safran, la direction a cependant publié un communiqué indiquant que « [les deux groupent] poursuivent leurs négociations exclusives et intégreront dans leurs discussions les conséquences de ces faits nouveaux » (3). « Safran va-t-il revoir la valeur de son offre, alors que le prix proposé par Safran tenait compte du plan de redressement de Zodiac ? (4) » questionne de son côté La Tribune. En effet, l’équation financière ne devrait-elle pas être recalculée pour permettre à Safran d’absorber Zodiac sans obérer son avenir ?
Outre l’aspect financier, le redressement de Zodiac parait, à en croire le site usinenouvelle.com, « un vrai travail de fourmi ». Si Philippe Petitcolin, directeur général de Safran, déclare avoir « des process et des personnes capables d’aider au rétablissement de Zodiac (5) », le travail s’annonce long et compliqué. Parmi tant de tâches complexes, Safran devra opérer une véritable synergie, regrouper des sites de productions, rationaliser le nombre de fournisseurs...
Un mariage d’ambitions Pour Safran
Le motoriste Safran aura dû attendre 6 ans pour arriver à ses fins et séduire Zodiac. Malgré les risques, Philippe Petitcolin est sûr de sa stratégie. « L’acquisition de Zodiac coche [selon lui] toutes les cases ». Qualifiant l’aventure d’« opportunité unique », avec plus de 90 000 salariés présents dans 60 pays, l’homme souhaite créer « une combinaison de deux leaders sur leurs marchés respectifs » et rivaliser avec les deux plus grands UTC et GE pour devenir avec 21 milliards de chiffre d’affaires le 3ème leader mondial de l’aéronautique et le numéro 2 des équipements. Car la taille, comme le souligne le site La Tribune, est indispensable pour la réalisation d’économies d’échelle ; « l’environnement aéronautique accentue aujourd’hui plus qu’hier cette tendance qui pousse les équipementiers à se regrouper ». De plus, « avec l’absence de nouveaux programmes d’avions et de la faiblesse du prix du carburant qui n’incite pas les compagnies aériennes à commander des appareils neufs, les constructeurs d’avions cherchent davantage à se différencier par une baisse des prix des avions (6) ».
L’alliance des deux fleurons français permet également de réunir deux entreprises complémentaires pouvant aménager, en intégralité, les avions. Comme le décrypte le site techniques-ingénieur.fr « Safran apportant les trains d’atterrissage, les roues et freins, les nacelles, les systèmes électriques embarqués , les actionneurs et l’avionique pendant que Zodiac fournit sièges, aménagements de cabine, répartition de puissance, circuits d'éclairage, d’alimentation en carburant, d’oxygène et de fluides et équipements de sécurité.(7) ». Le panel de compétences ainsi réuni permettra par la suite au groupe de se positionner avantageusement dans les appels d'offres pour des avions de plus en plus exigeants en systèmes et équipements électriques embarqués. Avec en arrière-pensée le modèle Airbus, l'idée est peut-être de pérenniser et valoriser une filière aéronautique européenne, susceptible d'oeuvrer de A à Z en construction aéronautique. Premiers résultats dans quelques mois.
- https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/0211708532282-pourquoi-le-rachat-de-zodiac-par-safran-etait-inscrit-dans-les-astres-2058502.php
- https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/0211708532282-pourquoi-le-rachat-de-zodiac-par-safran-etait-inscrit-dans-les-astres-2058502.php
- http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/le-profit-warning-de-taille-de-zodiac-jette-un-froid-sur-les-negos-de-rachat-par-safran-662194.html
- http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/le-profit-warning-de-taille-de-zodiac-jette-un-froid-sur-les-negos-de-rachat-par-safran-662194.html
- http://www.usinenouvelle.com/article/comment-le-patron-de-safran-compte-redresser-zodiac.N506604
- http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/pourquoi-safran-a-enfin-pu-mettre-la-main-sur-zodiac-631725.html
- http://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/safran-zodiac-39963/