Nous affrontons tout d’abord un ennemi très motivé et très remonté contre la France, très certainement jusqu’au fanatisme pour une partie d’entre eux. Contrairement à une partie des insurgés afghans, qui se battaient pour l’argent distribué en cas de dommages faits à l’ennemi, nous affrontons au Mali des combattants idéologiques, qui ont fait des principes du Djihad leur mode de vie. Leur moral est probablement resté élevé malgré les frappes aériennes, d’une part parce qu’ils s’y attendaient, et d’autre part parce que l’occasion de combats plus symétriques est peut être déjà en train de leur être donnée.
Nous montons de plus à la rencontre d’un ennemi qui connait une grande partie de nos intentions. Il maitrise le terrain et a eu six mois pour l’aménager. Nos ignorons tout sur ses intentions de recourir à des mines ou des IEDs, sur des axes en nombre réduit dès qu’il s’agit de monter vers le Nord. Il connait nos modes d’action, la valeur de nos troupes en combat conventionnel, et la qualité de nos armes et véhicules. Il utilise massivement des communications par téléphones satellites et, via des éléments au sein de la population, il est certainement très bien renseigné sur nos mouvements. Il connait également nos faiblesses, comme notre réticence à frapper des cibles civiles ou supposées comme telles, notre allergie aux combats imbriqués, qui nous font perdre l’avantage de l’appui aérien rapproché, et notre incapacité légale à franchir les frontières, inexistantes pour lui.
Sur le plan tactique et technique, notre ennemi est mobile et bien armé (voir post précédent). Sur le plan de l’armement terrestre, aucun des deux camps ne l’emporte vraiment sur le papier : la mobilité d’un VAB et des ERC 90 Sagaie dans le sable équivaut à celle d’un pick-up (les VAB sont fatigués et les Sagaie,même "dieselisées", restent notoirement sous-motorisées). Par contre, nos combattants, pour une part vétérans de l’Afghanistan, sont des experts du combat d’infanterie et notre armement est récent et entretenu. Le canon de 90mm de la Sagaie peut rendre des services appréciables dans ce type de combat, mais son optronique est pour le moins limitée (IL et télémètre laser pour le tireur) et la tourelle n’est stabilisée ni en site ni en gisement. Difficile de tirer sur une cible mobile à bonne distance, d’autant plus que la cadence de tir est limitée - 6 à 8 coups/min maximum – de même que le nombre de munitions embarqué. Face à un ennemi qui combattrait en essaims très mobiles et autonomes, en privilégiant l’imbrication, ce n’est pas le blindage du VAB ou de la Sagaie qui arrêteront du 23mm ou même de la 12,7mm. On se souviendra à ce sujet des équipages des Sagaies au Tchad en 2008, lors de l’offensive rebelle sur la capitale, qui renforçaient le blindage de la tourelle par des parpaings de béton et des sacs de sable. Par comparaison, en Afghanistan, face à un ennemi qui ne possédait rien de plus gros que du RPG-7 et des mitrailleuses en 12,7mm, on a déployé des AMX-1O RCR surblindés, des VBCI et des VAB au standard Ultima. L’armement de notre ennemi au Mali pourrait inclure des missiles antichars, mais il inclut surtout de manière certaine des mitrailleuses lourdes et des canons mitrailleurs en 23mm. Reste à espérer que la dotation en Milan, Javelin et Eryx soit consistante de notre côté. Cela constituera aussi une nouvelle occasion d’évaluer la pertinence du modèle Félin.
Au-delà de ses dotations en armements et de ses capacités technico-tactiques, l’inconnu reste la réaction de l’ennemi après les premiers accrochages avec l’armée française. Nous devrions avoir les premiers éléments de réponse incessamment. Mais ne commettons pas l’erreur de sous-estimer un ennemi préparé à nous recevoir.
Nous montons de plus à la rencontre d’un ennemi qui connait une grande partie de nos intentions. Il maitrise le terrain et a eu six mois pour l’aménager. Nos ignorons tout sur ses intentions de recourir à des mines ou des IEDs, sur des axes en nombre réduit dès qu’il s’agit de monter vers le Nord. Il connait nos modes d’action, la valeur de nos troupes en combat conventionnel, et la qualité de nos armes et véhicules. Il utilise massivement des communications par téléphones satellites et, via des éléments au sein de la population, il est certainement très bien renseigné sur nos mouvements. Il connait également nos faiblesses, comme notre réticence à frapper des cibles civiles ou supposées comme telles, notre allergie aux combats imbriqués, qui nous font perdre l’avantage de l’appui aérien rapproché, et notre incapacité légale à franchir les frontières, inexistantes pour lui.
Sur le plan tactique et technique, notre ennemi est mobile et bien armé (voir post précédent). Sur le plan de l’armement terrestre, aucun des deux camps ne l’emporte vraiment sur le papier : la mobilité d’un VAB et des ERC 90 Sagaie dans le sable équivaut à celle d’un pick-up (les VAB sont fatigués et les Sagaie,même "dieselisées", restent notoirement sous-motorisées). Par contre, nos combattants, pour une part vétérans de l’Afghanistan, sont des experts du combat d’infanterie et notre armement est récent et entretenu. Le canon de 90mm de la Sagaie peut rendre des services appréciables dans ce type de combat, mais son optronique est pour le moins limitée (IL et télémètre laser pour le tireur) et la tourelle n’est stabilisée ni en site ni en gisement. Difficile de tirer sur une cible mobile à bonne distance, d’autant plus que la cadence de tir est limitée - 6 à 8 coups/min maximum – de même que le nombre de munitions embarqué. Face à un ennemi qui combattrait en essaims très mobiles et autonomes, en privilégiant l’imbrication, ce n’est pas le blindage du VAB ou de la Sagaie qui arrêteront du 23mm ou même de la 12,7mm. On se souviendra à ce sujet des équipages des Sagaies au Tchad en 2008, lors de l’offensive rebelle sur la capitale, qui renforçaient le blindage de la tourelle par des parpaings de béton et des sacs de sable. Par comparaison, en Afghanistan, face à un ennemi qui ne possédait rien de plus gros que du RPG-7 et des mitrailleuses en 12,7mm, on a déployé des AMX-1O RCR surblindés, des VBCI et des VAB au standard Ultima. L’armement de notre ennemi au Mali pourrait inclure des missiles antichars, mais il inclut surtout de manière certaine des mitrailleuses lourdes et des canons mitrailleurs en 23mm. Reste à espérer que la dotation en Milan, Javelin et Eryx soit consistante de notre côté. Cela constituera aussi une nouvelle occasion d’évaluer la pertinence du modèle Félin.
Au-delà de ses dotations en armements et de ses capacités technico-tactiques, l’inconnu reste la réaction de l’ennemi après les premiers accrochages avec l’armée française. Nous devrions avoir les premiers éléments de réponse incessamment. Mais ne commettons pas l’erreur de sous-estimer un ennemi préparé à nous recevoir.