Sur la quête d’un ordre improbable et sur le rôle de la violence armée. R.Aron et P. A. Sorokin
La phase historique que nous vivons, d’instabilités géopolitiques et civilisationnelles et de remodelages identitaires en Europe et au Moyen-Orient,, semble remettre en discussion les équilibres mondiaux, les formes d’États et les régimes politiques. De plus, elle remet en cause la distinction de rigueur, entre troubles intérieurs et guerres extérieures, autrement dit, le rôle de la violence dans la politique intérieure des États et la gravité, l’intensité et le sens des conflits armés, à l’extérieur.
Que le rôle de la violence, militaire et civile, se confonde de manière inextricable à la naissance et à la mort des États, semble confirmer la dialectique et la rapidité de certains changements et de certaines conjonctures, caractérisées par l’absence de perspectives conciliables ou d’issues modérées, ou encore par la radicalité du changement advenu. Raymond Aron, dans « Paix et Guerre entre les Nations » (1962), en dressant l’analyse de ces deux phénomènes par référence à P. A. Sorokin, historien américain d’origine russe, tache de repérer une preuve indirecte des tentatives d’explication des « ruptures » belliqueuses, qui sont, au contraire, consubstantielles à la nature des sociétés politiques et des relations internationales, comme la guerre, qui obéit à des régularités constantes.
Ces analyses s’appliquent elles à la conjoncture actuelle et à la dérive dénoncée vers l’établissement d’un État autoritaire en France, au sujet d’interférences entre causalités d’ordre mondial et déterminismes d’ordre national ?
L’interprétation de Raymond Aron est, de son propre aveu, d’ordre historico-sociologique ; celle qui est ici esquissée est, en revanche d’ordre stratégique et culturel.
La démonstration concernant le rapport entre violence et institutions politiques exige en effet deux types d’approches non directement corrélées : la première proprement rétrospective et la deuxième de pleine actualité. En suivant avec R.Aron les indications quantitatives de Sorokin, les moments culminants de la violence belliqueuse pour l’accession au contrôle de la Méditerranée occupèrent le troisième siècle (guerres puniques) avant J.C, tandis que les luttes intestines entre candidats ou aspirants au pouvoir suprême exacerbèrent la compétition politique de Rome, pendant les siècles de transition entre la République et l’Empire. Toujours au point de vue rétrospectif, mais considérant la civilisation occidentale dans son ensemble ses troubles intérieurs se signaleraient successivement en trois moments séparés, le VIIIe, les XIII/XIVe, et les XIX et XXe siècles. Ces trois dernières périodes coïncidèrent avec les transitions entre deux types de cultures ou selon le sens accordées aux deux termes, de civilisations.
À chaque fois se modifièrent la structure et la fonction du pouvoir, car la guerre, liée aux sociétés qui se combattent, se plia à l’hétérogénéité des acteurs du combat et à leur culture.
Ainsi l’emploi de la force par les belligérants dépend d’une part de leurs relations aux autres acteurs du système et à leurs grandes conceptions du monde et de l’autre au type « d’ennemi » intérieur à combattre et à vaincre sur le plan des idées et sur celui de l’ordre social. Certains pays doivent alors éviter de combattre sur deux fronts, également existentiels, d’ordre interne et d’ordre international. Or, il ne peut y avoir de perspective commune pour les enjeux internes et extérieurs et les deux niveaux doivent rester séparés. La tâche du politique est de décider de la perspective collective comme perspective commune et en tant que telle, comme perspective existentielle. Le chef politique comme clef de voute de l’unité combattante sera plus fort ou plus faible si l’équation de la raison et de la croyance religieuse est la même pour tous et si la fonction de contrôle social est inclusive des mêmes perspectives. En cas contraire la fonction de responsabilité suprême (Présidence de la République), est poussée à assumer un comportement autoritaire et répressif.
Que le rôle de la violence, militaire et civile, se confonde de manière inextricable à la naissance et à la mort des États, semble confirmer la dialectique et la rapidité de certains changements et de certaines conjonctures, caractérisées par l’absence de perspectives conciliables ou d’issues modérées, ou encore par la radicalité du changement advenu. Raymond Aron, dans « Paix et Guerre entre les Nations » (1962), en dressant l’analyse de ces deux phénomènes par référence à P. A. Sorokin, historien américain d’origine russe, tache de repérer une preuve indirecte des tentatives d’explication des « ruptures » belliqueuses, qui sont, au contraire, consubstantielles à la nature des sociétés politiques et des relations internationales, comme la guerre, qui obéit à des régularités constantes.
Ces analyses s’appliquent elles à la conjoncture actuelle et à la dérive dénoncée vers l’établissement d’un État autoritaire en France, au sujet d’interférences entre causalités d’ordre mondial et déterminismes d’ordre national ?
L’interprétation de Raymond Aron est, de son propre aveu, d’ordre historico-sociologique ; celle qui est ici esquissée est, en revanche d’ordre stratégique et culturel.
La démonstration concernant le rapport entre violence et institutions politiques exige en effet deux types d’approches non directement corrélées : la première proprement rétrospective et la deuxième de pleine actualité. En suivant avec R.Aron les indications quantitatives de Sorokin, les moments culminants de la violence belliqueuse pour l’accession au contrôle de la Méditerranée occupèrent le troisième siècle (guerres puniques) avant J.C, tandis que les luttes intestines entre candidats ou aspirants au pouvoir suprême exacerbèrent la compétition politique de Rome, pendant les siècles de transition entre la République et l’Empire. Toujours au point de vue rétrospectif, mais considérant la civilisation occidentale dans son ensemble ses troubles intérieurs se signaleraient successivement en trois moments séparés, le VIIIe, les XIII/XIVe, et les XIX et XXe siècles. Ces trois dernières périodes coïncidèrent avec les transitions entre deux types de cultures ou selon le sens accordées aux deux termes, de civilisations.
À chaque fois se modifièrent la structure et la fonction du pouvoir, car la guerre, liée aux sociétés qui se combattent, se plia à l’hétérogénéité des acteurs du combat et à leur culture.
Ainsi l’emploi de la force par les belligérants dépend d’une part de leurs relations aux autres acteurs du système et à leurs grandes conceptions du monde et de l’autre au type « d’ennemi » intérieur à combattre et à vaincre sur le plan des idées et sur celui de l’ordre social. Certains pays doivent alors éviter de combattre sur deux fronts, également existentiels, d’ordre interne et d’ordre international. Or, il ne peut y avoir de perspective commune pour les enjeux internes et extérieurs et les deux niveaux doivent rester séparés. La tâche du politique est de décider de la perspective collective comme perspective commune et en tant que telle, comme perspective existentielle. Le chef politique comme clef de voute de l’unité combattante sera plus fort ou plus faible si l’équation de la raison et de la croyance religieuse est la même pour tous et si la fonction de contrôle social est inclusive des mêmes perspectives. En cas contraire la fonction de responsabilité suprême (Présidence de la République), est poussée à assumer un comportement autoritaire et répressif.
Rupture de l’unité interne et crise de la souveraineté étatique
La rupture de l’unité interne est le premier signe de la perte conjointe de la légitimité et de l’autorité et par conséquent, d’une crise du pouvoir et de l’unité politique de la nation. Les périodes dites de transition entre deux cultures ou deux civilisations sont aussi celles pendant lesquelles les troubles intérieurs atteignent l’intensité extrême et ouvrent sur la guerre civile. Les causes ultimes de la violence sont historiques et sociales, mais leur devenir est dynamique, imprévisible et soudain, a cause, comme en France aujourd’hui, de la diversité des populations et des traditions culturelles. Ces manifestations de violence (black blocs, banlieues, marginalités et révoltes diverses) appartiennent à la décomposition de deux sous-systèmes diplomatiques, post-colonial et métropolitain. Le chômage et l’immigration de masse se trouvent confrontés à l’inadaptation des mentalités et des conceptions des pays d’accueil, accordant aux nouveaux venus des conditions et des droits indiscriminés, inscrits dans des lois et coutumes distants, détestés et étrangers. Le choc est alors inévitable entre composantes d’une population de plus en plus hétérogène, qui remet en cause la légitimité et l’autorité du pouvoir d’État, contraint à durcir ainsi sa fonction de contrôle et d’ordre sécuritaire. La sécurité intérieure assume à ce point une dimension grandissante et devient le volet perturbateur de la menace extérieure, car l’ordre interne se commue en prolongement et en appendice de l’ordre international, de ses principes idéologiques et de ses modes de gouvernement. L’indépendance politique ou la souveraineté décisionnelle disparaissent des projets institutionnels et la politique de faveur au profit des immigrés, se transforme en une série de sujets de débats idéologiques. En quête d’un ordre improbable, la structure du pouvoir se fissure ou se renforce selon l’emprise du Souverain sur l’appareil d’État et la politique d’inimitié de ce dernier reflète son interprétation de « l’état d’exception ». À ce sujet, Carl Schmitt a bien montré, à partir de la crise de la République de Weimer, que ce qui demeure décisif, en vue de la survie nationale, est l’unité de la volonté du peuple et du souverain.
Des troubles internes comme « guerre civile ». De Quincy Wright à Carl Schmitt
En appliquant la grille d’analyse de Quincy Wright aux périodes de transition entre deux cultures, pendant lesquelles les manifestations de violence atteignent l’intensité extrême, la différence de « bellicosité » dépendrait de quatre facteurs, la cruauté des mœurs, l’agressivité des comportements, la rigueur de l’ordre militaire et le mode de gouvernement, démocratique ou despotique. L’influence majeure serait jouée le plus souvent par l’hétérogénéité des régimes politiques impliqués. Or la question à débattre est celle de savoir si la démocratie est elle, du point de vue de la survie politique, un facteur de force ou de faiblesse, d’ordre ou de désordre. La politique des démocraties vis-à-vis des immigrés haineux et hostiles à la France ou à la République, peut-elle justifier une politique de l’inimitié, au nom de la constitution, de la paix sociale, de sa fonction de garante de la liberté ou encore de son indépendance extérieure ? De la même manière, la figure du Souverain, en Chef d’État, commandant des armées et défenseur de la Nation est-elle liée à un type particulier de régime (démocratique) ou à une forme particulière d’État (présidentiel) ? Le souverain est – il « legibus solutus » (supérieur et non tenu par la loi) ? L’étaient-ils César, Napoléon, Staline ou Hitler ? La loi, n’a -t-elle pas un caractère instrumental, lorsque la survie de la nation est en jeu ?
Souverain, selon Carl Schmitt, est « celui qui décide de l’état d’exception »
Souverain, selon Carl Schmitt, est « celui qui décide de l’état d’exception »
Sur la « Catastrophe imminente ». Présage ou Rumeur ?
Or ce choix existentiel pourrait s’énoncer ainsi : « En vue de la Catastrophe imminente, tu dois te donner les moyens de répondre ». Quelle est donc la Catastrophe imminente qui demandera aujourd’hui les moyens d’une réponse de survie et quelle sera-t-elle la nature de cette réponse ? Quant à la Catastrophe, la perspective prévisible est clairement celle d’une épreuve de force (guerre civile, djihad), qui naît de la négation interne et violente du peuple ancestral des Gaules, dont l’unité doit être fortifiée dans son identité millénaire. C’est le regroupement du peuple autochtone en vue d’hostilités radicales qui est ici visé, mais c’est aussi un État réformé, un nouvel État, autonome et fort qui ne peut plus être neutre, ni égal pour tous. En effet la neutralité constitutionnelle de la loi est instrumentale vis-à-vis d’un ordre collectif, républicain et laïc, qui n’est pas respecté par l’adversaire et qui est constamment brisé par l’ennemi intérieur. C’est une nouvelle perspective juridique et politique qui laisse la place à une reconnaissance intuitive de l’hostilité, fondée sur l’hétérogénéité de la tradition et du passé, car le véritable ennemi est le porteur d’une différence éthique (histoire, métaphysique, philosophie, morale, civilisation et culture). Cette difformité des principes d’origine rend impossible pour l’adversaire le passage à la modernité et à l’État séculier, car, selon Carl Schmitt, « tous les concepts politiques prégnants sont des concepts théologiques sécularisés ».
Il en va que, par voie de conséquence, l’identité du peuple de souche, qui veut vivre inconditionnellement sa propre existence et avec elle, celle de sa propre souveraineté et indépendance, est historiquement et politiquement compromise. En France en effet, comme jadis dans la République de Weimer, l’universalité de la loi apparaîtra fallacieuse, car la conjoncture politique, de type « pluraliste » (démocratique et libéral-socialiste) considère l’État comme une organisation de la « société civile » parmi d’autres et l’autorité comme une condition de parité entre porteurs de doits équivalents, soumis à des Dieux autres et inégaux (la Charia et l’État républicain). En réalité tout droit est politique et l’État et l’administration de la justice doivent être réinterprétés dans le sens de l’obéissance et de la soumission à une seule autorité, celle de la « communauté » du peuple français. Par cette interprétation Carl Schmitt remplace le normativisme abstrait de l’État de droit libéral, dépourvu de sanctions discriminatoires, avec la spécificité d’un droit d’enracinement national, comme condition pour combattre l’hostilité interne et la perversion du désordre légal, international et local.
Il en va que, par voie de conséquence, l’identité du peuple de souche, qui veut vivre inconditionnellement sa propre existence et avec elle, celle de sa propre souveraineté et indépendance, est historiquement et politiquement compromise. En France en effet, comme jadis dans la République de Weimer, l’universalité de la loi apparaîtra fallacieuse, car la conjoncture politique, de type « pluraliste » (démocratique et libéral-socialiste) considère l’État comme une organisation de la « société civile » parmi d’autres et l’autorité comme une condition de parité entre porteurs de doits équivalents, soumis à des Dieux autres et inégaux (la Charia et l’État républicain). En réalité tout droit est politique et l’État et l’administration de la justice doivent être réinterprétés dans le sens de l’obéissance et de la soumission à une seule autorité, celle de la « communauté » du peuple français. Par cette interprétation Carl Schmitt remplace le normativisme abstrait de l’État de droit libéral, dépourvu de sanctions discriminatoires, avec la spécificité d’un droit d’enracinement national, comme condition pour combattre l’hostilité interne et la perversion du désordre légal, international et local.
Crise de légitimité et rupture du consensus
Au sein d’un État de droit, la crise de légitimité est identifiable pour Max Weber, à une rupture du consensus et à celui de la croyance des citoyens dans la domination politique de l’État, désormais contesté par ses sujets.
Lorsque, suite à des bouleversements intellectuels et moraux, un système de valeurs culturelles et sociales, liées à un ordre étatique et à une communauté politique spécifique, est brisé et appelé à se redéfinir, cette redéfinition peut se révéler dramatique et peut comporter l’utilisation de la violence (guerre civile), dans le but d’imposer la reconnaissance de l’autorité et le respect de la légalité et de la sécurité attaquées. Ça été le cas de la France de Macron pendant la crise des « Gilets Jaunes », les manifestations anti-pass sanitaire et les mouvements sociaux sur la réforme des retraites et notamment sur l’importation par la gauche islamisante du conflit israélo- palestinien, au cœur du continent
Lorsque, suite à des bouleversements intellectuels et moraux, un système de valeurs culturelles et sociales, liées à un ordre étatique et à une communauté politique spécifique, est brisé et appelé à se redéfinir, cette redéfinition peut se révéler dramatique et peut comporter l’utilisation de la violence (guerre civile), dans le but d’imposer la reconnaissance de l’autorité et le respect de la légalité et de la sécurité attaquées. Ça été le cas de la France de Macron pendant la crise des « Gilets Jaunes », les manifestations anti-pass sanitaire et les mouvements sociaux sur la réforme des retraites et notamment sur l’importation par la gauche islamisante du conflit israélo- palestinien, au cœur du continent
« Crise organique » (A. Gramsci), classes moyennes et dissolution de la société française
La France est à un tournant de son histoire et en pleine tempête d’une « crise organique », qui la fissure en ses tréfonds passionnels. Et cette crise, aux triples ruptures, de consentement, d’autorité et de légitimité, secoue de fond en comble le rapport gouvernants-gouvernés et affecte en particulier les classes moyennes, non unifiées ni représentées politiquement par un parti unitaire. Cette France du milieu, tiraillée tantôt par les droites et tantôt par les gauches est attirée par le désordre et le chaos d’une violence destructrice, venant des Black Blocs, étrangers au pays et à la culture française. La perspective de cette crise ne va pas au-delà de la dissolution du « bloc historique » des classes dirigeantes italiennes des années 1920-1930, théorisées par Antonio Gramsci, dans le but de définir la stratégie révolutionnaire du parti communiste contre le Fascisme, en jetant les bases intellectuelles d’un nouveau bloc historique et d’une nouvelle hégémonie politique. Elle ne s’arrête pas non plus face aux divisions politiques des gauches et des droites et à la répétition d’une série de « crises conjoncturelles morbides. Elle justifie au contraire la reprise en main de l’appareil d’État et l’instauration d’un État autoritaire post-moderne, auquel fait défaut désormais la figure charismatique d’un “Sauveur et Chef d’État" et, pour son mythe glorieux, d’un Plutarque ou d’un Suétone.
« L’État d’exception » et ses implications
Même dans des circonstances particulières, de contestation et de mobilisation de masse, les mécontentements protestataires (islamo-gauchistes) et les réactions d’indignation et de révolte des droites conservatrices au nom de la sécurité perdue, fusionnent en France, dans un désordre nihiliste et chaotique, dont les répercussions sont représentées par l’instauration d’un « état d’exception » salvateur. En effet la « rationalité » de la conservation politique inscrit le recours à la « Raison d’État » comme mode de relégitimation politique et de maintien de la sécurité et de l’ordre. Au regard de la situation française, l’état d’exception s’imposerait dans le contexte d’un déclin interne et extérieur évident, affectant le régime parlementaire et la Cinquième République.
Par ailleurs l’ambiguïté de « l’état d’exception », à la frontière de la politique et du doit, met en exergue le seuil d’indétermination entre la démocratie et l’absolutisme (G.Agamben), engendrant une transformation de l’ordonnancement constitutionnel, eu regard aux droits de l’homme et aux libertés individuelles, comme conséquence des mutations des grands équilibres de pouvoir, nationaux et internationaux.
Par ailleurs l’ambiguïté de « l’état d’exception », à la frontière de la politique et du doit, met en exergue le seuil d’indétermination entre la démocratie et l’absolutisme (G.Agamben), engendrant une transformation de l’ordonnancement constitutionnel, eu regard aux droits de l’homme et aux libertés individuelles, comme conséquence des mutations des grands équilibres de pouvoir, nationaux et internationaux.
Le retour à l’État autoritaire. Bonapartisme inavoué et antithèse de l’État démocratique
Le retour à l’État autoritaire en France, comme bonapartisme inavoué et antithèse de l’État démocratique peut être envisagé sous l’angle de trois facteurs :
– comme l’épuisement de la globalisation et le retour à un centre national de pouvoir, personnalisé ou polyarchique,
– comme une sorte de pluralisme par défaut de la démocratie, ou un endiguement du désordre politique interne, promu par l’ingérence étrangère,
– et, in fine, au niveau de la conjoncture internationale, comme un seuil de décision significatif, situé entre changement systémique et mutation sociétale, dans le cadre d’une évolution vers un monde multipolaire.
Du point de vue historique et culturel l’État autoritaire marque un moment d’arrêt dans la dissolution de la civilisation européenne et met fin à l’aliénation des masses vis-à-vis de leur représentation politique. Il s’agit d’une substitution de la bataille de la raison pure et de ses dérives, par la reconnaissance de la défense vivifiante et organique des traditions et du sacré, car le système des valeurs culturelles dominantes imprègne et intègre le système social et la société civile devient le lieu du conflit entre trois mondes, prémoderne. (conflits religieux), modernes (à sécularisation incomplète) et post-moderne (technologiques et transhumanistes))
C’est un type d’État qui met l’accent sur l’exécutif et s’oppose à la balkanisation institutionnelle des régimes parlementaires. En effet son mode de désignation du pouvoir exalte le respect de l’autorité et des hiérarchies naturelles, la régénération des élites et la supériorité de l’intérêt de la nation sur les déchirements partisans et la discorde civile.
Ainsi le système politique qui en résulte repose sur un fondement intellectuel et moral de la société, à réformer et à redéfinir et contraste, par ses capacités de vouloir et d’agir, avec les régimes décadents des démocraties occidentales, provoquant au niveau des opinions et des médias, une confusion de peur et de séduction pour les régimes autocratiques de Moscou et de Beijin.
– comme l’épuisement de la globalisation et le retour à un centre national de pouvoir, personnalisé ou polyarchique,
– comme une sorte de pluralisme par défaut de la démocratie, ou un endiguement du désordre politique interne, promu par l’ingérence étrangère,
– et, in fine, au niveau de la conjoncture internationale, comme un seuil de décision significatif, situé entre changement systémique et mutation sociétale, dans le cadre d’une évolution vers un monde multipolaire.
Du point de vue historique et culturel l’État autoritaire marque un moment d’arrêt dans la dissolution de la civilisation européenne et met fin à l’aliénation des masses vis-à-vis de leur représentation politique. Il s’agit d’une substitution de la bataille de la raison pure et de ses dérives, par la reconnaissance de la défense vivifiante et organique des traditions et du sacré, car le système des valeurs culturelles dominantes imprègne et intègre le système social et la société civile devient le lieu du conflit entre trois mondes, prémoderne. (conflits religieux), modernes (à sécularisation incomplète) et post-moderne (technologiques et transhumanistes))
C’est un type d’État qui met l’accent sur l’exécutif et s’oppose à la balkanisation institutionnelle des régimes parlementaires. En effet son mode de désignation du pouvoir exalte le respect de l’autorité et des hiérarchies naturelles, la régénération des élites et la supériorité de l’intérêt de la nation sur les déchirements partisans et la discorde civile.
Ainsi le système politique qui en résulte repose sur un fondement intellectuel et moral de la société, à réformer et à redéfinir et contraste, par ses capacités de vouloir et d’agir, avec les régimes décadents des démocraties occidentales, provoquant au niveau des opinions et des médias, une confusion de peur et de séduction pour les régimes autocratiques de Moscou et de Beijin.
Trump, le « Projet américain » et la remise en cause des instances légitimatrices
Cependant, pour établir le cadre de la situation d’un pays, l’Amérique, dans lequel il y a eu un bouleversement du paysage politique, un recul de la démocratie représentative, une contestation des formes traditionnelles de la politique et une accélération des innovations technologiques de grande ampleur, se manifestant par une crise de l’autorité et une remise en cause des instances légitimatrices, les tentations de l’État autoritaire apparaissent bien réelles et instructives pour la France et pour l’Europe.
Les analogies ne sont pas de seule apparence, en ce qui concerne en particulier l’immigration, car, si le dépeçage des États-Unis a été évoqué comme une hypothèse d’école, la rupture de l’unité territoriale de la France (sécession) et la perte de la souveraineté étatique sur des parties bien identifiées du territoire sont d’ores et déjà une réalité, imposées par l’opposition antagoniste de deux communautés ethnoculturelles, celle des Français de souche et celle des communautés allogènes (arabes ou noires et à majorité musulmane). La figure de l’autoritarisme étatique change en réalité de cadre et des modes d’action dans les deux pays, mais pas de finalité ou de tendance. En termes de personnel politique jouent à la différenciation les deux cultures, anglo- saxon (hégémonique) et néolatine (de la famille occidentale). Cependant la distance plus frappante est celle des deux Chefs. Trump et Macron, autrement dit « l’autocrate en puissance » et le « président jupitérien qui ne transpire pas », celui, Trump, pour lequel le destin américain peut être vu comme une quête sans cesse renouvelée de la légitimité, dont le « Projet de recommencement », résume au mieux les enjeux et l’autre, multiculturaliste, pour lequel « il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse » (début 2017 à Lyon). Qui a peur en Europe de ce nouveau paradigme, ne peut en vérité qu’en être séduit, pour la force avec laquelle Trump a bouleversé le paysage politique américain et parce qu’il a redéfini la droite des États-Unis. De tous les temps les citoyens préfèrent le bulldozer à la pioche et le franc-parler à la tromperie ! Il en va de même avec Poutine qui a le goût du menu politique et avec Xi Jim Ping, qui a crypté ses messages de souverain sous le baldaquin du Céleste Empire.
Les analogies ne sont pas de seule apparence, en ce qui concerne en particulier l’immigration, car, si le dépeçage des États-Unis a été évoqué comme une hypothèse d’école, la rupture de l’unité territoriale de la France (sécession) et la perte de la souveraineté étatique sur des parties bien identifiées du territoire sont d’ores et déjà une réalité, imposées par l’opposition antagoniste de deux communautés ethnoculturelles, celle des Français de souche et celle des communautés allogènes (arabes ou noires et à majorité musulmane). La figure de l’autoritarisme étatique change en réalité de cadre et des modes d’action dans les deux pays, mais pas de finalité ou de tendance. En termes de personnel politique jouent à la différenciation les deux cultures, anglo- saxon (hégémonique) et néolatine (de la famille occidentale). Cependant la distance plus frappante est celle des deux Chefs. Trump et Macron, autrement dit « l’autocrate en puissance » et le « président jupitérien qui ne transpire pas », celui, Trump, pour lequel le destin américain peut être vu comme une quête sans cesse renouvelée de la légitimité, dont le « Projet de recommencement », résume au mieux les enjeux et l’autre, multiculturaliste, pour lequel « il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse » (début 2017 à Lyon). Qui a peur en Europe de ce nouveau paradigme, ne peut en vérité qu’en être séduit, pour la force avec laquelle Trump a bouleversé le paysage politique américain et parce qu’il a redéfini la droite des États-Unis. De tous les temps les citoyens préfèrent le bulldozer à la pioche et le franc-parler à la tromperie ! Il en va de même avec Poutine qui a le goût du menu politique et avec Xi Jim Ping, qui a crypté ses messages de souverain sous le baldaquin du Céleste Empire.