Quand la guerre s'éternise
Lorsque les rebelles syriens prennent les armes en mars 2011 pour renverser Bachar el Assad, plusieurs observateurs internationaux s'attendent à une rapide et brutale chute du régime alaouite. Deux ans et plus de 100 000 civils tués plus tard, les hostilités entre les pro et anti-Assad ne faiblissent pas. D'un côté, les opposants bénéficient de plus d'aides financières, matérielles et logistiques de la part de puissances étrangères, entre autres les États-Unis, l'Arabie Saoudite et le Qatar. Ce renforcement leur procure davantage de puissance de frappe, compliquant ainsi la tâche des forces loyales.
Ces dernières, quelque peu en difficulté fin 2012, reprennent justement de plus belle leurs campagnes de bombardement des positions rebelles. Début juillet 2013, l'armée syrienne lance encore une nouvelle vague d'attaques aériennes pour reprendre le contrôle de Homs, la « ville martyre » et autrefois l'un des bastions des insurgés. Ni le clan Bachar el Assad ni les rebelles n'acceptent de concession. Pendant ce temps, les civils syriens sont bloqués entre les deux feux et subissent de plein fouet une crise humanitaire presque ignorée de tous.
Le peuple syrien pris en otage
À l'image des derniers assauts des Forces loyales à Homs, le conflit en Syrie porte un sérieux préjudice aux populations des zones en guerre. Selon les estimations de l'ONU, 2 500 à 4 000 civils seraient bloqués dans les quartiers rebelles de la « ville martyre » début juillet 2013. Leur présence sur les lieux ne semble pas influencer les plans de bataille des deux camps. D'un côté, l'aviation syrienne continue de pilonner les infrastructures de la ville, habitées ou non. Les insurgés continuent pour leur part de tirer des obus explosifs sur les troupes de Bachar el Assad, mais ne peuvent pas garantir la sécurité des habitants situés près des zones de combats. Il ne faut pas s'étonner dès lors du nombre tristement élevé de civils morts depuis le début de l'affrontement, la situation étant identique dans toutes les autres villes en guerre.
La crise syrienne oblige des millions de Syriens à fuir leur habitation pour s'installer, soit vers les camps de base dans les territoires neutres du pays, soit à l'étranger, essentiellement en Jordanie, en Turquie et au Liban. Au total, le nombre de déplacés s'élève à 4,2 millions selon les dernières évaluations, dont 1,4 million partis à l'étranger. Chaque jour, des milliers de Syriens viennent grossir les rangs des réfugiés à l'étranger, une situation qui pose problème aux pays d'accueil. Financièrement, les ONG mandatées par l'ONU ne parviennent plus à assurer les besoins essentiels de tous les réfugiés. Il leur faut souvent attendre plusieurs mois avant de recevoir l'aide des organismes internationaux.
Certes, les pays d'accueil ont débloqué des millions de dollars pour aider ces familles déplacées à survivre. Ce soutien financier paraît toutefois intenable sur le long terme, comme l'affirment par exemple les dirigeants jordaniens. Le Royaume de Jordanie, qui accueille plus d'un tiers des réfugiés, dit atteindre un point de rupture et ne peut recevoir davantage de Syriens sur son territoire. Selon Human Rights Watch, le pays aurait fermé ses frontières depuis mai, tout comme l'Irak et la Turquie. C'est là que le bât blesse : des dizaines de milliers de Syriens se retrouvent confinés dans un pays en guerre, où les infrastructures sanitaires et médicales ne fonctionnent plus correctement.
L'enfer à l'intérieur des frontières
Comme si vivre sous les feux de l'artillerie et des bombardements incessants ne suffisait pas, les Syriens restés chez eux vivent un calvaire inimaginable au quotidien. Les prix des denrées de base ne cessent de s'envoler, obligeant des millions de civils à vivre avec le strict nécessaire chaque jour. Tout le système administratif est au point mort depuis le début du conflit. Selon les autorités syriennes, 36 % des hôpitaux ne fonctionnent plus et 57 % sont abîmés. Dans un pays doté avant la crise d'un système de soins performant, se soigner devient actuellement un véritable calvaire. Les médicaments deviennent plus rares et plus chers : une seule dose d'insuline se vend 30 dollars dans le peu de pharmacies et centres de distributions encore ouverts. Dans les zones rurales, trouver un médecin ou un chirurgien est une mission presque impossible sans l'intervention de bénévoles étrangers et des rares ONG autorisées à fournir des soins de base à l'intérieur du pays. Médecins sans Frontières a récemment averti que si rien n'est fait, des milliers de Syriens mourront faute de soins dans les mois qui viennent.
Lorsque les rebelles syriens prennent les armes en mars 2011 pour renverser Bachar el Assad, plusieurs observateurs internationaux s'attendent à une rapide et brutale chute du régime alaouite. Deux ans et plus de 100 000 civils tués plus tard, les hostilités entre les pro et anti-Assad ne faiblissent pas. D'un côté, les opposants bénéficient de plus d'aides financières, matérielles et logistiques de la part de puissances étrangères, entre autres les États-Unis, l'Arabie Saoudite et le Qatar. Ce renforcement leur procure davantage de puissance de frappe, compliquant ainsi la tâche des forces loyales.
Ces dernières, quelque peu en difficulté fin 2012, reprennent justement de plus belle leurs campagnes de bombardement des positions rebelles. Début juillet 2013, l'armée syrienne lance encore une nouvelle vague d'attaques aériennes pour reprendre le contrôle de Homs, la « ville martyre » et autrefois l'un des bastions des insurgés. Ni le clan Bachar el Assad ni les rebelles n'acceptent de concession. Pendant ce temps, les civils syriens sont bloqués entre les deux feux et subissent de plein fouet une crise humanitaire presque ignorée de tous.
Le peuple syrien pris en otage
À l'image des derniers assauts des Forces loyales à Homs, le conflit en Syrie porte un sérieux préjudice aux populations des zones en guerre. Selon les estimations de l'ONU, 2 500 à 4 000 civils seraient bloqués dans les quartiers rebelles de la « ville martyre » début juillet 2013. Leur présence sur les lieux ne semble pas influencer les plans de bataille des deux camps. D'un côté, l'aviation syrienne continue de pilonner les infrastructures de la ville, habitées ou non. Les insurgés continuent pour leur part de tirer des obus explosifs sur les troupes de Bachar el Assad, mais ne peuvent pas garantir la sécurité des habitants situés près des zones de combats. Il ne faut pas s'étonner dès lors du nombre tristement élevé de civils morts depuis le début de l'affrontement, la situation étant identique dans toutes les autres villes en guerre.
La crise syrienne oblige des millions de Syriens à fuir leur habitation pour s'installer, soit vers les camps de base dans les territoires neutres du pays, soit à l'étranger, essentiellement en Jordanie, en Turquie et au Liban. Au total, le nombre de déplacés s'élève à 4,2 millions selon les dernières évaluations, dont 1,4 million partis à l'étranger. Chaque jour, des milliers de Syriens viennent grossir les rangs des réfugiés à l'étranger, une situation qui pose problème aux pays d'accueil. Financièrement, les ONG mandatées par l'ONU ne parviennent plus à assurer les besoins essentiels de tous les réfugiés. Il leur faut souvent attendre plusieurs mois avant de recevoir l'aide des organismes internationaux.
Certes, les pays d'accueil ont débloqué des millions de dollars pour aider ces familles déplacées à survivre. Ce soutien financier paraît toutefois intenable sur le long terme, comme l'affirment par exemple les dirigeants jordaniens. Le Royaume de Jordanie, qui accueille plus d'un tiers des réfugiés, dit atteindre un point de rupture et ne peut recevoir davantage de Syriens sur son territoire. Selon Human Rights Watch, le pays aurait fermé ses frontières depuis mai, tout comme l'Irak et la Turquie. C'est là que le bât blesse : des dizaines de milliers de Syriens se retrouvent confinés dans un pays en guerre, où les infrastructures sanitaires et médicales ne fonctionnent plus correctement.
L'enfer à l'intérieur des frontières
Comme si vivre sous les feux de l'artillerie et des bombardements incessants ne suffisait pas, les Syriens restés chez eux vivent un calvaire inimaginable au quotidien. Les prix des denrées de base ne cessent de s'envoler, obligeant des millions de civils à vivre avec le strict nécessaire chaque jour. Tout le système administratif est au point mort depuis le début du conflit. Selon les autorités syriennes, 36 % des hôpitaux ne fonctionnent plus et 57 % sont abîmés. Dans un pays doté avant la crise d'un système de soins performant, se soigner devient actuellement un véritable calvaire. Les médicaments deviennent plus rares et plus chers : une seule dose d'insuline se vend 30 dollars dans le peu de pharmacies et centres de distributions encore ouverts. Dans les zones rurales, trouver un médecin ou un chirurgien est une mission presque impossible sans l'intervention de bénévoles étrangers et des rares ONG autorisées à fournir des soins de base à l'intérieur du pays. Médecins sans Frontières a récemment averti que si rien n'est fait, des milliers de Syriens mourront faute de soins dans les mois qui viennent.