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Union européenne : interdiction des plastiques à usage unique dès 2021




Publié par Michel Roy le 14 Décembre 2018

En 2021, les plastiques à usage unique seront interdits dans l’Union européenne. Cette prohibition est-elle raisonnable ?



Les plastiques à usage unique — pailles, couverts en plastique, assiettes en plastique, cotons-tiges, etc — sont sur la sellette. Après que la Commission européenne a proposé, en mai 2018, d’interdire quinze produits de ce type dans l’Union européenne, les eurodéputés ont voté le 24 octobre dernier un texte pour bannir le plastique à utilisation unique dès 2021, délai extrêmement court…

Starbucks monte au filet

Le 9 juillet 2018, Starbucks avait déjà décidé de retirer avant 2020 toutes les pailles en plastique de ses boissons à emporter, soit un milliard de pailles par an, selon la chaîne de cafés très appréciée des jeunes urbains. Pourquoi cette décision ? En juin 2018, dans tout l’État du Maharashtra (centre de l’Inde), dont Bombay est la capitale, des dispositions ont été prises pour interdire l’utilisation d’ustensiles en plastique à usage unique. Et Burger King, McDonald’s ou Starbucks font partie des sociétés qui furent verbalisées pour avoir enfreint cette nouvelle règle (1). Bref, Starbucks l’étend au monde entier.

Il est vrai que les esprits ont été marqués par l’image des déchets plastiques comme un continent flottant dans les océans ! Mais de là à dire que l’utilisation de ces plastiques est LE problème, il y a un pas que les élus européens ont franchi.

Quel effet sur la pollution des océans ?

Bien sûr, la plupart des déchets que l’on retrouve aujourd’hui dans les océans ne proviennent pas des chaînes américaines… Aux États-Unis, comme dans la plupart des pays européens, la gestion des déchets est relativement efficace. Ils ne sont pas déversés dans les rivières, mais brûlés ou recyclés… Autrement dit, l’interdiction de l’utilisation de sacs ou de pailles en plastique en occident ne réduira que très peu la pollution des océans.

Les déchets plastiques dans les océans proviennent entre 88 et 95 %, selon une étude allemande, de dix grands fleuves asiatiques et africains. L’absence de tri des déchets dans ces régions et l’important débit de ces grands cours d’eau seraient les principaux facteurs de l’accumulation (2). Dans les pays dits en voie de développement, en effet, les déchets ne sont ni ramassés ni recyclés ou détruits.

Les solutions de remplacement tardent à venir

Il est, en outre, difficile de trouver des moyens durables pour remplacer totalement le plastique.
Le plastique à usage unique a encore, par exemple, une place essentielle dans la préservation des aliments (transport, conservation, hygiène…). Le biopolymère, une sorte de plastique biodégradable, est encore peu développé et ne répond pas à toutes les demandes.
L’interdiction brutale du plastique conduirait inévitablement à d’importants gaspillages alimentaires, à une augmentation des coûts, à la mise en difficulté d’entreprises agricoles, à une baisse des investissements dans le domaine, etc.

La révolte des Gilets jaunes nous montre pourtant que les mesures prises au nom de l’écologie ne sont pas toutes bonnes à prendre. Elles sont vite vues comme « punitives ».

Ne dit-on pas que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ?

(1) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/06/26/97001-20180626FILWWW00163-plastique-interdit-a-bombay-mcdo-burger-king-et-starbucks-verbalises.php
(2) https://www.nationalgeographic.fr/environnement/les-dix-fleuves-du-monde-qui-charrient-le-plus-de-plastique?base=952&campaignId=3270&segmentId=3600&shootId=3572



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