Les premiers DRM sont apparus dès 1994, et ont été appliqués au début des années 2000 sur les contenus musicaux. Puis ils ont été appliqués aux vidéos, les marchands de musique en ligne souhaitant à l'époque commercialiser des clips vidéo avec les fichiers audio. Par la suite, les DRM ont été appliqués à toutes sortes d'objets en ligne, dont les livres numériques.
L'encodage des fichiers
Concrètement, les DRM permettent de diffuser tout type de contenu par voie numérique tout en les protégeant au niveau des droits d'auteur et en empêchant ou en limitant les copies des fichiers. A la base, les DRM fonctionnent de manière relativement simple. Le fichier est encodé pour le rendre crypté et compressé. L'internaute qui télécharge le fichier va ensuite le lire sur un lecteur qui sera capable de déchiffrer le codage et également de s'assurer que les droits du fichier sont bien détenus. On peut ajouter une sécurité supplémentaire en implémentant une vérification lors de la première lecture du fichier. Le lecteur va alors se connecter à un site web pour s'assurer que le fichier est bien protégé et va télécharger une licence d'utilisation qui indique ce qu’il est autorisé ou interdit de faire avec le fichier : par exemple ce qui concerne le transfert vers un autre système de lecture, ou le temps de disponibilité du fichier...
Dans le détail, ces DRM, également appelés verrous numériques, ont trois principaux domaines d’application : la création du contenu numérique (la préparation de l’œuvre avant qu'elle ne soit diffusée), la gestion de la propriété intellectuelle (le fait de rendre possible la diffusion pour les auteurs et la gestion des droits), et l’usage (comment l'œuvre est tracée une fois qu’elle a été diffusée). Les DRM peuvent donc par exemple limiter l'utilisation d'un contenu à une zone géographique précise - c'est le cas du zonage des DVD -, limiter le nombre de copies, interdire son utilisation sur tel ou tel lecteur ou tout simplement servir à tracer le fichier sur les réseaux.
Les DRM au cœur des stratégies des acteurs du marché
Les DRM jouent un rôle clé dans les stratégies techniques et commerciales des acteurs du marché. Du côté des internautes consommateurs, ils suscitent de nombreuses polémiques car ils sont au cœur même des nouveaux usages de l’internet, ainsi que des mutations engendrées par la digitalisation de l'industrie culturelle. Alors que beaucoup voient dans les DRM un moyen d'interdire ou de limiter la copie d'une œuvre numérique, les acteurs du marché, quant à eux, arguent de la nécessité d'administrer les droits d'exploitation de ces œuvres au format numérique et de garantir aux ayant-droits que leurs droits sont bien respectés. Ne voir dans les DRM qu'une manœuvre coercitive de la part des fournisseurs serait donc une vision réductrice et parcellaire face à un écosystème de la création qui doit être protégé.
La finalité des DRM est bien économique. Il s'agit d'assurer la distribution protégée et contrôlée des œuvres, depuis leur génération par les éditeurs jusqu'au consommateur, de manière à ce que la juste rémunération des titulaires des droits soit rendue possible. Les artistes qui se consacrent à leurs œuvres vivent uniquement de leurs droits d'auteur ; pour eux, la protection de ces droits au niveau de la diffusion des œuvres est donc primordiale. C’est une condition de la poursuite de leurs activités et donc de poursuite de la création elle-même. Elle garantit la pérennité d'un écosystème dans lequel les producteurs peuvent investir dans de nouvelles œuvres et les auteurs peuvent s'exprimer dans de bonnes conditions matérielles et créatives.
Les DRM des livres numériques en question
Ces dernières années ont été marquées par l'essor d'un nouvel objet en ligne, le livre numérique. Les éditeurs ont massivement investi dans les DRM pour protéger les œuvres de leurs auteurs contre toute tentative de piratage. L'ajout de DRM aux fichiers est un élément coûteux pour les éditeurs qui utilisent surtout un système commercialisé par la société Adobe et qui doivent payer la société pour chaque exemplaire vendu. Ces DRM, outre leur efficacité contre la copie illégale, permettent aussi de gérer une durée autorisée de lecture, une application utile dans le cas de prêt en bibliothèque.
Les DRM d'Adobe ne sont certainement pas la solution miracle. Ils sont complexes d'utilisation par le lecteur final et également par le revendeur, c'est à dire le libraire numérique. Pour toutes ces raisons, les éditeurs étudient toutes sortes d'alternatives au DRM, avec toujours le souci de maintenir un haut niveau de vigilance par rapport au risque de piratage et l'assurance que les auteurs ne soient pas lésés.
Parmi les initiatives, citons le tatouage des œuvres qui consiste à marquer le fichier (sur la couverture ou en filigrane) avec un numéro généré à partir des informations liées à la transaction d'achat (référence du livre, information sur le client...). Ainsi tout fichier retrouvé sur Internet de manière illégale peut être tracé jusqu'à retrouver son propriétaire. Mais d’autres initiatives sont en cours d’élaboration.
Un DRM allégé promu par l'IDPF
Le projet le plus ambitieux vient sans doute de la fondation IDPF (Forum International de l'Edition Numérique), à laquelle de nombreux éditeurs sont étroitement liés. Il regroupe 300 membres qui réfléchissent au développement d'un écosystème interopérable pour le livre numérique. Une partie de ce groupe d'experts travaille actuellement à la création d'un DRM plus « léger », qui ne nécessiterait pas de création de compte pour le lecteur et qui rendrait possible le transfert des fichiers entre plusieurs appareils. Ce projet, baptisé Readium, du nom de la fondation qui lui est dédiée, est sans doute voué à un brillant avenir. Grâce à ce nouveau DRM plus léger, plus compact et axé sur la compatibilité entre fichiers et supports de lecture, le système sera donc globalement plus ouvert. Ainsi, il devrait améliorer la situation des bibliothèques obligées aujourd'hui de manier plusieurs DRM complexes selon les titres et les supports proposés. Le principe retenu pour ce DRM étant l'open source, il n'y aura donc plus aucun coût transactionnel quel que soit le nombre de livres distribués. L'argent ira uniquement aux auteurs, aux éditeurs et aux libraires.
A la manière d’une norme internationale, ce nouveau DRM permettra également que ce ne soit pas un acteur économique qui impose son standard de protection à l’ensemble. Géré par une fondation, à l’image de ce qui est fait pour internet, cette initiative a l’avantage de dégager un nouveau consensus sur l’avenir des DRM. Car si consensus il y doit y avoir, c’est bien autour de l’intérêt d’investir davantage de moyens dans la création et la qualité que dans les dispositifs de lutte contre le piratage !
L'encodage des fichiers
Concrètement, les DRM permettent de diffuser tout type de contenu par voie numérique tout en les protégeant au niveau des droits d'auteur et en empêchant ou en limitant les copies des fichiers. A la base, les DRM fonctionnent de manière relativement simple. Le fichier est encodé pour le rendre crypté et compressé. L'internaute qui télécharge le fichier va ensuite le lire sur un lecteur qui sera capable de déchiffrer le codage et également de s'assurer que les droits du fichier sont bien détenus. On peut ajouter une sécurité supplémentaire en implémentant une vérification lors de la première lecture du fichier. Le lecteur va alors se connecter à un site web pour s'assurer que le fichier est bien protégé et va télécharger une licence d'utilisation qui indique ce qu’il est autorisé ou interdit de faire avec le fichier : par exemple ce qui concerne le transfert vers un autre système de lecture, ou le temps de disponibilité du fichier...
Dans le détail, ces DRM, également appelés verrous numériques, ont trois principaux domaines d’application : la création du contenu numérique (la préparation de l’œuvre avant qu'elle ne soit diffusée), la gestion de la propriété intellectuelle (le fait de rendre possible la diffusion pour les auteurs et la gestion des droits), et l’usage (comment l'œuvre est tracée une fois qu’elle a été diffusée). Les DRM peuvent donc par exemple limiter l'utilisation d'un contenu à une zone géographique précise - c'est le cas du zonage des DVD -, limiter le nombre de copies, interdire son utilisation sur tel ou tel lecteur ou tout simplement servir à tracer le fichier sur les réseaux.
Les DRM au cœur des stratégies des acteurs du marché
Les DRM jouent un rôle clé dans les stratégies techniques et commerciales des acteurs du marché. Du côté des internautes consommateurs, ils suscitent de nombreuses polémiques car ils sont au cœur même des nouveaux usages de l’internet, ainsi que des mutations engendrées par la digitalisation de l'industrie culturelle. Alors que beaucoup voient dans les DRM un moyen d'interdire ou de limiter la copie d'une œuvre numérique, les acteurs du marché, quant à eux, arguent de la nécessité d'administrer les droits d'exploitation de ces œuvres au format numérique et de garantir aux ayant-droits que leurs droits sont bien respectés. Ne voir dans les DRM qu'une manœuvre coercitive de la part des fournisseurs serait donc une vision réductrice et parcellaire face à un écosystème de la création qui doit être protégé.
La finalité des DRM est bien économique. Il s'agit d'assurer la distribution protégée et contrôlée des œuvres, depuis leur génération par les éditeurs jusqu'au consommateur, de manière à ce que la juste rémunération des titulaires des droits soit rendue possible. Les artistes qui se consacrent à leurs œuvres vivent uniquement de leurs droits d'auteur ; pour eux, la protection de ces droits au niveau de la diffusion des œuvres est donc primordiale. C’est une condition de la poursuite de leurs activités et donc de poursuite de la création elle-même. Elle garantit la pérennité d'un écosystème dans lequel les producteurs peuvent investir dans de nouvelles œuvres et les auteurs peuvent s'exprimer dans de bonnes conditions matérielles et créatives.
Les DRM des livres numériques en question
Ces dernières années ont été marquées par l'essor d'un nouvel objet en ligne, le livre numérique. Les éditeurs ont massivement investi dans les DRM pour protéger les œuvres de leurs auteurs contre toute tentative de piratage. L'ajout de DRM aux fichiers est un élément coûteux pour les éditeurs qui utilisent surtout un système commercialisé par la société Adobe et qui doivent payer la société pour chaque exemplaire vendu. Ces DRM, outre leur efficacité contre la copie illégale, permettent aussi de gérer une durée autorisée de lecture, une application utile dans le cas de prêt en bibliothèque.
Les DRM d'Adobe ne sont certainement pas la solution miracle. Ils sont complexes d'utilisation par le lecteur final et également par le revendeur, c'est à dire le libraire numérique. Pour toutes ces raisons, les éditeurs étudient toutes sortes d'alternatives au DRM, avec toujours le souci de maintenir un haut niveau de vigilance par rapport au risque de piratage et l'assurance que les auteurs ne soient pas lésés.
Parmi les initiatives, citons le tatouage des œuvres qui consiste à marquer le fichier (sur la couverture ou en filigrane) avec un numéro généré à partir des informations liées à la transaction d'achat (référence du livre, information sur le client...). Ainsi tout fichier retrouvé sur Internet de manière illégale peut être tracé jusqu'à retrouver son propriétaire. Mais d’autres initiatives sont en cours d’élaboration.
Un DRM allégé promu par l'IDPF
Le projet le plus ambitieux vient sans doute de la fondation IDPF (Forum International de l'Edition Numérique), à laquelle de nombreux éditeurs sont étroitement liés. Il regroupe 300 membres qui réfléchissent au développement d'un écosystème interopérable pour le livre numérique. Une partie de ce groupe d'experts travaille actuellement à la création d'un DRM plus « léger », qui ne nécessiterait pas de création de compte pour le lecteur et qui rendrait possible le transfert des fichiers entre plusieurs appareils. Ce projet, baptisé Readium, du nom de la fondation qui lui est dédiée, est sans doute voué à un brillant avenir. Grâce à ce nouveau DRM plus léger, plus compact et axé sur la compatibilité entre fichiers et supports de lecture, le système sera donc globalement plus ouvert. Ainsi, il devrait améliorer la situation des bibliothèques obligées aujourd'hui de manier plusieurs DRM complexes selon les titres et les supports proposés. Le principe retenu pour ce DRM étant l'open source, il n'y aura donc plus aucun coût transactionnel quel que soit le nombre de livres distribués. L'argent ira uniquement aux auteurs, aux éditeurs et aux libraires.
A la manière d’une norme internationale, ce nouveau DRM permettra également que ce ne soit pas un acteur économique qui impose son standard de protection à l’ensemble. Géré par une fondation, à l’image de ce qui est fait pour internet, cette initiative a l’avantage de dégager un nouveau consensus sur l’avenir des DRM. Car si consensus il y doit y avoir, c’est bien autour de l’intérêt d’investir davantage de moyens dans la création et la qualité que dans les dispositifs de lutte contre le piratage !