Lancement du premier satellite CSO d’observation
Évènement majeur pour l’armée française, le satellite-espion de nouvelle génération CSO-1 a été placé en orbite ce mercredi 19 décembre par un lanceur Soyouz depuis le central spatial de Kourou en Guyane. En complément, d’ici 2025, trois satellites d’observation optique CSO, trois satellites d’écoute électromagnétique CERES et trois satellites de télécommunications militaires Syracuse doivent être mis en service dans le cadre d’un plan de 3,6 milliards d’euros.
Ce satellite français d’observation fournira des images en très haute résolution à l’armée française. Il sera rejoint en 2020 et 2021 par deux autres engins qui remplaceront les satellites d’observation actuels Helios 2A et 2 B. La modernisation des capacités spatiales françaises est ainsi engagée et fera entrer dans le club très fermé – avec les États-Unis, la Russie et la Chine – des pays possédant de tels outils ultra-perfectionnés.
Développer nos capacités de protection
« L’espace devient un champ de confrontation », déclare le général Michel Friedling, chef du Commandement interarmées de l’espace (CIE). Ce phénomène s’ajoute au fait que l’espace est désormais beaucoup plus accessible qu’auparavant.
Florence Parly, ministre des Armées, a évoqué récemment une manœuvre jugée inamicale d’un satellite russe, soupçonné de tentative d’espionnage d’un satellite militaire franco-italien. Michel Friedling confirme cette possibilité : « on a observé déjà deux tirs de destruction par missiles de satellites, les Américains et les Chinois ont fait deux tests ».
Demain, en plus des missiles, des armes à énergie dirigée (laser par exemple) pourraient être capables de détruire des satellites. Autre menace en puissance, les véhicules de service en orbite qui s’arriment à des satellites pour la maintenance pourraient être utilisés à des fins militaires, « par exemple provoquer une désorbitation, endommager les panneaux solaires ou priver d’énergie un satellite », explique le chef du CIE, avant d’ajouter : « On a toujours protégé tous nos satellites, ce qu’on appelle le cœur souverain, le noyau dur de nos capacités, contre le brouillage, l’espionnage, la prise de contrôle à distance. Mais on n’a pas développé de moyens pour contrer un tir laser, ou contrer un missile, pour empêcher un satellite de s’approcher. »
Observer depuis l’espace
Pour surveiller l’espace, le chef du CIE suggère notamment de tirer parti de la dynamique du mouvement actuel qui pousse des acteurs privés à investir et à proposer leurs services. « La ministre a dit qu’il y aurait des caméras embarquées sur les prochains Syracuse (satellites militaires de télécommunication), pour nous ça ne change pas grand-chose, ça n’est pas un lancement supplémentaire, mais ça change quelque chose pour la France qui pourra observer depuis l’espace », poursuit le Général Friedling. Cette surveillance passera par ailleurs par le développement du système français de détection de satellites radar Graves.
Élément non négligeable, le renseignement militaire par satellites peut nous permettre aussi de vérifier, voire corriger, des informations fournies par des alliés. « C’est aussi pour l’autonomie de décision politique, l’exemple flagrant c’est l’Irak en 2003. C’est parce qu’on avait des images satellite qu’on a su acquérir et exploiter que les autorités politiques françaises ont décidé de ne pas intervenir », déclare le chef du commandement interarmées de l’espace.
De fait, toutes les opérations militaires dépendent très largement du spatial. Faute de capacités spatiales, nous serions très vite « aveugles, sourds et impotents, en tout cas très handicapés ».
Évènement majeur pour l’armée française, le satellite-espion de nouvelle génération CSO-1 a été placé en orbite ce mercredi 19 décembre par un lanceur Soyouz depuis le central spatial de Kourou en Guyane. En complément, d’ici 2025, trois satellites d’observation optique CSO, trois satellites d’écoute électromagnétique CERES et trois satellites de télécommunications militaires Syracuse doivent être mis en service dans le cadre d’un plan de 3,6 milliards d’euros.
Ce satellite français d’observation fournira des images en très haute résolution à l’armée française. Il sera rejoint en 2020 et 2021 par deux autres engins qui remplaceront les satellites d’observation actuels Helios 2A et 2 B. La modernisation des capacités spatiales françaises est ainsi engagée et fera entrer dans le club très fermé – avec les États-Unis, la Russie et la Chine – des pays possédant de tels outils ultra-perfectionnés.
Développer nos capacités de protection
« L’espace devient un champ de confrontation », déclare le général Michel Friedling, chef du Commandement interarmées de l’espace (CIE). Ce phénomène s’ajoute au fait que l’espace est désormais beaucoup plus accessible qu’auparavant.
Florence Parly, ministre des Armées, a évoqué récemment une manœuvre jugée inamicale d’un satellite russe, soupçonné de tentative d’espionnage d’un satellite militaire franco-italien. Michel Friedling confirme cette possibilité : « on a observé déjà deux tirs de destruction par missiles de satellites, les Américains et les Chinois ont fait deux tests ».
Demain, en plus des missiles, des armes à énergie dirigée (laser par exemple) pourraient être capables de détruire des satellites. Autre menace en puissance, les véhicules de service en orbite qui s’arriment à des satellites pour la maintenance pourraient être utilisés à des fins militaires, « par exemple provoquer une désorbitation, endommager les panneaux solaires ou priver d’énergie un satellite », explique le chef du CIE, avant d’ajouter : « On a toujours protégé tous nos satellites, ce qu’on appelle le cœur souverain, le noyau dur de nos capacités, contre le brouillage, l’espionnage, la prise de contrôle à distance. Mais on n’a pas développé de moyens pour contrer un tir laser, ou contrer un missile, pour empêcher un satellite de s’approcher. »
Observer depuis l’espace
Pour surveiller l’espace, le chef du CIE suggère notamment de tirer parti de la dynamique du mouvement actuel qui pousse des acteurs privés à investir et à proposer leurs services. « La ministre a dit qu’il y aurait des caméras embarquées sur les prochains Syracuse (satellites militaires de télécommunication), pour nous ça ne change pas grand-chose, ça n’est pas un lancement supplémentaire, mais ça change quelque chose pour la France qui pourra observer depuis l’espace », poursuit le Général Friedling. Cette surveillance passera par ailleurs par le développement du système français de détection de satellites radar Graves.
Élément non négligeable, le renseignement militaire par satellites peut nous permettre aussi de vérifier, voire corriger, des informations fournies par des alliés. « C’est aussi pour l’autonomie de décision politique, l’exemple flagrant c’est l’Irak en 2003. C’est parce qu’on avait des images satellite qu’on a su acquérir et exploiter que les autorités politiques françaises ont décidé de ne pas intervenir », déclare le chef du commandement interarmées de l’espace.
De fait, toutes les opérations militaires dépendent très largement du spatial. Faute de capacités spatiales, nous serions très vite « aveugles, sourds et impotents, en tout cas très handicapés ».