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Soupçons de corruption : pourquoi Thalès a été perquisitionné




Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 1 Juillet 2024

Entre le 26 et le 28 juin derniers, plusieurs sites de Thales ont été perquisitionnés en France, aux Pays-Bas et en Espagne. Ces opérations s'inscrivent dans le cadre de deux enquêtes préliminaires sur des soupçons de corruption et de trafic d'influence.



Enquêtes et périmètre des soupçons

Thales Wikipedia
Thales Wikipedia
Les soupçons de corruption visant Thales ne sont pas nouveaux. Deux enquêtes préliminaires sont en cours, l'une datant de 2016 et l'autre de 2023. La première enquête, ouverte en fin 2016, se concentre sur des accusations de "corruption d'agent public étranger", "corruption privée", "association de malfaiteurs" et "blanchiment". Ces accusations sont liées à la vente de sous-marins et à la construction d'une base navale au Brésil. La deuxième enquête, lancée en juin 2023, porte sur des accusations similaires, incluant "corruption", "trafic d'influence d'agent public étranger", "association de malfaiteurs", "blanchiment" et "recel", cette fois concernant diverses ventes de matériel militaire et civil à l'étranger. Ces enquêtes illustrent la portée internationale des soupçons pesant sur Thales, impliquant des transactions complexes et potentiellement illicites avec des agents publics et privés à l'étranger. Les perquisitions menées cette semaine marquent une étape significative dans ces enquêtes, mettant en lumière la détermination des autorités à faire la lumière sur ces allégations.

Entre le 26 et le 28 juin, les sièges de Thales en France, aux Pays-Bas et en Espagne ont été le théâtre de perquisitions menées par 65 enquêteurs de l'OCLCIFF, 12 magistrats du parquet national financier, avec le soutien des autorités judiciaires néerlandaises et espagnoles et la coordination d'Eurojust. Ces opérations massives visaient à recueillir des preuves pour alimenter les enquêtes en cours. Thales a confirmé les perquisitions et affirmé sa coopération avec les autorités. Le groupe rappelle qu'il adhère strictement aux réglementations nationales et internationales, soulignant son programme de conformité global, conçu pour répondre aux normes les plus élevées de l'industrie. Néanmoins, ces perquisitions jettent une ombre sur la réputation de Thales, suggérant des pratiques potentiellement contraires à ses déclarations publiques.

Les conséquences pour Thalès

Ces développements représentent un coup dur pour Thales, un géant de l'industrie de la défense et de l'aérospatiale. Les accusations de corruption et les enquêtes subséquentes peuvent bien évidemment affecter la confiance des clients, des partenaires commerciaux et des investisseurs. En outre, les ramifications légales et financières de ces accusations pourraient s'avérer coûteuses, tant en termes d'amendes potentielles que de frais juridiques. En outre, ces enquêtes et perquisitions mettent en lumière les défis auxquels sont confrontées les grandes entreprises opérant à l'international. La conformité aux lois anti-corruption est cruciale, mais les cas comme celui de Thales montrent que même les programmes de conformité les plus robustes peuvent être mis à l'épreuve.

Le groupe devra peut-être revoir et renforcer encore davantage ses pratiques internes pour prévenir de futurs incidents. L'impact à long terme de ces enquêtes sur Thales reste à voir. Le groupe devra naviguer avec précaution pour restaurer sa réputation et la confiance de ses parties prenantes. En parallèle, les autorités continueront de scruter ses opérations, et d'autres révélations pourraient émerger au fur et à mesure que les enquêtes progressent. Pour Thales, l'enjeu est de démontrer sa capacité à surmonter cette crise tout en renforçant ses mécanismes de gouvernance et de conformité. Le résultat de ces enquêtes pourrait servir de leçon importante pour l'ensemble du secteur industriel sur l'importance de la transparence et de l'intégrité dans les affaires internationales



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