Sur la voie d’une entente cordiale ?
Flickr (cc) / Franck Vervial
Le 17 décembre 2014, Barack Obama et Raul Castro annonçaient la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. Elles étaient rompues depuis le 3 janvier 1961 et furent suivies en 1962 de l’instauration d'un embargo américain sur les plans économique, commercial et financier à l’encontre de l'île. Les sanctions américaines ne furent jamais levées, en dépit de nombreuses résolutions de la communauté internationale à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Malgré leur proximité géographique - Miami et La Havane ne sont distants que de 375 km à vol d’oiseau ! -, il aura donc fallu attendre plus de cinquante ans pour que ces deux voisins daignent rétablir le dialogue. Une situation à laquelle Barack Obama, au mois de décembre dernier, annonçait vouloir mettre un terme, conscient de l'échec de la politique menée par ses prédécesseurs à l'encontre du régime cubain : "Il y a une histoire compliquée entre les Etats-Unis et Cuba (...) mais l'heure est venue d'entamer un nouveau chapitre".
Dans ce rapprochement, en outre, le Pape François aurait joué un rôle discret mais essentiel. Dans le courant l'été 2014, il aurait notamment envoyé une lettre aux deux chefs d'état les invitant à "résoudre les questions humanitaires d'intérêt commun". Ainsi, le Vatican s’est empressé de faire part de sa " grande satisfaction" à l'annonce du réchauffement. Le chef de l'église catholique se rendra d'ailleurs dans les deux pays en septembre pour y rencontrer les chefs d'états.
A en croire les autorités Cubaines, la réouverture des ambassades Américaine à La Havane et Cubaine à Washington serait prévue "à partir du 20 juillet". John Kerry, le secrétaire d'état américain, devrait également se rendre à Cuba durant l'été pour l’occasion. Cette annonce était attendue puisqu'en Mai dernier, Washington avait fait retirer Cuba de sa liste noire des états soutenant le terrorisme.
Malgré leur proximité géographique - Miami et La Havane ne sont distants que de 375 km à vol d’oiseau ! -, il aura donc fallu attendre plus de cinquante ans pour que ces deux voisins daignent rétablir le dialogue. Une situation à laquelle Barack Obama, au mois de décembre dernier, annonçait vouloir mettre un terme, conscient de l'échec de la politique menée par ses prédécesseurs à l'encontre du régime cubain : "Il y a une histoire compliquée entre les Etats-Unis et Cuba (...) mais l'heure est venue d'entamer un nouveau chapitre".
Dans ce rapprochement, en outre, le Pape François aurait joué un rôle discret mais essentiel. Dans le courant l'été 2014, il aurait notamment envoyé une lettre aux deux chefs d'état les invitant à "résoudre les questions humanitaires d'intérêt commun". Ainsi, le Vatican s’est empressé de faire part de sa " grande satisfaction" à l'annonce du réchauffement. Le chef de l'église catholique se rendra d'ailleurs dans les deux pays en septembre pour y rencontrer les chefs d'états.
A en croire les autorités Cubaines, la réouverture des ambassades Américaine à La Havane et Cubaine à Washington serait prévue "à partir du 20 juillet". John Kerry, le secrétaire d'état américain, devrait également se rendre à Cuba durant l'été pour l’occasion. Cette annonce était attendue puisqu'en Mai dernier, Washington avait fait retirer Cuba de sa liste noire des états soutenant le terrorisme.
Le véritable enjeu pour Cuba : la levée de l'embargo
Le président Américain, lors d’un discours officiel prononcé depuis les jardins de la Maison Blanche la semaine dernière, estimait que "Les Américains et les Cubains sont prêts à aller de l'avant. Je pense qu'il est temps pour le Congrès de faire de même." Ainsi légitimait-il sa volonté de porter devant le Congrès américain le débat sur la levée de l’embargo, qui s’annonce déjà houleux. "J'ai appelé le Congrès à prendre des mesures pour lever l'embargo qui empêche les Américains de voyager ou de faire du commerce avec Cuba", a ainsi poursuivi le président américain.
Il faut dire que l’embargo soumet l'île à une pression économique devenue insoutenable, et pour beaucoup de Cubains, la vraie priorité reste sa levée.
Il faut dire que l’embargo soumet l'île à une pression économique devenue insoutenable, et pour beaucoup de Cubains, la vraie priorité reste sa levée.
Un pansement sur une jambe de bois
En effet, Cuba souffre aujourd’hui d’une pauvreté galopante et d’infrastructures défaillantes. Par exemple, l'accès à internet reste très limité sur l'île. Celle-ci ne possède qu'un seul réseau wifi public (les gens affluent du pays tout entier pour y accéder…). L'autre option proposée aux habitants, pour se connecter, est celle des salles de navigation (au nombre de 155 pour une surface totale de 110 000 kilomètres carrés !) qui restent pour autant inaccessibles pour la grande majorité de la population : les tarifs pratiqués sont loin d’être à la portée de toutes les bourses cubaines, puisqu'il faut consentir à payer en moyenne 4,5 euros pour profiter d’une heure de navigation. Or, à Cuba, le salaire mensuel moyen ne dépasse pas 20 euros.
Les connexions privées, quant à elles, restent très rares et sont réservées à certaines professions (universitaires, journalistes, médecins...). Ces difficultés d'accès au web constituent un autre frein pour l'économie locale ainsi qu'un handicap pour de nombreux étudiants dans le cadre de leur formation (1).
Même si le pays peut de nouveaux importer des véhicules depuis 2013 (la plupart proviennent d’Asie, compte tenu de l’embargo), le parc automobile reste vétuste pour des raisons de pouvoir d’achat d’autant plus évidentes. L’Oncle Sam n’a donc, a priori, aucun intérêt commercial majeur à précipiter la levée de l’embargo, sauf à considérer que le différend a assez duré.
Cuba, en revanche, a tout à y gagner, à commencer par des flux touristiques redynamisés. En effet, le tourisme constitue pour l’île une bulle d’oxygène grâce aux 3 millions de visiteurs qu’elle accueille chaque année. Et malgré la récente levée de l’interdiction faite aux citoyens américains de se rendre dans l’île, leur engouement se fait encore attendre.
(1) http://www.latribune.fr/technos-medias/internet/cuba-attend-avec-impatience-la-revolution-d-internet-488665.html
(2) http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/12/19/l-importation-de-vehicules-a-nouveau-autorisee-a-cuba_4337582_3222.html
Les connexions privées, quant à elles, restent très rares et sont réservées à certaines professions (universitaires, journalistes, médecins...). Ces difficultés d'accès au web constituent un autre frein pour l'économie locale ainsi qu'un handicap pour de nombreux étudiants dans le cadre de leur formation (1).
Même si le pays peut de nouveaux importer des véhicules depuis 2013 (la plupart proviennent d’Asie, compte tenu de l’embargo), le parc automobile reste vétuste pour des raisons de pouvoir d’achat d’autant plus évidentes. L’Oncle Sam n’a donc, a priori, aucun intérêt commercial majeur à précipiter la levée de l’embargo, sauf à considérer que le différend a assez duré.
Cuba, en revanche, a tout à y gagner, à commencer par des flux touristiques redynamisés. En effet, le tourisme constitue pour l’île une bulle d’oxygène grâce aux 3 millions de visiteurs qu’elle accueille chaque année. Et malgré la récente levée de l’interdiction faite aux citoyens américains de se rendre dans l’île, leur engouement se fait encore attendre.
(1) http://www.latribune.fr/technos-medias/internet/cuba-attend-avec-impatience-la-revolution-d-internet-488665.html
(2) http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/12/19/l-importation-de-vehicules-a-nouveau-autorisee-a-cuba_4337582_3222.html