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Pas d'achat d’hélicoptères lourds pour les armées, malgré leur utilité




Publié par Paul Malo le 27 Décembre 2021

Interrogé par un député, le ministère des Armées vient de confirmer avoir "écarté l’acquisition « en propre » d’hélicoptère de transport lourd."



Des solutions de transport lourds en propre

Pas d'achat de HTL pour les armées françaises (crédit : Pixabay)
Pas d'achat de HTL pour les armées françaises (crédit : Pixabay)
Budget contre capacité opérationnelle : l’arbitrage aura finalement été en faveur du premier. En octobre dernier,  dans une question écrite, le député Bernard Bouley attirait l'attention de Mme la ministre des armées « sur le fait que l'armée française ne dispose d'aucun véritable hélicoptère de transport lourd, bien que la plupart des alliés en aient et participent à des opérations aéroportées avec la France. » Or, en février 2020, il avait justement été annoncé que la France allait commander des hélicoptères de transport lourds (HTL). Dans un contexte de futurs conflits armés dits de « haute intensité », quid du fait de posséder nos propres solutions de transport lourds ?

La réponse est finalement tombée fin décembre : « L’acquisition de HTL en propre n'est cependant pas privilégiée pour le moment compte tenu de son coût et du besoin d'autres capacités de mobilité tactique jugées prioritaires. » En effet, « si l'apport opérationnel de cette capacité est indéniable, la priorisation réalisée pour la Loi de programmation militaire en cours n’a pas permis de retenir cette option. » Mais alors, comment faire ? Pour le ministère des armées, « le besoin en HTL est aujourd'hui satisfait ponctuellement par des coopérations. Ainsi en appui de l'opération Barkhane, les Britanniques avec leurs CH-47 et les Danois avec leur EH101 MERLIN ont soutenu la manœuvre de nos forces. »
 

Pas d'acquisition prévue d'ici à 2025

Par ailleurs, estime-t-il, « le NH90 Caïman apporte aujourd'hui une capacité de transport appréciable grâce à ses capacités supérieures aux hélicoptères Puma, Cougar et Caracal. » L'état-major des armées étudierait « des options pour compléter ses capacités de transport aériens, en particulier pour les forces spéciales. » Il n’est donc plus question pour l’instant, d’acquérir de tels appareils de transport voire de relancer la production d'un SA321 Super Frelon modernisé, comme il avait pu l’être prévu.

Les hélicoptères de transport lourd (HTL) sont utilisés pour réaliser du transport logistique au profit des troupes, conduire des manœuvres aéromobiles, participer aux missions de combat par héliportage, ou appuyer la récupération des équipages éjectés en territoire hostile dans le cadre de la mission RESCO (Recherche et Sauvetage au Combat). Comme l’a rappelé le ministère des Armées, la France ne dispose donc pas d'HTL en propre, et la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 n'en prévoit pas l'acquisition patrimoniale. Toutefois, « de nombreux pays de l'OTAN et partenaires européens de notre pays possèdent un appareil de plus de 13 tonnes, principalement le Chinook CH-47 (États-Unis, Italie, Grande-Bretagne, Espagne, Pays-Bas, Turquie…) et le Sikorsky CH-53 (États-Unis, Allemagne). » De quoi supposer que l’Armée française continuera à louer les HTL de ses alliés plutôt que d’en acquérir ou d’en produire, malgré leur réelle utilité opérationnelle sur le terrain.
 



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