Nouvelle Calédonie : comment l'Armée participe à la sécurité de l'île

Le 13 mai dernier, la Nouvelle-Calédonie a été le théâtre de violentes émeutes, incitant le président Emmanuel Macron à déclarer l'état d'urgence dès le 15 mai. Face à cette situation exceptionnelle, les Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC) ont été mobilisées pour soutenir les Forces de sécurité intérieure (FSI). Le 16 mai, le ministre des Armées a annoncé que, sur réquisition du Haut-Commissaire de la République, les FANC ont été chargées de plusieurs missions. Ce déploiement inclut la protection des infrastructures essentielles, l'aide à la population et la mise en place d'un pont aérien crucial entre la France métropolitaine et la Nouvelle-Calédonie. Ce soutien est vital pour maintenir l'ordre et assurer la continuité des services dans une région en crise.

La première tâche des FANC est de protéger les infrastructures vitales, qu'elles soient civiles ou militaires. Cette mission est principalement assurée par le régiment d'infanterie de marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie (RIMaP-NC). Ce régiment se charge de la surveillance et de la sécurité continues des installations, notamment des aéroports, qui sont des points clés pour la logistique et le transport. Les compagnies du RIMaP-NC se relaient régulièrement pour maintenir une présence constante et garantir la sécurité de ces sites stratégiques. Cette protection permet de sécuriser les axes de transport et de communication, essentiels pour l'acheminement des renforts et des fournitures nécessaires à la gestion de la crise.

En plus de la protection des infrastructures, les FANC jouent un rôle essentiel dans l'aide à la population. Les unités de la Sécurité civile collaborent avec des entreprises privées pour dégager les routes et faciliter la circulation des biens et des personnes. Les FANC sont également impliquées dans la distribution de nourriture, d'eau potable, de médicaments et de matériel de première nécessité. Le Service de santé des armées (SSA) est mobilisé pour garantir la continuité des soins, même dans les zones les plus isolées de l'île. Cette aide médicale est cruciale pour répondre aux besoins urgents des habitants et maintenir un niveau de soins adéquat.

La mise en place d'un pont aérien entre la France métropolitaine et la Nouvelle-Calédonie a été un élément central de la réponse militaire. Dès le 16 mai, ce dispositif a permis d'acheminer rapidement des renforts en personnel et en matériel. Plus de vingt vols militaires intercontinentaux ont été réalisés, transportant des policiers, des gendarmes et des équipements essentiels. Ces liaisons aériennes ont non seulement permis de renforcer les capacités locales de maintien de l'ordre, mais aussi de faciliter le retour des citoyens étrangers souhaitant quitter l'île. Le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace a souligné la performance exceptionnelle de ce dispositif, avec plus de 800 000 km parcourus en seulement dix jours.