Mali : de nouvelles exactions de l'armée et du groupe Wagner

Depuis le retrait de l'armée française en 2022, le Mali est en proie à une insécurité croissante. La transition politique et militaire a vu l'arrivée de forces nouvelles, dont le controversé groupe de mercenaires Wagner, soutenu par la Russie. Ces derniers sont devenus des acteurs majeurs dans la lutte contre les groupes jihadistes, mais aussi dans des opérations militaires controversées.

La région de Kidal, historiquement un bastion rebelle, est particulièrement instable. Après le départ des forces françaises, l'armée malienne, épaulée par Wagner, a entrepris des opérations pour reprendre le contrôle de cette zone stratégique. Cependant, ces actions militaires s'accompagnent souvent de rapports d'exactions et de violations des droits humains, exacerbant les tensions locales.

Le 9 juillet, des rapports ont émergé concernant des exactions commises par l'armée malienne et ses supplétifs russes à Takalote, près de Kidal. Selon des sources locales et des organisations de défense des droits humains, au moins huit personnes ont été tuées. Ces victimes ne faisaient partie ni des groupes jihadistes ni des rebelles, mais étaient des partisans du général El Hadj Ag Gamou, nommé gouverneur de Kidal par les autorités de transition.

Les tués étaient des Touaregs Imghads, liés au général Gamou et membres du Gatia, un groupe armé local désormais allié de l'armée nationale. Ils étaient en congé et parmi leurs familles, ce qui rend leur mort d'autant plus tragique. Les exactions comprennent également des destructions et des pillages dans les villages environnants, augmentant le climat de terreur dans la région.

Les répercussions de cet incident sont multiples. D'une part, il y a la perte de vies humaines et les souffrances infligées aux familles des victimes. D'autre part, cette opération soulève des questions sur la coordination et la discipline au sein des forces maliennes et de leurs alliés russes. La mort de ces partisans des autorités maliennes met en évidence une bavure double : une attaque contre des non-combattants et des alliés de l'État malien.

En termes politiques, ces actions risquent de fragiliser davantage la légitimité des autorités de transition. Le silence de l'armée malienne face à ces accusations et l'absence de communication officielle sur l'incident ajoutent à la méfiance et à l'incertitude. Cela pourrait également renforcer les critiques contre la présence du groupe Wagner, souvent accusé de violations des droits humains dans les zones de conflit.