Comment devons-nous interpréter le (faible) boycott par les États-Unis des JO de Beijing ? Est-ce réellement pour s’ériger contre l’exploitation des ouighours ou n’est-ce qu’une nouvelle occasion pour les États-Unis de s’opposer à la Chine ?
Tout d’abord de quoi parle-t-on ? Il s’agit uniquement d’un boycott diplomatique, qui consiste à ne pas envoyer de délégation diplomatique à la cérémonie d’ouverture. Les Etats-Unis ont clairement et publiquement appelé à un boycott et ont incité d’autres pays à faire de même. C’est tout. Les athlètes américains eux, ont participé aux Jeux.
Il faut remettre ce boycott en perspective avec les JO de Pékin de 2008 et de Sotchi en 2014. En 2008, nous étions en pleine répression des manifestations au Tibet. Malgré les appels aux boycotts des ONG, et de certaines personnalités, peu de nations ont boycotté les JO. Nous parlons là encore de boycott diplomatique. Le président américain de l’époque, George W. Bush, ainsi que le président français, Nicolas Sarkozy, avaient participé à la cérémonie d’ouverture.
En 2014, c’est vers la Russie que les appels au boycott se font entendre. En ligne de mire, la répression des opposants, une loi contre l’homosexualité et des violations répétées des droits de l’homme. La situation est tendue et personne ne voulait prononcer le mot de « boycott » officiellement. De nombreux dirigeant ne sont pas rendus aux jeux prétextant des excuses comme un calendrier trop chargé. Cependant, dans les faits, la majeure partie des pays occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, ont été représentés par des officiels de second rang, ce qui correspond à un « demi-boycott diplomatique » sans le dire. On évite le conflit diplomatique frontal….
En 2022, le boycott est officiel mais très peu suivi. Seul le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Lituanie, le Danemark, les Pays-Bas et le Japon ont rejoint les Etats-Unis. Dans un monde où le protocole diplomatique reste fort, même si ne pas envoyer une délégation diplomatique officielle peut paraître dérisoire, c’est un affront dont la Chine fera « payer le prix » aux Américains. Ce boycott est faible car peu suivi, mais tout de même fort sur le plan diplomatique.
Quant à savoir si les Etats-Unis ont fait ce boycott pour s’ériger contre l’exploitation des Ouïghours ou s’en sont servi comme une occasion pour s’opposer à la Chine, il y a des deux. On ne peut pas nier la volonté messianique américaine de défendre les minorités et les droits de l’homme, même si celles-ci sont à géométrie variable en fonction des intérêts politique et économique du moment. Ce qui n’est pas sans poser une contradiction supplémentaire, qui est utilisée par Pékin dans sa rhétorique anti-américaine. Les violations chinoises des droits de l’homme étant flagrantes, il était difficile que la première puissance mondiale qui se veut garante des droits de l’homme ne réagisse pas.
Il faut également penser à la politique intérieure américaine qui guide souvent sa politique extérieure. Joe Biden doit faire ses preuves sur le dossier chinois et il a certainement un complexe par rapport à son prédécesseur qui tapait fort. On peut discuter des résultats de la méthode Trump, mais aux yeux d’une partie des Américains, Trump se battait pour rétablir l’équilibre des puissances avec Pékin. Rappelez-vous que pendant la campagne présidentielle américaine, un des slogans favoris de Trump pour diminuer Biden, était : « si vous voulez que la Chine gagne, votez Biden ». Cela en dit long sur l’importance de la politique intérieure américaine dans sa politique extérieure avec la Chine. Donc oui, Biden ne ratera pas une occasion, même symbolique, de s’opposer à Xi Jinping, ne serait-ce que pour se montrer ferme aux yeux des Américains, qui plus est sur un sujet ou plutôt un outil de moralisation et d’influence américain que sont devenus les droits de l’homme et des libertés. Voir sur le sujet des droits de l’homme l’affrontement informationnelle entre la Chine et les Etats-Unis.
Il faut remettre ce boycott en perspective avec les JO de Pékin de 2008 et de Sotchi en 2014. En 2008, nous étions en pleine répression des manifestations au Tibet. Malgré les appels aux boycotts des ONG, et de certaines personnalités, peu de nations ont boycotté les JO. Nous parlons là encore de boycott diplomatique. Le président américain de l’époque, George W. Bush, ainsi que le président français, Nicolas Sarkozy, avaient participé à la cérémonie d’ouverture.
En 2014, c’est vers la Russie que les appels au boycott se font entendre. En ligne de mire, la répression des opposants, une loi contre l’homosexualité et des violations répétées des droits de l’homme. La situation est tendue et personne ne voulait prononcer le mot de « boycott » officiellement. De nombreux dirigeant ne sont pas rendus aux jeux prétextant des excuses comme un calendrier trop chargé. Cependant, dans les faits, la majeure partie des pays occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, ont été représentés par des officiels de second rang, ce qui correspond à un « demi-boycott diplomatique » sans le dire. On évite le conflit diplomatique frontal….
En 2022, le boycott est officiel mais très peu suivi. Seul le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Lituanie, le Danemark, les Pays-Bas et le Japon ont rejoint les Etats-Unis. Dans un monde où le protocole diplomatique reste fort, même si ne pas envoyer une délégation diplomatique officielle peut paraître dérisoire, c’est un affront dont la Chine fera « payer le prix » aux Américains. Ce boycott est faible car peu suivi, mais tout de même fort sur le plan diplomatique.
Quant à savoir si les Etats-Unis ont fait ce boycott pour s’ériger contre l’exploitation des Ouïghours ou s’en sont servi comme une occasion pour s’opposer à la Chine, il y a des deux. On ne peut pas nier la volonté messianique américaine de défendre les minorités et les droits de l’homme, même si celles-ci sont à géométrie variable en fonction des intérêts politique et économique du moment. Ce qui n’est pas sans poser une contradiction supplémentaire, qui est utilisée par Pékin dans sa rhétorique anti-américaine. Les violations chinoises des droits de l’homme étant flagrantes, il était difficile que la première puissance mondiale qui se veut garante des droits de l’homme ne réagisse pas.
Il faut également penser à la politique intérieure américaine qui guide souvent sa politique extérieure. Joe Biden doit faire ses preuves sur le dossier chinois et il a certainement un complexe par rapport à son prédécesseur qui tapait fort. On peut discuter des résultats de la méthode Trump, mais aux yeux d’une partie des Américains, Trump se battait pour rétablir l’équilibre des puissances avec Pékin. Rappelez-vous que pendant la campagne présidentielle américaine, un des slogans favoris de Trump pour diminuer Biden, était : « si vous voulez que la Chine gagne, votez Biden ». Cela en dit long sur l’importance de la politique intérieure américaine dans sa politique extérieure avec la Chine. Donc oui, Biden ne ratera pas une occasion, même symbolique, de s’opposer à Xi Jinping, ne serait-ce que pour se montrer ferme aux yeux des Américains, qui plus est sur un sujet ou plutôt un outil de moralisation et d’influence américain que sont devenus les droits de l’homme et des libertés. Voir sur le sujet des droits de l’homme l’affrontement informationnelle entre la Chine et les Etats-Unis.