Des accès privilégiés aux données personnelles
Le New York Times vient de jeter la lumière sur les pratiques de Facebook en matière de sécurité des données personnelles de ses utilisateurs : le réseau social de Mark Zuckerberg aurait permis à des sociétés comme Amazon, Netflix, Spotify ou encore Microsoft d’accéder aux données de près de 2,2 milliards d’utilisateurs, à raison de « centaines de millions de personnes par mois ». Ces données personnelles sont si précieuses que les géants du Web mondial se seraient entendus pour s’assurer une croissance mutuelle.
Le quotidien américain a épluché pour cela des documents internes qui établissent que Facebook a accordé un large accès à des entreprises partenaires — au total, plus de 150 entreprises de 2010 à 2017. Pour l’essentiel, des entreprises du secteur de la technologie, mais aussi des constructeurs automobiles et plusieurs médias, dont le New York Times lui-même. Selon le journal, cela aurait permis à Facebook d’accroître son nombre d’utilisateurs, tandis que ses partenaires ont pu mettre en place des fonctionnalités et des applications leur permettant de gagner en visibilité.
D’après le quotidien américain, Amazon, Microsoft et Sony ont pu obtenir de Facebook non seulement l’identité de ses utilisateurs, mais aussi leurs informations de contact dans leurs listes d’amis. Yahoo ! pouvait lire et examiner des séries entières de posts Facebook publiés par les amis des utilisateurs. Quant à Spotify, Netflix ou encore la Royal Bank of Canada, Facebook leur permettait de « lire, écrire et effacer » des messages privés d’utilisateurs et de visualiser la totalité des participants à un même fil de conversation.
Infraction à un accord avec la FTC ?
Certaines de ces fonctionnalités violant la vie privée des utilisateurs étaient toujours actives jusqu’à l’été 2018, malgré les affirmations contraires qui prétendent que ces pratiques ont cessé depuis quelques années. La plupart des entreprises citées nient également, selon le journal, avoir eu connaissance de l’étendue des données auxquelles ils avaient accès via Facebook.
Ces révélations font suite au scandale Cambridge Analytic qui a déjà bien écorné l’image de Facebook. Pour le New York Times, ces partages de données personnelles sans consentement explicite des utilisateurs constituerait une infraction à un accord passé en 2011 entre le réseau social et la Federal Trade Commission (FTC), l’équivalent américain de la Direction générale de la consommation, du commerce et de la répression des fraudes (DGCCRF)..Selon David Vladeck, ancien haut responsable au sein de la FTC, « ces pratiques reviennent à donner à des tiers l’autorisation de collecter des données sans que vous en soyez informé et sans que vous y ayez consenti ».
En réponse à ce nouveau scandale, Konstantinos Papamiltiadis, responsable du développement des programmes et des partenariats de Facebook, s’est contenté d’évoquer « l’intégration de partenaires » permettant « des expériences sociales telles que des recommandations d’amis sur Facebook ou autres applications populaires ». Pour lui, pas d’accès à des informations sans le consentement des personnes ni infraction à l’accord avec la FTC.
Des poursuites dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica
Dans le même temps, Facebook se voit formellement poursuivi au sujet de sa gestion des données personnelles dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica. Après les enquêtes et les polémiques, pour la première fois, l’heure des poursuites a sonné. Le procureur général du District de Columbia, Karl Racine a lancé « des poursuites contre Facebook pour avoir mal protégé les données de ses utilisateurs », les rendant vulnérables à des « manipulations politiques » pendant la campagne présidentielle de 2016. Selon le procureur général, Facebook a trompé ses utilisateurs en leur cachant que leurs données pouvaient être utilisées par des tiers.
Après cela, que reste-t-il de l’anonymat sur la Toile et quelle confiance pouvons-nous encore accorder aux géants américains ? Leurs homologues chinois, eux, n’ont pas ce genre de souci, car ils contribuent ouvertement au contrôle de l’information…
Le New York Times vient de jeter la lumière sur les pratiques de Facebook en matière de sécurité des données personnelles de ses utilisateurs : le réseau social de Mark Zuckerberg aurait permis à des sociétés comme Amazon, Netflix, Spotify ou encore Microsoft d’accéder aux données de près de 2,2 milliards d’utilisateurs, à raison de « centaines de millions de personnes par mois ». Ces données personnelles sont si précieuses que les géants du Web mondial se seraient entendus pour s’assurer une croissance mutuelle.
Le quotidien américain a épluché pour cela des documents internes qui établissent que Facebook a accordé un large accès à des entreprises partenaires — au total, plus de 150 entreprises de 2010 à 2017. Pour l’essentiel, des entreprises du secteur de la technologie, mais aussi des constructeurs automobiles et plusieurs médias, dont le New York Times lui-même. Selon le journal, cela aurait permis à Facebook d’accroître son nombre d’utilisateurs, tandis que ses partenaires ont pu mettre en place des fonctionnalités et des applications leur permettant de gagner en visibilité.
D’après le quotidien américain, Amazon, Microsoft et Sony ont pu obtenir de Facebook non seulement l’identité de ses utilisateurs, mais aussi leurs informations de contact dans leurs listes d’amis. Yahoo ! pouvait lire et examiner des séries entières de posts Facebook publiés par les amis des utilisateurs. Quant à Spotify, Netflix ou encore la Royal Bank of Canada, Facebook leur permettait de « lire, écrire et effacer » des messages privés d’utilisateurs et de visualiser la totalité des participants à un même fil de conversation.
Infraction à un accord avec la FTC ?
Certaines de ces fonctionnalités violant la vie privée des utilisateurs étaient toujours actives jusqu’à l’été 2018, malgré les affirmations contraires qui prétendent que ces pratiques ont cessé depuis quelques années. La plupart des entreprises citées nient également, selon le journal, avoir eu connaissance de l’étendue des données auxquelles ils avaient accès via Facebook.
Ces révélations font suite au scandale Cambridge Analytic qui a déjà bien écorné l’image de Facebook. Pour le New York Times, ces partages de données personnelles sans consentement explicite des utilisateurs constituerait une infraction à un accord passé en 2011 entre le réseau social et la Federal Trade Commission (FTC), l’équivalent américain de la Direction générale de la consommation, du commerce et de la répression des fraudes (DGCCRF)..Selon David Vladeck, ancien haut responsable au sein de la FTC, « ces pratiques reviennent à donner à des tiers l’autorisation de collecter des données sans que vous en soyez informé et sans que vous y ayez consenti ».
En réponse à ce nouveau scandale, Konstantinos Papamiltiadis, responsable du développement des programmes et des partenariats de Facebook, s’est contenté d’évoquer « l’intégration de partenaires » permettant « des expériences sociales telles que des recommandations d’amis sur Facebook ou autres applications populaires ». Pour lui, pas d’accès à des informations sans le consentement des personnes ni infraction à l’accord avec la FTC.
Des poursuites dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica
Dans le même temps, Facebook se voit formellement poursuivi au sujet de sa gestion des données personnelles dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica. Après les enquêtes et les polémiques, pour la première fois, l’heure des poursuites a sonné. Le procureur général du District de Columbia, Karl Racine a lancé « des poursuites contre Facebook pour avoir mal protégé les données de ses utilisateurs », les rendant vulnérables à des « manipulations politiques » pendant la campagne présidentielle de 2016. Selon le procureur général, Facebook a trompé ses utilisateurs en leur cachant que leurs données pouvaient être utilisées par des tiers.
Après cela, que reste-t-il de l’anonymat sur la Toile et quelle confiance pouvons-nous encore accorder aux géants américains ? Leurs homologues chinois, eux, n’ont pas ce genre de souci, car ils contribuent ouvertement au contrôle de l’information…