Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, date de l’invasion russe, ce conflit à des répercussions dans l’espace. Kiev, ne possédant pas de satellite, fait appel à des opérateurs privés et à ses alliés occidentaux. Nous n’assistons pas à une guerre dans l’espace, mais nous avons déjà des exemples d’utilisation de l’espace dans le cadre d’une guerre « classique » avec des actes de déstabilisation sur des opérateurs de satellite et de leurs installations terrestres. La guerre de l’espace passe aussi par la terre ferme en ciblant des infrastructures et équipements de communication dont dépendent les satellites. Destructions physiques d’infrastructures, cyberattaques, ou encore refus de la Russie de lancer des satellites occidentaux One web via Baïkonour ou la suspension de l’utilisation de son lanceur Soyouz sur le site de Kourou.
Nous pouvons donc imaginer que dans le cas d’une guerre totale ou asymétrique entre deux acteurs spatiaux, l’espace sera indéniablement un champ de bataille contenu de son importance stratégique. Les réseaux satellites sont indispensables aux armées pour l’observation, les communications, la navigation, la localisation et la détection. C’est-à-dire indispensable à la maîtrise de l’information stratégique. Toutes perturbations de ses systèmes entraineraient une déstabilisation de la boucle de décision OODA (Observation – Orientation – Décision – Action) et auraient pour conséquence de neutraliser la capacité d’action de la cible. Mais c’est aussi un secteur avec de large applications civiles et dont la perturbation pourrait entraîner des répercussions économiques pour un état ou pour le commerce mondial. La maîtrise de l’espace est donc un enjeu stratégique, économique, et de puissance.
La conquête de l’espace est un moyen de s’affirmer comme une puissance. Il n’y a pas de grande puissance sans puissance spatiale, et Pékin a de grandes ambitions. Outre le prestige de rentrer dans le club très fermé des nations maîtrisant les technologies de lanceur et de satellite, nous retrouvons des technologies duales, c’est-à-dire civiles et militaires. Côté civile, Pékin voit dans le spatial le prolongement de son développement économique et de la gestion de son territoire. Il rentre également dans le cadre des nouvelles routes de la soie pour imposer des services aux pays partenaires comme le GPS chinois Baidou. Côté militaire l’espace est un champ de confrontation où la Chine vient contester la supériorité historique américaine. Nous assistons à des démonstrations de force de part et d’autre, comme en janvier 2007 lorsque Pékin détruit un de ses vieux satellites météorologiques, le Feng Yun 1C, avec son nouveau missile SC-19. L’année d’après, en février 2008 c’était au tour des Américains de détruire un de leur satellite avec un missile. Chacun montre à l’autre ses capacités de frappe.
De même lorsque le président chinois Xi Jinping crée en décembre 2015 la force de soutien stratégique dédiée à l’espace (FSS), les États-Unis réagissent en créant l’United States Space Force (USSF) en 2019.
Nous ne pouvons que nous inquiéter de la militarisation de l’espace et du glissement du droit de l’espace depuis le traité de l’espace adopté en 1967 et le traité sur la lune en 1979 (non signé par les États-Unis, la Chine et la Russie) qui en faisait un bien commun. Nous basculons vers une privatisation depuis l’adoption du space act en 2015 par les États-Unis. Car l’enjeu via cette loi est bien l’appropriation et l’exploitation des ressources lunaires, mais surtout d’exploiter la Lune comme une base arrière des futures missions de grandes ampleurs vers Mars.
Nous pouvons donc imaginer que dans le cas d’une guerre totale ou asymétrique entre deux acteurs spatiaux, l’espace sera indéniablement un champ de bataille contenu de son importance stratégique. Les réseaux satellites sont indispensables aux armées pour l’observation, les communications, la navigation, la localisation et la détection. C’est-à-dire indispensable à la maîtrise de l’information stratégique. Toutes perturbations de ses systèmes entraineraient une déstabilisation de la boucle de décision OODA (Observation – Orientation – Décision – Action) et auraient pour conséquence de neutraliser la capacité d’action de la cible. Mais c’est aussi un secteur avec de large applications civiles et dont la perturbation pourrait entraîner des répercussions économiques pour un état ou pour le commerce mondial. La maîtrise de l’espace est donc un enjeu stratégique, économique, et de puissance.
La conquête de l’espace est un moyen de s’affirmer comme une puissance. Il n’y a pas de grande puissance sans puissance spatiale, et Pékin a de grandes ambitions. Outre le prestige de rentrer dans le club très fermé des nations maîtrisant les technologies de lanceur et de satellite, nous retrouvons des technologies duales, c’est-à-dire civiles et militaires. Côté civile, Pékin voit dans le spatial le prolongement de son développement économique et de la gestion de son territoire. Il rentre également dans le cadre des nouvelles routes de la soie pour imposer des services aux pays partenaires comme le GPS chinois Baidou. Côté militaire l’espace est un champ de confrontation où la Chine vient contester la supériorité historique américaine. Nous assistons à des démonstrations de force de part et d’autre, comme en janvier 2007 lorsque Pékin détruit un de ses vieux satellites météorologiques, le Feng Yun 1C, avec son nouveau missile SC-19. L’année d’après, en février 2008 c’était au tour des Américains de détruire un de leur satellite avec un missile. Chacun montre à l’autre ses capacités de frappe.
De même lorsque le président chinois Xi Jinping crée en décembre 2015 la force de soutien stratégique dédiée à l’espace (FSS), les États-Unis réagissent en créant l’United States Space Force (USSF) en 2019.
Nous ne pouvons que nous inquiéter de la militarisation de l’espace et du glissement du droit de l’espace depuis le traité de l’espace adopté en 1967 et le traité sur la lune en 1979 (non signé par les États-Unis, la Chine et la Russie) qui en faisait un bien commun. Nous basculons vers une privatisation depuis l’adoption du space act en 2015 par les États-Unis. Car l’enjeu via cette loi est bien l’appropriation et l’exploitation des ressources lunaires, mais surtout d’exploiter la Lune comme une base arrière des futures missions de grandes ampleurs vers Mars.