(crédit : Wikimedia.org)
Un président au profil atypique
Quand le nom de Xi Jinping commence à circuler au moment de deviner le successeur de Hu Jintao, peu de personnes connaissent son histoire, exception faite de sa place de vice-président de la Chine acquise en 2008. L'homme compte pourtant à son actif une carrière politique correcte, entamée dès son plus jeune âge. Fils de Xi Zhongxun, ancien bras-droit de Mao Zedong, il grandit dans le milieu privilégié de Zhongnanhai jusqu'à ses 16 ans. Seuls les « Princes rouges» — les fils des hauts dignitaires de l'ère maoïste — peuvent jouir de cette faveur dans l'Empire du Milieu. En 1969, en pleine révolution culturelle et paranoïa de la classe politique, son père tombe en disgrâce, entraînant toute sa famille dans son sillage. Le jeune Xinping est alors affecté comme travailleur rural dans le canton de Shaanxi. Il y rejoint le Parti communiste chinois dès 1974, puis intègre l'université Tsinghua entre 1975 et 1979.
Son père réhabilité, il bénéficie à nouveau d'un soutien de poids et rejoint le cabinet de Geng Biao, futur ministre chinois de la défense au début des années 80. Il occupe par la suite divers postes dans les provinces côtières, d'abord comme gouverneur du Fujian puis comme secrétaire du PCC du richissime district de Zhejiang entre 2002 et 2007. Malgré ces postes successifs, il ne bénéficie pas d'une grande popularité auprès du peuple chinois, au contraire de sa femme, Peng Liyuan. La nouvelle première dame de Chine jouit en effet d'une grande notoriété dans son pays, après une longue et riche carrière de chanteuse militaire. Depuis sa nomination au poste de vice-président, puis son accession au pouvoir suprême, Xi Jinping n'hésite pas à mettre en avant la popularité de sa femme pour asseoir sa légitimité sur le peuple chinois. Le fait qu'il soit le premier « prince rouge » à devenir président de la République populaire lui confère également une plus grande reconnaissance auprès de puissants groupes d'influence de l'Empire du Milieu.
Un nom et des promesses
À son arrivée à la tête de l'État chinois, Xi Jinping annonce lors du XVIIIe congrès du PCC les grandes lignes de sa politique décennale. Le nouvel homme fort de Pékin entend avant tout lutter contre la corruption, fléau qui menace selon lui la stabilité du Parti. Cette chasse aux dignitaires corrompus se répercutera à tous les niveaux : le président ne fera aucune exception ni aux « tigres » — les dirigeants de première importance — ni aux « mouches », les cadres locaux, au sujet de la corruption. Dans un système politique chinois où les malversations et les trafics d'influence en tout genre gangrènent le pays, cette promesse adressée au peuple apporte de l'espoir.
Sur le plan économique, l'un des grands axes du mandat de Xi Jinping consiste à réduire l'écart monstre entre les riches et les pauvres. Là encore, le défi est de taille : deuxième puissance économique mondiale, la Chine n'en reste pas moins un pays émergent, où 150 millions d'habitants vivent encore sous le seuil de la pauvreté en 2011. À défaut d'être pleinement capable d'éradiquer ce problème, le nouveau président chinois se veut proche des plus défavorisés. Ses campagnes de communication le montrent souvent en banlieue ou dans des villages reculés, à l'écoute des revendications des pauvres. Par solidarité et aussi pour montrer l'exemple, il promet d'abandonner certaines pratiques ostentatoires du gouvernement, dont les fameux banquets officiels hors de prix.
Pas de réformes radicales attendues
En y regardant de plus près, les changements voulus par Xi Jinping ne sont pas aussi inédits qu'il n'y paraît. La Chine de Hu Jintao a déjà fait du combat contre la corruption une de ses priorités, tout comme la réduction du gouffre entre les riches et les pauvres. La seule différence vient peut-être du fait que le nouveau président parait plus déterminé et plus concerné par ces problèmes que ses prédécesseurs. Les paroles du nouveau chef d'État chinois risquent malgré tout d'être vaines.
D'abord, on imagine mal Xi Jinping s'attaquer à tout le système politique chinois, où les clans, les groupes d'intérêts économiques et les impératifs géopolitiques font la loi. Le nouveau président lui-même a reconnu à demi-mot son incapacité à faire bouger les choses sur certaines questions. Lors de son discours d'intronisation, il a demandé à son auditoire de ne pas s'attendre à de changements radicaux sur les points sensibles. Parmi ces sujets épineux figurent entre autres les questions des Droits de l'homme, l'ambitieux programme militaire de l'Empire du Milieu et ses relations économiques/financières avec le monde extérieur, à commencer par les États-Unis.
Quand le nom de Xi Jinping commence à circuler au moment de deviner le successeur de Hu Jintao, peu de personnes connaissent son histoire, exception faite de sa place de vice-président de la Chine acquise en 2008. L'homme compte pourtant à son actif une carrière politique correcte, entamée dès son plus jeune âge. Fils de Xi Zhongxun, ancien bras-droit de Mao Zedong, il grandit dans le milieu privilégié de Zhongnanhai jusqu'à ses 16 ans. Seuls les « Princes rouges» — les fils des hauts dignitaires de l'ère maoïste — peuvent jouir de cette faveur dans l'Empire du Milieu. En 1969, en pleine révolution culturelle et paranoïa de la classe politique, son père tombe en disgrâce, entraînant toute sa famille dans son sillage. Le jeune Xinping est alors affecté comme travailleur rural dans le canton de Shaanxi. Il y rejoint le Parti communiste chinois dès 1974, puis intègre l'université Tsinghua entre 1975 et 1979.
Son père réhabilité, il bénéficie à nouveau d'un soutien de poids et rejoint le cabinet de Geng Biao, futur ministre chinois de la défense au début des années 80. Il occupe par la suite divers postes dans les provinces côtières, d'abord comme gouverneur du Fujian puis comme secrétaire du PCC du richissime district de Zhejiang entre 2002 et 2007. Malgré ces postes successifs, il ne bénéficie pas d'une grande popularité auprès du peuple chinois, au contraire de sa femme, Peng Liyuan. La nouvelle première dame de Chine jouit en effet d'une grande notoriété dans son pays, après une longue et riche carrière de chanteuse militaire. Depuis sa nomination au poste de vice-président, puis son accession au pouvoir suprême, Xi Jinping n'hésite pas à mettre en avant la popularité de sa femme pour asseoir sa légitimité sur le peuple chinois. Le fait qu'il soit le premier « prince rouge » à devenir président de la République populaire lui confère également une plus grande reconnaissance auprès de puissants groupes d'influence de l'Empire du Milieu.
Un nom et des promesses
À son arrivée à la tête de l'État chinois, Xi Jinping annonce lors du XVIIIe congrès du PCC les grandes lignes de sa politique décennale. Le nouvel homme fort de Pékin entend avant tout lutter contre la corruption, fléau qui menace selon lui la stabilité du Parti. Cette chasse aux dignitaires corrompus se répercutera à tous les niveaux : le président ne fera aucune exception ni aux « tigres » — les dirigeants de première importance — ni aux « mouches », les cadres locaux, au sujet de la corruption. Dans un système politique chinois où les malversations et les trafics d'influence en tout genre gangrènent le pays, cette promesse adressée au peuple apporte de l'espoir.
Sur le plan économique, l'un des grands axes du mandat de Xi Jinping consiste à réduire l'écart monstre entre les riches et les pauvres. Là encore, le défi est de taille : deuxième puissance économique mondiale, la Chine n'en reste pas moins un pays émergent, où 150 millions d'habitants vivent encore sous le seuil de la pauvreté en 2011. À défaut d'être pleinement capable d'éradiquer ce problème, le nouveau président chinois se veut proche des plus défavorisés. Ses campagnes de communication le montrent souvent en banlieue ou dans des villages reculés, à l'écoute des revendications des pauvres. Par solidarité et aussi pour montrer l'exemple, il promet d'abandonner certaines pratiques ostentatoires du gouvernement, dont les fameux banquets officiels hors de prix.
Pas de réformes radicales attendues
En y regardant de plus près, les changements voulus par Xi Jinping ne sont pas aussi inédits qu'il n'y paraît. La Chine de Hu Jintao a déjà fait du combat contre la corruption une de ses priorités, tout comme la réduction du gouffre entre les riches et les pauvres. La seule différence vient peut-être du fait que le nouveau président parait plus déterminé et plus concerné par ces problèmes que ses prédécesseurs. Les paroles du nouveau chef d'État chinois risquent malgré tout d'être vaines.
D'abord, on imagine mal Xi Jinping s'attaquer à tout le système politique chinois, où les clans, les groupes d'intérêts économiques et les impératifs géopolitiques font la loi. Le nouveau président lui-même a reconnu à demi-mot son incapacité à faire bouger les choses sur certaines questions. Lors de son discours d'intronisation, il a demandé à son auditoire de ne pas s'attendre à de changements radicaux sur les points sensibles. Parmi ces sujets épineux figurent entre autres les questions des Droits de l'homme, l'ambitieux programme militaire de l'Empire du Milieu et ses relations économiques/financières avec le monde extérieur, à commencer par les États-Unis.