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Le discret retour des Japonais sur les marchés de l’armement




Publié par Alexandre Perrault le 23 Juin 2014

Contraint depuis près de 50 ans par une législation interdisant toute exportation d’armement, le Japon a fait un retour remarqué sur les marchés d’armement lors du salon Eurosatory 2014. Avec 13 industriels présents, le stand japonais est resté plutôt discret. Fruit d’un long processus de normalisation commerciale entamé il y a plusieurs années, cette présence est aussi révélatrice des tensions croissantes en Asie du Sud-est face aux velléités chinoises.



Le Japon souhaite avant tout multiplier les partenariats industriels au delà des seuls Etats-Unis (sous licence Creative Commons)
Le Japon souhaite avant tout multiplier les partenariats industriels au delà des seuls Etats-Unis (sous licence Creative Commons)
A la faveur d’une situation économique délicate et encouragé par le conservatisme de son Premier Ministre Shinzo Abe, le Japon a pris la décision début avril 2014 d’assouplir considérablement la législation encadrant les ventes d’armes. Bien que s’interdisant encore de vendre des armes létales (chars d’assaut, missiles…), le Japon entend surtout créer et accroitre des partenariats régionaux et internationaux en matière de systèmes d’armes et d’électronique de défense.

Les premières entorses au carcan des Collateral Policy Guidelines de 1976, décret qui interdisait de fait toute exportation d’armements, sont apparues en 1983, lorsque le Japon s’autorisa à exporter certaines technologies vers les Etats-Unis. Ces derniers resteront les partenaires et destinataires exclusifs du Japon pendant encore plus de 30 ans.

Au cours des années 2000, le développement conjoint du missile SM-3 constitue une étape supplémentaire. Destinés en priorité à la lutte anti-missile balistique, ce missile sera exporté en dehors du Japon et des Etats-Unis, notamment vers les Pays-Bas, raison pour laquelle, le Japon votera une exemption spécifique le concernant. A partir de 2011, prenant prétexte de la lutte contre le terrorisme et la piraterie à l'échelle globale et plus spécifiquement dans les eaux d’Extrême-Orient, le Japon s’autorise à vendre des matériels pour opérations de maintien de la paix ou des équipements conçus dans le cadre de partenariats internationaux, comme les 10 patrouilleurs vendus aux Philippines (le SIPRI ne les référence pas d’ailleurs comme une vente du Japon).

Lors du salon Eurosatory, les Japonais était plus spécifiquement attendus sur des matériels de secours et d’assistance en cas de catastrophes, compte tenu des savoir-faire développés depuis le tsunami de 2011. Étaient donc présents sur le salon les entreprises  :
·         Crisis Intelligence co.,ltd
·         Front line Equipment
·         Fujikura Parachute co.,ltd.
·         Fujitsu Limited
·         Hitachi, ltd., Defense Systems Company
·         Ikegami Tsushinki co., ltd.
·         Japan Cell co., ltd.
·         Kawasaki Heavy Industries, ltd.
·         Mitsubishi Heavy Industries, ltd.
·         Nec Corporation
·         Queen Light Electronic Industries ltd.
·         Toshiba Corporation
·         VS Technology Corporation

Sur un plan plus commercial, les Japonais sont connus pour produire des équipements d’excellente qualité, en incorporant le meilleur de l’électronique japonaise aux technologies occidentales. En témoigne la qualité de leur véhicule terrestres (MBT Type 10), de leur marine (SSK Classe Harushio, Soryu et Oyashio) ou de leur aviation (chasseur bombardier F2, un F-16 amélioré par Mitsubishi). Mais il leur est arrivé aussi de tenter de revendre des technologies copiées et améliorées, raison pour laquelle les industriels occidentaux restent prudents sur l’éventualité de partenariats avec les Japonais. Parlant sous anonymat, un industriel français se montre réservé : « Ceux-ci sont d’excellents copieurs. Ils sont capables d’améliorer les technologies pour nous les revendre ».



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