Vers un armement des Reapers français ?



Publié par Adrien Morin le 4 Décembre 2013

La donne pourrait changer du côté de l’utilisation des drones par la France. Au moment où l’armée française s’apprête à recevoir son premier drone MQ-9 Reaper, la question de l’absence ou non d’armement à bord de ces futurs drones semble devenir de plus en plus insistante.



Armer le Reaper

MQ-9 Reaper flies above Creech Air Force Base (Crédit : USAF)
Officiellement, les drones Moyenne Altitude Longue Endurance (MALE) commandés à General Atomics par le ministère de la Défense français ne seront déployés que dans le cadre strictement défini de missions de surveillance de la bande sahélienne. Les deux premiers exemplaires seront basés à Niamey, au Niger, d’où ils bénéficieront d’un positionnement idéal pour rayonner sur tout le Sahel. Les drones Harfangs, qui sont d’ores et déjà déployés, ne peuvent répondre à la demande de renseignement considérable de l’armée, et ce aussi bien dans le cadre du déploiement au Mali qu’en Centrafrique. Mais l’utilisation se limitera-t-elle, à court ou moyen terme, à des missions d’observation et de désignation, notamment avec un matériel qui a largement fait les preuves de sa capacité de frappe ? Les possibilités d’armement décrites par Safran laissent par ailleurs croire qu’il serait possible d’armer le Reaper avec du matériel français. Seulement, une telle utilisation demanderait une modification en profondeur de l’avionique et de la structure globale de l’appareil. Chose que les américains ne sont certes pas disposés à accorder dans l’immédiat. Alors que les débats se multiplient quant à l’utilisation de drones armés, la question déontologique doit par ailleurs immanquablement être posée.

Un chemin de croix ?

Tous les exemplaires de Reapers pour l’instant commandés par le ministère de la Défense seront-ils cantonnés aux seules missions de reconnaissances et de renseignement ? Sur douze exemplaires au total, on peut en douter. D’autant plus qu’un éventuel armement du Reaper ne supposeraient pas une altération radicale des capacités d’observation de l’appareil. La question semble faire de moins en moins mystère aux yeux de quelques industriels : le drone armé doit être armé par la France. A la suite de ce raisonnement, Safran a publié une étude comparative mettant en avant le bien-fondé du choix de son AASM pour le Reaper français. Etant donné la vitesse de croisière d’un drone et ses possibilités de manœuvres relativement réduites par rapport à un avion de chasse, l’AASM offrirait la meilleure option. Mais au-delà même du choix du matériel à employer pour traiter ou non d’éventuelles cibles, la question reste encore de savoir quelles sont les barrières à franchir avant de pouvoir armer les drones : la plus grande semble être un changement profond mentalités quant à la conception des conflits, au sein de l’opinion publique comme chez les militaires. Pour autant, le plus grand obstacle à l’armement des drones français, en particulier si l’on envisage d’y associer du matériel français, demeure le Pentagone.

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