Ukraine : la centrale de Zaporijia au coeur des inquiétudes



Publié par Paul Malo le 11 Aout 2022

La plus grande centrale nucléaire d’Europe, passée sous contrôle russe, serai à l’ordre du jour d'une prochaine réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité.



Déconnectée du réseau électrique ukrainien

La centrale de Zaporijia. (Crédit : Wikipédia)
Alors que le G7 a exigé que la Russie « rende immédiatement » le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijia à l’Ukraine, l’inquiétude monte. Le fait que des armes y soient apparemment stockées par les troupes russes fait craindre de nouveaux bombardements, après la mort de 14 personnes à proximité dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 août. Kiev comme Moscou s’accusent d’avoir bombardé le complexe nucléaire, qui alimente à l’heure actuelle quatre millions de foyers en Ukraine.

Il semble par ailleurs que l’armée russe tente de raccorder la centrale à la Crimée, annexée par Moscou en 2014, et de la déconnecter du réseau électrique ukrainien. Petro Kolin, président de l'opérateur nucléaire ukrainien, Energoatem, craint que cela n’engendre un incident nucléaire. En effet, cela suppose d'abord d’endommager les lignes électriques de la centrale reliées au système énergétique ukrainien. À l’heure actuelle, selon lui, « la centrale fonctionne avec une seule ligne de production, un mode de travail extrêmement dangereux ».

Des risques en matière de sûreté nucléaire

Une fois la dernière ligne de production débranchée, la centrale nucléaire et ses six réacteurs ne sont plus alimentés que par des groupes électrogènes fonctionnant au diesel. « Tout dépendra alors de leur fiabilité et des stocks de carburant », alerte Petro Kotin. Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra jeudi 11 août une réunion d’urgence quant à la situation de la centrale nucléaire ukrainienne.

À la demande de la Russie, les quinze pays membres du Conseil se retrouveront à 21 heures, heure de Paris. Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a qualifié la situation du complexe d’ « extrêmement grave ». L’AIEA va informer le Conseil de sécurité « de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires » au sein de la centrale. Son rapport devrait également détailler la manière dont les bombardements sur le site, la semaine dernière, « ont violé pratiquement les sept piliers indispensables de la sûreté et de la sécurité nucléaires ».
 

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