Transition écologique : pour Vinci, la mobilité durable se joue aussi sur les autoroutes



Publié par La Rédaction le 11 Décembre 2020

Parmi les grands thèmes de la transition écologique, la mobilité durable est en train de prendre de plus en plus de place dans la vie des Français. Les citadins sont les premiers visés, avec la multiplication des pistes cyclables. Hors des grandes villes, ce sont les autoroutes qui sont en train de faire leur mue. Explications avec les initiatives du concessionnaire Vinci Autoroutes.



Les publicités pour les voitures électriques fleurissent à la télévision, mais la mobilité durable va bien au-delà. Premier concerné par ce grand chantier, le réseau autoroutier est en train de se réinventer, à grands coups d’investissements. Actuellement en France, les autoroutes sont responsables de 20% des émissions de CO2 du secteur du transport, soit 6% des émissions totales françaises. Face à cet enjeu, les SCA (sociétés concessionnaires d’autoroutes) comme Vinci mettent sur la table de grands projets pour changer la donne.
 
Vers l’autoroute bas carbone
 
Direction le Sud de la France, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. En 2019, Vinci Autoroutes et le conseil régional présidé par Renaud Muselier ont signé un partenariat d’intérêt général. Objectif : limiter l’empreinte carbone des 839km des tronçons A7, A8 et A51 qui traversent la région, pour atteindre une neutralité totale d’ici 2035. Ce partenariat public-privé est une première, la région PACA étant en pointe sur la réduction de l’impact climatique des collectivités locales. « Notre plan climat mobilise déjà 30% de notre budget autour d’une centaine d’initiatives, explique Renaud Muselier dans le Journal du Dimanche. Nous devons trouver de nouvelles solutions pour le déplacement de nos concitoyens sur le territoire. » Vinci Autoroutes connaît bien la région – et ses usagers –, l’entreprise y opère depuis 2002. Dans ses cartons, plusieurs projets comme le développement du covoiturage et celui des interconnexions avec les réseaux de bus et de train, et la multiplication par cinq des bornes de recharge pour les véhicules électriques.
 
Mais l’autoroute bas carbone ne tient pas qu’aux nouveaux usages : les matériaux utilisés dans les infrastructures auront à l’avenir une place prépondérante dans la stratégie industrielle de Vinci. Nouveaux revêtements sans carbone, implantation de panneaux solaires pour la production d’énergie, recyclage du matériel nécessaire à l’entretien du réseau, aide à la conversion au bioéthanol et au biogaz, construction de nouveaux parkings pour promouvoir le covoiturage… Les premiers projets mis en place auront des effets à court terme  : « Nous voulons réduire de 25% les gaz à effet de serre dans nos transports d’ici à 2021, poursuit Renaud Muselier, interrogé par La Provence. Notre vision à long terme est simple : faire de la région PACA la première région à atteindre la neutralité carbone. »
 
Une telle ambition écologique ne sera réalisable qu’en travaillant étroitement avec le secteur privé responsable du développement des structures autoroutières. Renaud Muselier pourra ainsi compter sur Vinci. « Nous avons un plan de transformation du réseau autoroutier, que nous avons baptisé “Autoroute Bas Carbone” (ou ABC), précise Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes, avec l’idée d’améliorer notre empreinte environnementale, de développer les transports décarbonés, de protéger la biodiversité ou encore de favoriser les transports en commun sur autoroute, ce qui nécessite des adaptations. » Au-delà des adaptations, l’opérateur compte aussi développer des routes 100% recyclées. Un premier essai a déjà été réalisé en 2018 sur l’A10, en partenariat avec Eurovia, une filiale BTP de Vinci : « Il s’agit d'une première mondiale sur autoroute. Nous avons prouvé qu’il était possible d'aller plus loin et de recycler jusqu’à 100% des produits de rabotage des enrobés », se félicite Pierre Coppey. D’autres innovations technologiques sont en cours de développement, comme la route à énergie positive – ou Power Road – dont la vocation est de créer de la chaleur. L’idée est simple : les revêtements routiers serviront de capteur d’énergie et permettront par exemple sa redistribution dans les bâtiments environnants, grâce à un système de pompe à chaleur. L’époque du bitume « à la papa » est bel et bien révolue.
 
Changer les comportements et prévenir les risques
 
De l’autre côté de la Méditerranée, les enjeux de la mobilité durable sont également bien présents. Le président de Vinci a ainsi pris son bâton de pèlerin pour signer, il y a quatre ans, un partenariat avec ADM (Autoroutes du Maroc). En France comme au Maroc, l’objectif premier est d’améliorer l’intégralité du réseau, en partenariat avec les pouvoirs publics. « La mobilité durable sur autoroute consiste à se rappeler que l’autoroute est une infrastructure et non pas un mode de transport, souligne Pierre Coppey dans une interview au média marocain Aujourd’hui. Notre effort sur l’Autoroute bas carbone consiste à penser l’ensemble de ces contributions de manière cohérente. »
 
En filigrane, ces nouvelles infrastructures poursuivent un second objectif : modifier les comportements sur la route, pour la rendre plus sûre, plus durable. Lors de la Conférence internationale pour la mobilité durable organisée à Marrakech en 2019, le patron de Vinci Autoroutes a ainsi rappelé les engagements de son entreprise : « Les concessionnaires autoroutiers appliquent les politiques publiques, et sont à leur service. Les concessions sont des vecteurs d’investissements importants, et la mobilité durable requiert des investissements importants. En exploitant leurs infrastructures, les concessionnaires sont au contact de millions d’usagers auprès desquels nous avons la possibilité de passer des messages de prévention, pour développer et inciter des comportements favorables à la mobilité durable. »
 
Cette fameuse mobilité durable prend donc de nombreuses formes : avec des infrastructures dernière génération comme nous l’avons vu plus haut, mais aussi avec le changement des comportements des automobilistes. Dans ce domaine, les opérateurs comme Vinci ont une grande responsabilité, et des atouts en main pour être efficaces sur le terrain. Campagnes d’information sur la somnolence au volant, informations sur le trafic en temps réel grâce à la radio, minimisation de « l’autosolisme » (être l’unique passager de son véhicule), automatisation des péages… Tout doit être fait pour que la sécurité et le confort soient au cœur du « vivre la route ».
 
Le New Deal à l’horizon 2050
 
Nous l’avons vu avec l’exemple de la région PACA, l’heure est donc à la mobilisation générale. Sur l’ensemble de l’Hexagone, Vinci – qui gère 4443km des 9100km du réseau – tend vers l’objectif du « zéro empreinte carbone » d’ici 2050. L’ambition est clairement affichée : bouleverser les conditions de déplacement des Français, sachant que 75% des actifs (89% parmi les ruraux, 69% parmi les citadins) utilisent quotidiennement leur voiture pour se rendre au travail, comme le rappelle le rapport d’activité 2019 de Vinci. Première concernée par cet enjeu : la région Île-de-France qui détient le record d’Europe de la congestion routière.

Dans une tribune parue dans Le Parisien, le président Pierre Coppey explique que l’effort doit être collectif. C’est pourquoi Vinci mobilise architectes, ingénieurs et urbanistes pour penser les autoroutes de demain. « Quatre équipes pluridisciplinaires ont répondu à une consultation internationale du Forum métropolitain du Grand Paris pour réinventer ses autoroutes à l’horizon 2050, écrit Pierre Coppey. Ces experts ont apporté des réponses pour fluidifier les mobilités quotidiennes des Franciliens, réduire les nuisances (bruit, pollution), améliorer l’insertion du réseau dans son environnement et trouver des solutions économiquement soutenables. » Les prévisions tablent sur une hausse de 30% de la demande de transport d’ici 2050, il est donc essentiel de trouver des solutions concrètes dès aujourd’hui. « Les travaux de New Deal montrent que l'optimisation des infrastructures existantes couplée au développement de nouveaux usages de mobilité permettra d'améliorer les conditions de déplacement de nos concitoyens », conclut le patron de Vinci Autoroutes. Une ambition réalisable donc à condition de soutenir, aujourd’hui comme demain, de puissants partenariats privés-publics.
 

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