Responsables, performantes et pourtant méconnues : elles portent les couleurs tricolores à l’international !



le 28 Février 2020

L’économie française souffre de dichotomie. D’un côté les PME, de l’autre, les grands groupes. Entre les deux, tout un tissu économique - les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et autres organisations de taille moyenne - reste ignoré, alors qu’il est érigé en exemple dans d’autres pays comme l’Italie ou l’Allemagne. Souvent méconnue, leur contribution à la santé économique et au rayonnement hexagonal est pourtant considérable. Pas inutile de se pencher sur ces entreprises qui sont au cœur de notre quotidien sans que nous les remarquions.



Les ETI portent haut les couleurs françaises dans le commerce international
Les sondages sont souvent éloquents. Interrogés sur leur futur employeur rêvé, les étudiants des grandes écoles démontrent l’étroitesse de leur champ de vision. Tous ne jurent que par les plus grands groupes, le plus souvent issus du CAC 40 (1) ou des fameuses GAFA. Aveuglés par le traitement médiatique, les Français sont à leur image. Ils n’accordent grâce qu’aux grandes entreprises (plus de 5 000 salariés), unique moteur, à leurs yeux, de notre croissance. Pourtant ces dernières ne représentent que 0,09 % des entreprises et n’emploient que 29% des Français (2). Entre les start-ups, microstructures chouchoutées par les politiques et les media, et les plus grands groupes, les entreprises de taille moyenne font travailler plus de 50% des Français. Sans elles, « Paris et le désert français » (3) serait encore d’actualité : 75% de leurs sites de production et 68% des sièges sociaux sont dans les villes moyennes ou en zone rurale (4). « Orientées vers le long terme et peu endettées, les ETI constituent un pôle de stabilité et de développement de l’emploi dans nos régions », indique leur fédération (5). Ces moyennes entreprises génèrent, en outre, plus de 75% de la valeur ajoutée, de l’investissement et des exportations tricolores (6). Voici donc trois de ces entreprises, véritables « championnes de nos territoires », dont toute l’économie profite… sans en avoir toujours conscience.
 

Lors des achats alimentaires, les consommateurs, smartphone et appli à l’appui, se sont mis à scruter les informations des emballages. Mais qui s’interroge sur la technologie permettant d’inscrire ces données sur tous supports et matières ? Armor, ce nom ne vous dit rien. Et pourtant, cette nantaise est N°1 mondial de la conception et de la fabrication de rubans transfert thermique dédiés à l’impression sur étiquettes et emballages. Ce champion de la chimie des encres emploie 2000 personnes dans le monde (40% en France). Discret mais très performant, le groupe de 1922 a su se réadapter sans cesse, depuis l’invention du papier carbone, vers les films solaires organiques ou les améliorateurs de performance des batteries lithium-ion. En 15 ans, le chiffre d'affaires est passé de 120 à 265 millions d'euros (80% à l’export), avec 10 % de croissance annuelle, soulignait Les Echos (7). Instaurant l’innovation et l’engagement sociétal au cœur de sa stratégie, Armor investit chaque année près de 30 M€ en équipements industriels et R&D et 1,6 M€ pour la protection des personnes et de l’environnement. En 2018, elle a reçu le Grand Prix du jury des Trophées de la Transition Energétique d’Usine Nouvelle (8).
 

Des étiquettes à l’alimentation, il n’y a qu’un pas. Ici encore, des entreprises hexagonales discrètes et souvent méconnues sont devenues des champions mondiaux. À la suite du rachat de Béghin-Say en 2002, Tereos est devenu le 3ème groupe sucrier mondial. Également présent sur les marchés de l’amidon, de l’alcool ou de l’énergie, la coopérative qui fédère plus de 12 000 agriculteurs-partenaires est également le premier transformateur de blé en France avec le secteur de la meunerie (plus de 2 millions de tonnes de blé français achetées chaque année). Avec 47 sites dans 18 pays et 26 000 collaborateurs, elle réalise 4,4 milliards d’€ de chiffre d’affaire en 2019. Fort de ses savoir-faire, Tereos s’engage dans la transition écologique et la dynamique des territoires. Depuis 10 ans, plus de 1,3 milliard d’€ ont ainsi été investis dans les usines françaises, notamment pour les rendre plus efficaces, mais aussi pour optimiser la chaîne logistique et en assurer la décarbonation (exemple des camions roulant au bioéthanol [9]). Cette approche d’avant-garde pour réduire les émissions lui a permis de se distinguer parmi les 58 leaders sectoriels mondiaux récompensés par le CDP (10). Au cœur de la ruralité, Tereos a augmenté de 30% ses emplois industriels en France depuis 2006 et continue à préparer l’avenir en investissant dans son plan « usine du futur », notamment dans l’usine de Connantre (51) dès la prochaine campagne betteravière. Avec sa vision de long terme, ses résultats opérationnels confirment la résilience du modèle de Tereos et la distingue de ses concurrents (11).  
 

Ce tour de la France qui bouge se poursuit dans les Alpes pour (re)découvrir MAPED. En 70 ans, la Manufacture d'Articles de Précision et de Dessin d’Annecy a constamment évolué pour devenir leader mondial des fournitures scolaires et de bureau et N°1 du compas. Présente dans 125 pays, l’entreprise réalise 10% de croissance avec 191 M€ de CA en 2015 (80% à l’export). Avec 40 millions d’agrafeuses, perforateurs et paires de ciseaux vendus chaque année, MAPED innove en créant 25 références supplémentaires par an. Ici aussi, la vision de long terme est de mise, la famille Lacroix (troisième génération) ayant orienté l’entreprise dans une transition durable avec des modes de production plus respectueux (depuis 2008 la consommation a été réduite de 32% en eau, de 30% en électricité et de 35% en gaz). Plusieurs fois distinguée, MAPED a notamment reçu Les Chênes de l’Entreprise Familiale 2014 (12) ou Le Grand Prix des Entreprises de Croissance 2015 (13).
 

À l’heure où on ne considère que les start-ups et les grands groupes, ces cocoricos sont nécessaires pour souligner le dynamisme des acteurs locaux, champions de la croissance et de l’emploi au cœur des territoires. Souvent méconnues ces entreprises n’attendent pas le coup de projecteur médiatique pour s’engager durablement dans des modes de production respectueux en mettant l’innovation et la R&D au centre de leur stratégie.
 


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