Le général de division (2e section) Jean-Claude Allard
Voici une partie du texte du Général Allard, la suite sur Défense Globale
Mise en perspective des réductions d’effectifs dans les armées : l’exception militaire
La loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM) est présentée comme un moyen de sanctuariser le budget de la défense, tout en réduisant le volume des militaires, maîtrisant la masse salariale et rééquilibrant les effectifs globaux entre les civils et les militaires. Le ministre précise d’ailleurs que : « L’enjeu, c’est aussi le bon emploi de l’argent de l’État, donc du contribuable ».
Ces objectifs trouvent un fort écho dans les médias qui dissertent sur la pyramide obèse et l’encadrement vieillissant, sont bien accueillis dans une partie de la population largement sous informée et sèment le trouble dans les rangs des militaires. Il est de notre devoir de déminer ce discours qui stigmatise une institution de la République, introduit un clivage dans notre société et bouche les horizons individuel et collectif des militaires.
Alors, quelle est la réalité du poids des militaires dans les dépenses publiques ?
Une très faible part des dépenses publiques
La part de la Défense dans la dépense publique totale est très faible (3,2 %), légèrement au-dessus des postes « Ordre et sécurité publique » à 3,1 % et « Loisirs, culture et religion » à 2,5 %, mais largement en dessous des postes « Enseignement » (10,8 %) et « Protection sociale » (42,6 %). De plus, la LPM ne « sanctuarise » pas, mais prévoit un gel budgétaire qui se traduira dès 2014 par une diminution égale au montant de l’inflation (- 1,3 %).
Un personnel de la défense sur quatre est civil
Alors que les effectifs militaires seront réduits à 186 832 en 2019, les civils de la défense seront 55 447, soit 23 % « non projetable » au sein d’un ministère dont la fonction est le combat.
Une faible part des effectifs de fonctionnaires
Les militaires ne représentent que 4,3 % de la fonction publique « tous versants » et 11,7 % de la fonction publique d’État.
Une masse salariale largement contenue
La masse salariale de l’État hors pensions s’établit à 80,6 milliards d'euros, dont seulement 7,7 milliards soit 9,5 % sont consacrés aux militaires qui représentent pourtant 11,7 % des effectifs. De plus, 36 % des revenus distribués sur cette masse salariale sont constitués de primes, seul moyen pour mettre les rémunérations moyennes des militaires aux niveaux de la fonction publique civile. Cette part des primes est en fait un rude instrument de maîtrise de la masse salariale : elles ne rentrent pas dans le calcul de la retraite, elles permettent de recruter dans les spécialités déficitaires sans modifier la répartition dans les catégories indiciaires, elles disparaissent lorsque leur objet est caduc.
Un encadrement très, très faible
Le tableau suivant montre la répartition des agents civils et des militaires par catégories. Disponible sur le site de Bercy, il se passe de commentaire.
Catégorie A
Cadres Catégorie B
Professions intermédiaires Catégorie C
Employés et ouvriers Total Civils Pourcentage par catégorie 56,3 % 20,9 % 21,3 % 1,6 indéterm. = 100 % Militaires Pourcentage par catégorie 13,2 %
(officiers) 53,5 %
(sous-officiers) 33,3 %
(militaires du rang) 100 %
Mise en perspective des réductions d’effectifs dans les armées : l’exception militaire
La loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM) est présentée comme un moyen de sanctuariser le budget de la défense, tout en réduisant le volume des militaires, maîtrisant la masse salariale et rééquilibrant les effectifs globaux entre les civils et les militaires. Le ministre précise d’ailleurs que : « L’enjeu, c’est aussi le bon emploi de l’argent de l’État, donc du contribuable ».
Ces objectifs trouvent un fort écho dans les médias qui dissertent sur la pyramide obèse et l’encadrement vieillissant, sont bien accueillis dans une partie de la population largement sous informée et sèment le trouble dans les rangs des militaires. Il est de notre devoir de déminer ce discours qui stigmatise une institution de la République, introduit un clivage dans notre société et bouche les horizons individuel et collectif des militaires.
Alors, quelle est la réalité du poids des militaires dans les dépenses publiques ?
Une très faible part des dépenses publiques
La part de la Défense dans la dépense publique totale est très faible (3,2 %), légèrement au-dessus des postes « Ordre et sécurité publique » à 3,1 % et « Loisirs, culture et religion » à 2,5 %, mais largement en dessous des postes « Enseignement » (10,8 %) et « Protection sociale » (42,6 %). De plus, la LPM ne « sanctuarise » pas, mais prévoit un gel budgétaire qui se traduira dès 2014 par une diminution égale au montant de l’inflation (- 1,3 %).
Un personnel de la défense sur quatre est civil
Alors que les effectifs militaires seront réduits à 186 832 en 2019, les civils de la défense seront 55 447, soit 23 % « non projetable » au sein d’un ministère dont la fonction est le combat.
Une faible part des effectifs de fonctionnaires
Les militaires ne représentent que 4,3 % de la fonction publique « tous versants » et 11,7 % de la fonction publique d’État.
Une masse salariale largement contenue
La masse salariale de l’État hors pensions s’établit à 80,6 milliards d'euros, dont seulement 7,7 milliards soit 9,5 % sont consacrés aux militaires qui représentent pourtant 11,7 % des effectifs. De plus, 36 % des revenus distribués sur cette masse salariale sont constitués de primes, seul moyen pour mettre les rémunérations moyennes des militaires aux niveaux de la fonction publique civile. Cette part des primes est en fait un rude instrument de maîtrise de la masse salariale : elles ne rentrent pas dans le calcul de la retraite, elles permettent de recruter dans les spécialités déficitaires sans modifier la répartition dans les catégories indiciaires, elles disparaissent lorsque leur objet est caduc.
Un encadrement très, très faible
Le tableau suivant montre la répartition des agents civils et des militaires par catégories. Disponible sur le site de Bercy, il se passe de commentaire.
Catégorie A
Cadres Catégorie B
Professions intermédiaires Catégorie C
Employés et ouvriers Total Civils Pourcentage par catégorie 56,3 % 20,9 % 21,3 % 1,6 indéterm. = 100 % Militaires Pourcentage par catégorie 13,2 %
(officiers) 53,5 %
(sous-officiers) 33,3 %
(militaires du rang) 100 %