Après les révélations sur les passeports diplomatiques utilisés par l’ancien « monsieur sécurité » du président de la République, mis en cause par ailleurs dans plusieurs affaires de violences contre des manifestants, on sait maintenant qu’Alexandre Benalla a négligé de rendre, après son départ de l’Élysée, un téléphone ultrasécurisé et très coûteux, le Teorem.
Teorem de Thalès : chiffrement des communications vocales pour les plus hautes personnalités
Dédié aux communications les plus sensibles des plus hauts représentants de l’État, le Teorem est un terminal qui chiffre les communications vocales. Pour que la sécurité de la communication soit maximale, il faut que les deux interlocuteurs l’utilisent ensemble.
L’Anssi est l’agence chargée de la sécurité numérique de l’État. Son rapport annuel révèle que 3 325 Teorem étaient utilisés en France en 2017 : le président de la République et son entourage, les ministres du Gouvernement, ainsi que certains hauts fonctionnaires aux missions sensibles.
L’Anssi aurait souhaité en équiper les élus, mais le Teorem est à la fois peu discret et peu pratique. À titre d’exemple, il n’est pas possible d’y installer des applications. Nicolas Sarkozy a longtemps privilégié un BlackBerry, tandis que François Hollande comme Emmanuel Macron utilisent principalement des Apple.
Isis, Horus, Osiris : les autres réseaux sécurisés du Gouvernement
Depuis 2007, un intranet gouvernemental relie les différents ministères et permet d’échanger des informations jusqu’au niveau « confidentiel défense ». Cet intranet est appelé Isis (Intranet sécurisé interministériel pour la synergie gouvernementale). Il se trouve dans un bunker enterré sous les Invalides. On en compte à ce jour 1 650 postes, répartis sur 374 sites.
Le gouvernement dispose aussi de Horus, un équivalent de Skype qui permet une protection jusqu’au « confidentiel défense ». Comme l’explique l’Anssi sur son site Internet : « Ce système est couramment utilisé entre la présidence de la République, les services du Premier ministre et plusieurs centres opérationnels de crise, dont ceux des ministères de l’Intérieur et de la Défense. »
Il existe en outre le réseau de téléphonie fixe Rimbaud (réseau interministériel de base uniformément durci), qu’utilisent 4 803 abonnés. En plus de l’Etat et du Gouvernement, ce réseau sert à certains acteurs de l’Etat en dehors de Paris, ainsi qu’à des opérateurs d’importance vitale, ces entreprises ou organismes dont la perturbation aurait de graves conséquences pour le pays (énergies, télécommunications…). Le réseau Rimbaud peut, dans certaines configurations, protéger les discussions jusqu’au niveau « secret défense ». C’est notamment sur ce réseau que se « branche » le Teorem.
Enfin, l’État a déployé, en 2017, un autre réseau de téléphonie fixe nommé Osiris. Bien que Thales ait fortement contribué à ce nouveau matériel, le projet a été mené par les services de l’État, et en particulier par l’Anssi. Équipant au départ dix cabinets ministériels (pour 384 postes), ce nouveau réseau devait, au cours de l’année 2018, équiper les bureaux des autres ministères et, selon le rapport de 2017 de l’Anssi, « certains services déconcentrés de l’État » en particulier les préfectures.
Le réseau Osiris est cependant moins sécurisé que le Teorem. Mais il a l’avantage d’être plus facile et à utiliser. « Le téléphone ultrasécurisé Teorem était bien il y a dix ans, mais il est compliqué à utiliser. Nous voulons revenir à des objets d’usage quotidien », expliquait en 2017 Guillaume Poupard, le directeur de l’Anssi.
Malgré cela, le fait de posséder un Teorem reste un marqueur prouvant une proximité avec le pouvoir en place. Un atout de taille pour un « consultant en diplomatie privée », comme se présente maintenant Alexandre Benalla...
Teorem de Thalès : chiffrement des communications vocales pour les plus hautes personnalités
Dédié aux communications les plus sensibles des plus hauts représentants de l’État, le Teorem est un terminal qui chiffre les communications vocales. Pour que la sécurité de la communication soit maximale, il faut que les deux interlocuteurs l’utilisent ensemble.
L’Anssi est l’agence chargée de la sécurité numérique de l’État. Son rapport annuel révèle que 3 325 Teorem étaient utilisés en France en 2017 : le président de la République et son entourage, les ministres du Gouvernement, ainsi que certains hauts fonctionnaires aux missions sensibles.
L’Anssi aurait souhaité en équiper les élus, mais le Teorem est à la fois peu discret et peu pratique. À titre d’exemple, il n’est pas possible d’y installer des applications. Nicolas Sarkozy a longtemps privilégié un BlackBerry, tandis que François Hollande comme Emmanuel Macron utilisent principalement des Apple.
Isis, Horus, Osiris : les autres réseaux sécurisés du Gouvernement
Depuis 2007, un intranet gouvernemental relie les différents ministères et permet d’échanger des informations jusqu’au niveau « confidentiel défense ». Cet intranet est appelé Isis (Intranet sécurisé interministériel pour la synergie gouvernementale). Il se trouve dans un bunker enterré sous les Invalides. On en compte à ce jour 1 650 postes, répartis sur 374 sites.
Le gouvernement dispose aussi de Horus, un équivalent de Skype qui permet une protection jusqu’au « confidentiel défense ». Comme l’explique l’Anssi sur son site Internet : « Ce système est couramment utilisé entre la présidence de la République, les services du Premier ministre et plusieurs centres opérationnels de crise, dont ceux des ministères de l’Intérieur et de la Défense. »
Il existe en outre le réseau de téléphonie fixe Rimbaud (réseau interministériel de base uniformément durci), qu’utilisent 4 803 abonnés. En plus de l’Etat et du Gouvernement, ce réseau sert à certains acteurs de l’Etat en dehors de Paris, ainsi qu’à des opérateurs d’importance vitale, ces entreprises ou organismes dont la perturbation aurait de graves conséquences pour le pays (énergies, télécommunications…). Le réseau Rimbaud peut, dans certaines configurations, protéger les discussions jusqu’au niveau « secret défense ». C’est notamment sur ce réseau que se « branche » le Teorem.
Enfin, l’État a déployé, en 2017, un autre réseau de téléphonie fixe nommé Osiris. Bien que Thales ait fortement contribué à ce nouveau matériel, le projet a été mené par les services de l’État, et en particulier par l’Anssi. Équipant au départ dix cabinets ministériels (pour 384 postes), ce nouveau réseau devait, au cours de l’année 2018, équiper les bureaux des autres ministères et, selon le rapport de 2017 de l’Anssi, « certains services déconcentrés de l’État » en particulier les préfectures.
Le réseau Osiris est cependant moins sécurisé que le Teorem. Mais il a l’avantage d’être plus facile et à utiliser. « Le téléphone ultrasécurisé Teorem était bien il y a dix ans, mais il est compliqué à utiliser. Nous voulons revenir à des objets d’usage quotidien », expliquait en 2017 Guillaume Poupard, le directeur de l’Anssi.
Malgré cela, le fait de posséder un Teorem reste un marqueur prouvant une proximité avec le pouvoir en place. Un atout de taille pour un « consultant en diplomatie privée », comme se présente maintenant Alexandre Benalla...