Les difficiles débuts du Rafale
Alors que l’avion de combat est sorti des usines Dassault en 1998, il aura fallu attendre 2015 pour voir se conclure les premiers contrats de vente avec l’Egypte (24 appareils) et le Qatar (24 appareils). En septembre 2016, l’Inde a suivi en signant pour l’acquisition de 36 avions.
Si ces chiffres peuvent redonner confiance à l'avionneur français, les 84 promesses d’achat du Rafale font néanmoins pâle figure par exemple face aux 4500 commandes de son concurrent américain le F-16, best-seller mondial de l'aviation de chasse.
Une conjoncture favorable pour de futures ventes
« Pas aussi puissant que les appareils russes, moins furtif que les chasseurs américains » selon le site 20 minutes (1), le Rafale s'est avéré par contre nettement plus fiable que les premiers et nettement moins chers que les seconds (avec des performances en situation de combat ou lors d'exercices multi-latéraux qui ont impressionné à chaque occasion. Le chasseur multi-rôle tricolore est surtout en capacité de répondre à une multitude de missions qui devaient, auparavant, être confiées à plusieurs avions différents. Le Rafale fait la différence sur la polyvalence avec un rapport qualité-prix sans équivalent aujourd'hui.
A ce prodige technologique, s’ajoute un contexte international favorable aux achats de chasseurs. L’insécurité et les déséquilibres de la planète, notamment au Proche-Orient incitent les états à s’équiper militairement. L’industrie française de la défense bénéficie des augmentations des dépenses militaires dans le monde. En 2016, avec 20 milliards d’euros, l’Hexagone battait son nouveau record d’exportations d’armes.
En sus, comme le souligne Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, l’étau de la concurrence se desserre pour le géant français : « au moment où il peut y avoir des difficultés rencontrées par nos concurrents américains, on voit bien que le Rafale (...) continue sa vie (2) ». De plus, l'Eurofighter, concurrent déjà distancé, est au centre d'une enquête parlementaire en Autriche pour fraude présumée.
Enfin, les opérations militaires, en Libye, au Mali, en Irak et en Syrie, ont offert au Rafale une vitrine commerciale démontrant ses atouts performants : le Rafale est aujourd'hui combat-proven sans l'ombre d'une ambiguïté.
Quels besoins militaires pour la Malaisie ?
La Malaisie cherche à remplacer sa flotte de MiG-29 russes (dont la moitié n’est plus en état de voler) par 18 avions de combat. En 2015, suite à une visite du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le gouvernement français avait transmis à la Malaisie une offre en vue de l’acquisition d’appareils.
Au cours du voyage de François Hollande, fin mars 2017, le ministre de la Défense Hishammuddin Hussein a confirmé que le choix de chasseurs se fera entre l’Eurofigther Typhoon construit par BAE Systems et le Rafale.
De son côté la France, croit encore à son étoile. Si« Steve Osborne, directeur des ventes militaires de BAE pour la région Asie-Pacifique, a déclaré que le Typhoon conservait de solides chances de séduire l’Etat malaisien (3) » et que le groupe multinational a dans le passé signé des contrats avec la Malaisie, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, veut croire à la poursuite de « l’effet boule de neige » engagé avec les ventes précédentes. Il ajoute que « la politique française peut plaire à certains qui veulent rester indépendants des Etats-Unis. On peut pas vendre ce genre de matériel s’il n’y a pas de confiance entre deux pays (4) ». Il semblerait cependant, d’après les dires du site La Tribune, que « le Rafale [est] le mieux placé pour remporter une commande de l’armée de l’air malaisienne estimée à plus de deux milliards de dollars (5) ».
Les obstacles à signature du contrat
Ils sont de deux ordres : l’un est politique, l’autre est économique, comme lors de toute vente d'armes.
Concernant le premier, l’agenda des élections bouscule le bon déroulement des discussions. En France, les élections présidentielles et législatives et le probable changement de majorité amènera le futur gouvernement à prendre le temps de la réflexion avant tout accord. De plus, la Malaisie devrait aussi connaitre une période d'élections courant 2018.
La deuxième raison est d’ordre économique. La Malaisie subit, depuis plusieurs années, quelques turbulences économiques. En effet, comme le souligne Le Figaro avec la chute du cours du baril, « les revenus du pétrole [qui] représentent entre 30 et 40% des recettes budgétaires [du pays] (6) » ont largement baissé, entraînant une perte de la valeur du Ringgit par rapport au dollar.
Ces raisons ont poussé le potentiel acquéreur à préciser qu’il faudrait encore au moins deux ans avant qu’une décision ne soit prise. Ce n'est pas forcément grave pour Dassault. L'entreprise est habitué à ce type de délais dans la signature d'un contrat (rappelons nous des péripéties du contrat indien), et de toute façon, les chaines de montage sont déjà occupées pour quelques années.
http://www.20minutes.fr/economie/1930099-20160923-pourquoi-rafale-ancien-avion-maudit-vend-desormais-comme-petits-pains-presque http://www.capital.fr/bourse/actualites/dassault-aviation-trou-d-air-sur-les-jets-mais-le-rafale-pourrait-faire-un-carton-1212419 http://www.capital.fr/bourse/actualites/le-rafale-tient-la-corde-en-malaisie-1215837 http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/rafale-apres-l-inde-la-malaisie-1092703.html http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/rafale-operation-seduction-de-la-france-en-malaisie-673198.html http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/01/07/97002-20150107FILWWW00109-petrole-la-baisse-profite-aux-pays-asiatiques.php
Alors que l’avion de combat est sorti des usines Dassault en 1998, il aura fallu attendre 2015 pour voir se conclure les premiers contrats de vente avec l’Egypte (24 appareils) et le Qatar (24 appareils). En septembre 2016, l’Inde a suivi en signant pour l’acquisition de 36 avions.
Si ces chiffres peuvent redonner confiance à l'avionneur français, les 84 promesses d’achat du Rafale font néanmoins pâle figure par exemple face aux 4500 commandes de son concurrent américain le F-16, best-seller mondial de l'aviation de chasse.
Une conjoncture favorable pour de futures ventes
« Pas aussi puissant que les appareils russes, moins furtif que les chasseurs américains » selon le site 20 minutes (1), le Rafale s'est avéré par contre nettement plus fiable que les premiers et nettement moins chers que les seconds (avec des performances en situation de combat ou lors d'exercices multi-latéraux qui ont impressionné à chaque occasion. Le chasseur multi-rôle tricolore est surtout en capacité de répondre à une multitude de missions qui devaient, auparavant, être confiées à plusieurs avions différents. Le Rafale fait la différence sur la polyvalence avec un rapport qualité-prix sans équivalent aujourd'hui.
A ce prodige technologique, s’ajoute un contexte international favorable aux achats de chasseurs. L’insécurité et les déséquilibres de la planète, notamment au Proche-Orient incitent les états à s’équiper militairement. L’industrie française de la défense bénéficie des augmentations des dépenses militaires dans le monde. En 2016, avec 20 milliards d’euros, l’Hexagone battait son nouveau record d’exportations d’armes.
En sus, comme le souligne Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, l’étau de la concurrence se desserre pour le géant français : « au moment où il peut y avoir des difficultés rencontrées par nos concurrents américains, on voit bien que le Rafale (...) continue sa vie (2) ». De plus, l'Eurofighter, concurrent déjà distancé, est au centre d'une enquête parlementaire en Autriche pour fraude présumée.
Enfin, les opérations militaires, en Libye, au Mali, en Irak et en Syrie, ont offert au Rafale une vitrine commerciale démontrant ses atouts performants : le Rafale est aujourd'hui combat-proven sans l'ombre d'une ambiguïté.
Quels besoins militaires pour la Malaisie ?
La Malaisie cherche à remplacer sa flotte de MiG-29 russes (dont la moitié n’est plus en état de voler) par 18 avions de combat. En 2015, suite à une visite du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le gouvernement français avait transmis à la Malaisie une offre en vue de l’acquisition d’appareils.
Au cours du voyage de François Hollande, fin mars 2017, le ministre de la Défense Hishammuddin Hussein a confirmé que le choix de chasseurs se fera entre l’Eurofigther Typhoon construit par BAE Systems et le Rafale.
De son côté la France, croit encore à son étoile. Si« Steve Osborne, directeur des ventes militaires de BAE pour la région Asie-Pacifique, a déclaré que le Typhoon conservait de solides chances de séduire l’Etat malaisien (3) » et que le groupe multinational a dans le passé signé des contrats avec la Malaisie, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, veut croire à la poursuite de « l’effet boule de neige » engagé avec les ventes précédentes. Il ajoute que « la politique française peut plaire à certains qui veulent rester indépendants des Etats-Unis. On peut pas vendre ce genre de matériel s’il n’y a pas de confiance entre deux pays (4) ». Il semblerait cependant, d’après les dires du site La Tribune, que « le Rafale [est] le mieux placé pour remporter une commande de l’armée de l’air malaisienne estimée à plus de deux milliards de dollars (5) ».
Les obstacles à signature du contrat
Ils sont de deux ordres : l’un est politique, l’autre est économique, comme lors de toute vente d'armes.
Concernant le premier, l’agenda des élections bouscule le bon déroulement des discussions. En France, les élections présidentielles et législatives et le probable changement de majorité amènera le futur gouvernement à prendre le temps de la réflexion avant tout accord. De plus, la Malaisie devrait aussi connaitre une période d'élections courant 2018.
La deuxième raison est d’ordre économique. La Malaisie subit, depuis plusieurs années, quelques turbulences économiques. En effet, comme le souligne Le Figaro avec la chute du cours du baril, « les revenus du pétrole [qui] représentent entre 30 et 40% des recettes budgétaires [du pays] (6) » ont largement baissé, entraînant une perte de la valeur du Ringgit par rapport au dollar.
Ces raisons ont poussé le potentiel acquéreur à préciser qu’il faudrait encore au moins deux ans avant qu’une décision ne soit prise. Ce n'est pas forcément grave pour Dassault. L'entreprise est habitué à ce type de délais dans la signature d'un contrat (rappelons nous des péripéties du contrat indien), et de toute façon, les chaines de montage sont déjà occupées pour quelques années.
http://www.20minutes.fr/economie/1930099-20160923-pourquoi-rafale-ancien-avion-maudit-vend-desormais-comme-petits-pains-presque http://www.capital.fr/bourse/actualites/dassault-aviation-trou-d-air-sur-les-jets-mais-le-rafale-pourrait-faire-un-carton-1212419 http://www.capital.fr/bourse/actualites/le-rafale-tient-la-corde-en-malaisie-1215837 http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/rafale-apres-l-inde-la-malaisie-1092703.html http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/rafale-operation-seduction-de-la-france-en-malaisie-673198.html http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/01/07/97002-20150107FILWWW00109-petrole-la-baisse-profite-aux-pays-asiatiques.php