La Chine resserre l’étau militaire autour de Taïwan



Publié par Paul Malo le 4 Aout 2022

Au lendemain de la visite éclair de Nancy Pelosi à Taïwan, la Chine déploie ses forces militaires autour de l'ïle.



Les manœuvres militaires les plus importantes

Jusqu'où les forces militaires chinoises iront-elles ? (Crédit : Pixabay)
"Si la Chine attaque, c'est la fin du monde", a prévenu le 4 août l'ambassadeur de Taïwan en France, sur l'antenne de LCI. La Chine, qui considère Taïwan et Chine continentale comme un seul et même pays, réagit à la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine. Tout autour de l’île, entre blocus et blocage du trafic maritime dans le détroit de Formose, elle a a démarré jeudi 4 août les manœuvres militaires les plus importantes de son histoire autour de l’île. Elles sont censées s’achever ce dimanche.

À seulement 20 kilomètres des côtes taïwanaises, les manœuvres militaires de la Chine ne se soucient guère du concept d'eaux territoriales. La télévision publique chinoise CCTV a précisé que, "pendant cette période, navires et aéronefs ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés". Hélicoptères et avions de chasse ont été déployés dans le détroit de Taïwan. Selon le ministère de la Défense de l'île, onze missiles ont été tirés.

Une crainte de conflit ouvert

Faut-il aller jusqu’à craindre une intervention militaire ? Certes Pékin a jugé que la visite a "affecté gravement le fondement politique des relations sino-américaines, violé gravement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine", dans un communiqué du ministère des affaires étrangères  publié le 2 août. Pour autant, l’invasion immédiate de Taïwan, peuplée de 23 millions d'habitants, demeure peu probable. Selon l'agence officielle Chine Nouvelle, ces exercices militaires visent à simuler un "blocus" de l'île et comprennent "l’assaut de cibles en mer, la frappe de cibles au sol et le contrôle de l'espace aérien".

Dans un communiqué, les membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) ont dit être préoccupés "par l’instabilité internationale et régionale, notamment avec les récents développements dans la région adjacente de l’Asean, qui peuvent mener à de mauvais calculs, à une confrontation sérieuse, à des conflits ouverts, et à des conséquences imprévisibles pour les grandes puissances." Alors que que Xi Jinping a déjà déclaré que la question de Taïwan "ne peut être laissée aux générations futures", la seule vraie question, au fond est "quand ?".







 

Dans la même rubrique :