Quelques chiffres
Luanda, ANGOLA
De ce point de vue, le constat est sans appel : en valeur, la Chine échange 3,5 fois plus que les États-Unis avec l’Afrique (import + export). La Chine exporte 5 fois plus que les États-Unis et importe 2,5 fois plus.
en Mds USD Export Import total Chine 111 75 186 États-Unis 22 29 51 total 133 104 237
Source : tradingeconomics.com – Note : les chiffres des États-Unis datent de 2016, ceux de la Chine de 2015.
Au regard du commerce international chinois, l’Afrique représente 5 %. Pour les États-Unis, ce même indicateur s’élève à 1 %. Si l’on regarde les masses en jeu, on voit que la Chine a des relations fortes avec quelques pays et qu’elle commerce de façon assez soutenue avec un très grand nombre d’entre eux.
Chine exports US exports Chine imports US imports >10 Mds USD AFS, Nigéria, Egypte - AFS (30 Mds)
Angola (16 Mds) - 5 – 10 Mds USD Algérie, Kenya, Ghana - - AFS (7 Mds) 1 – 5 Mds USD 18 AFS, Egypte, Algérie, Nigéria, Maroc, Angola 9 5 500 M – 1Md USD 7 Ghana, Ethiopie, Tunisie 7 3 100 – 500 M USD 14 15 14 15 <100 MUSD 11 32 24 32
Source : tradingeconomics.com – Note : les chiffres des États-Unis datent de 2016, ceux de la Chine de 2015.
En milliards (Mds) ou millions (M) de dollars USD - AFS : Afrique du Sud
Le tableau se lit ainsi : 18 pays reçoivent 1 à 5 milliards de dollars d’exportations en provenance de Chine
Cela dit, il faudrait rentrer dans les détails pour ne pas faire de conclusions hâtives. Ainsi, sur les 75 milliards de dollars d’import, la Chine importe principalement de 4 pays, l’Afrique du Sud, l’Angola et les deux Soudan pour 53 milliards. Dans les 3 derniers cas, il s’agit quasi exclusivement d’importations de pétrole.
Manifestement, la Chine choisit des fournisseurs de matières premières, identifie des marchés pour ses produits d’exportation, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de produits manufacturés et où elle entretient des relations plus développées avec un certain nombre de pays.
en Mds USD Export Import total Chine 111 75 186 États-Unis 22 29 51 total 133 104 237
Source : tradingeconomics.com – Note : les chiffres des États-Unis datent de 2016, ceux de la Chine de 2015.
Au regard du commerce international chinois, l’Afrique représente 5 %. Pour les États-Unis, ce même indicateur s’élève à 1 %. Si l’on regarde les masses en jeu, on voit que la Chine a des relations fortes avec quelques pays et qu’elle commerce de façon assez soutenue avec un très grand nombre d’entre eux.
Chine exports US exports Chine imports US imports >10 Mds USD AFS, Nigéria, Egypte - AFS (30 Mds)
Angola (16 Mds) - 5 – 10 Mds USD Algérie, Kenya, Ghana - - AFS (7 Mds) 1 – 5 Mds USD 18 AFS, Egypte, Algérie, Nigéria, Maroc, Angola 9 5 500 M – 1Md USD 7 Ghana, Ethiopie, Tunisie 7 3 100 – 500 M USD 14 15 14 15 <100 MUSD 11 32 24 32
Source : tradingeconomics.com – Note : les chiffres des États-Unis datent de 2016, ceux de la Chine de 2015.
En milliards (Mds) ou millions (M) de dollars USD - AFS : Afrique du Sud
Le tableau se lit ainsi : 18 pays reçoivent 1 à 5 milliards de dollars d’exportations en provenance de Chine
Cela dit, il faudrait rentrer dans les détails pour ne pas faire de conclusions hâtives. Ainsi, sur les 75 milliards de dollars d’import, la Chine importe principalement de 4 pays, l’Afrique du Sud, l’Angola et les deux Soudan pour 53 milliards. Dans les 3 derniers cas, il s’agit quasi exclusivement d’importations de pétrole.
Manifestement, la Chine choisit des fournisseurs de matières premières, identifie des marchés pour ses produits d’exportation, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de produits manufacturés et où elle entretient des relations plus développées avec un certain nombre de pays.
La présence chinoise est généralement plus diffuse (du commerce avec tous les pays, plus que les États-Unis) et plus concentrée (quelques pays-clés). Il apparaît que les États-Unis sont bien moins présents commercialement que les Chinois en Afrique, et que l’Afrique représente une part tout à fait marginale dans le commerce américain. En somme, les enjeux des États-Unis en Afrique sont probablement d’une autre nature que purement économiques. À ce titre, il ne nous semble pas qu’il y ait de rapport de force économique visible.
En revanche, il nous faut mentionner le cas du Sud-Soudan. Dans un article de 2013 [1] Tchetchoua Tchokonte décrit les actions des États-Unis qui ont conduit à la partition du Soudan. Selon l’auteur, l’enjeu premier est de mettre hors de portée du gouvernement l’accès à la très grande majorité (75 %) des ressources pétrolières qui sont contrôlées par le Soudan d’avant la partition. Sa conclusion est la suivante :
« La guerre secrète américano-chinoise au Soudan constitue un des théâtres sur lesquels l’affrontement de ces deux grandes puissances autour du contrôle et de l’exploitation des matières premières africaine est exacerbé (Tchokonte Severin : 2011). Pour comprendre les raisons de cet affrontement, il est nécessaire d’interroger les enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la nouvelle politique africaine des États-Unis et de la Chine (Fogue Tedom ; 2010 : 255-293). Ce conflit d’intérêt américano-chinois participe de la quête de puissance décisive sur la scène internationale, des nouvelles guerres économiques que se livrent les grandes puissances sur le sol africain depuis la fin de la guerre froide. Le soutien indéfectible de la Chine au régime de Khartoum et la scission du pays survenue en juillet 2011 sont autant d’indices qui permettent d’observer la “guerre secrète” que se livrent ces puissances au Soudan. »
Bref, dans le cas présent, le soutien de la Chine au régime de Khartoum entraîne une réaction des États-Unis qui alimentent la dynamique de scission à l’intérieur du pays par la fourniture d’armes, de matériel, par l’entraînement de troupes. La raison est stratégique, liée à l’énergie.
La Chine commerce ainsi largement avec l’Afrique, elle intervient également dans le financement et le développement d’infrastructures. Cela dit, l’exemple soudanais montre que les Etats-Unis continuent de veiller et peuvent décider d’agir dans un autre registre que le commerce et l’économie.
En revanche, il nous faut mentionner le cas du Sud-Soudan. Dans un article de 2013 [1] Tchetchoua Tchokonte décrit les actions des États-Unis qui ont conduit à la partition du Soudan. Selon l’auteur, l’enjeu premier est de mettre hors de portée du gouvernement l’accès à la très grande majorité (75 %) des ressources pétrolières qui sont contrôlées par le Soudan d’avant la partition. Sa conclusion est la suivante :
« La guerre secrète américano-chinoise au Soudan constitue un des théâtres sur lesquels l’affrontement de ces deux grandes puissances autour du contrôle et de l’exploitation des matières premières africaine est exacerbé (Tchokonte Severin : 2011). Pour comprendre les raisons de cet affrontement, il est nécessaire d’interroger les enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la nouvelle politique africaine des États-Unis et de la Chine (Fogue Tedom ; 2010 : 255-293). Ce conflit d’intérêt américano-chinois participe de la quête de puissance décisive sur la scène internationale, des nouvelles guerres économiques que se livrent les grandes puissances sur le sol africain depuis la fin de la guerre froide. Le soutien indéfectible de la Chine au régime de Khartoum et la scission du pays survenue en juillet 2011 sont autant d’indices qui permettent d’observer la “guerre secrète” que se livrent ces puissances au Soudan. »
Bref, dans le cas présent, le soutien de la Chine au régime de Khartoum entraîne une réaction des États-Unis qui alimentent la dynamique de scission à l’intérieur du pays par la fourniture d’armes, de matériel, par l’entraînement de troupes. La raison est stratégique, liée à l’énergie.
La Chine commerce ainsi largement avec l’Afrique, elle intervient également dans le financement et le développement d’infrastructures. Cela dit, l’exemple soudanais montre que les Etats-Unis continuent de veiller et peuvent décider d’agir dans un autre registre que le commerce et l’économie.