Jean-Bernard Pinatel
Mon Général, dans vos mémoires publiées aux éditions Balland : « L’esprit Guerrier », vous portez témoignage de la face cachée d’évènements que vous avez eu à connaître par vos fonctions. Pourriez-vous citer l’un d’entre eux pour nos lecteurs ?
J’ai derrière moi 31 ans de vie militaire et 31 ans de dirigeant d’entreprise d’intelligence économique. Je vais donc vous citer un événement appartenant à chacune de ces deux périodes de ma vie.
Un des plus récents de ma carrière civile est la contre-enquête sur l’explosion d’AZF que j’ai menée à la demande de TOTAL. Nous avons pu démontrer que l’enquête avait été bâclée et que le procureur de la République ne pouvait affirmer trois jours après l’explosion d’AZF qu’il était sûr à 99% que c’était un accident.
Un plus ancien de ma carrière militaire concerne tout ce qui s’est passé durant le montage de l’opération de la libération des otages de Kolwezi.
Quel est le moment le plus intense de votre carrière militaire ?
Le plus intense de ma carrière militaire s’est passé quand j’avais 21 ans, le 25 février 1961 dans les Aurès en Algérie où avec ma section de 25 hommes j’ai accroché sur le djebel Refaa près de Corneille 120 rebelles. J’ai réussi à repousser plusieurs assauts de leur part avec l’aide des Corsairs de l’aéronavale. J’ai eu entre 9h30 et 18H00 où les premières troupes ont pu nous rejoindre 2 morts et 7 blessés dont moi. Tous ont survécu et nous avons mis hors de combat une quarantaine de rebelles. Nous avons été évacués en hélicoptère vers Batna qu’à partir de minuit quand la zone a été complétement sécurisée. J’ai reçu pour ce fait d’armes une citation à l’ordre de l’armée.
Vous avez eu également une vie civile, comment les deux s’entrecroisent-elles ?
C’est un fait du destin. J’ai quitté l’armée à 50 ans pour accompagner mon épouse atteinte d’un cancer et après son décès j’ai fait une carrière civile pour m’occuper de mes trois jeunes enfants.
Quelle analyse faites-vous, avec votre expérience, de la situation climatique et géopolitique que traverse notre monde ?
Je pense que l’on est à un moment de bascule géopolitique où les BRICS, qui vont être rejoints par d’autres pays, contestent l’impérium anglo-saxons qui a vassalisé l’UE et dont les dirigeants confondent à tort nos intérêts avec ceux des pays anglo-saxons. La guerre en Ukraine est en cela un révélateur tragique. Seuls 33 pays ont voté les sanctions contre la Russie et il y en a encore moins qui les appliquent.
La vocation de l’UE est la Paix et, pour ce faire, d’être un trait-d’union entre l’Ouest et l’Est et donc de tout faire pour trouver une solution qui prend en compte les intérêts des deux parties et, en particulier, le besoin de sécurité de la Russie qui refuse de voir l’OTAN s’installer à ses frontières. Ce n’est pas de contribuer à réinstaller la guerre sur notre continent qui a déjà tant souffert alors que nous avons à faire face aux défis immenses du changement climatique, de l’islam politique et de l’immigration que nous avons contribué à générer en installant le chaos en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique par des interventions militaires dans le sillage des Etats-Unis.
J’ai derrière moi 31 ans de vie militaire et 31 ans de dirigeant d’entreprise d’intelligence économique. Je vais donc vous citer un événement appartenant à chacune de ces deux périodes de ma vie.
Un des plus récents de ma carrière civile est la contre-enquête sur l’explosion d’AZF que j’ai menée à la demande de TOTAL. Nous avons pu démontrer que l’enquête avait été bâclée et que le procureur de la République ne pouvait affirmer trois jours après l’explosion d’AZF qu’il était sûr à 99% que c’était un accident.
Un plus ancien de ma carrière militaire concerne tout ce qui s’est passé durant le montage de l’opération de la libération des otages de Kolwezi.
Quel est le moment le plus intense de votre carrière militaire ?
Le plus intense de ma carrière militaire s’est passé quand j’avais 21 ans, le 25 février 1961 dans les Aurès en Algérie où avec ma section de 25 hommes j’ai accroché sur le djebel Refaa près de Corneille 120 rebelles. J’ai réussi à repousser plusieurs assauts de leur part avec l’aide des Corsairs de l’aéronavale. J’ai eu entre 9h30 et 18H00 où les premières troupes ont pu nous rejoindre 2 morts et 7 blessés dont moi. Tous ont survécu et nous avons mis hors de combat une quarantaine de rebelles. Nous avons été évacués en hélicoptère vers Batna qu’à partir de minuit quand la zone a été complétement sécurisée. J’ai reçu pour ce fait d’armes une citation à l’ordre de l’armée.
Vous avez eu également une vie civile, comment les deux s’entrecroisent-elles ?
C’est un fait du destin. J’ai quitté l’armée à 50 ans pour accompagner mon épouse atteinte d’un cancer et après son décès j’ai fait une carrière civile pour m’occuper de mes trois jeunes enfants.
Quelle analyse faites-vous, avec votre expérience, de la situation climatique et géopolitique que traverse notre monde ?
Je pense que l’on est à un moment de bascule géopolitique où les BRICS, qui vont être rejoints par d’autres pays, contestent l’impérium anglo-saxons qui a vassalisé l’UE et dont les dirigeants confondent à tort nos intérêts avec ceux des pays anglo-saxons. La guerre en Ukraine est en cela un révélateur tragique. Seuls 33 pays ont voté les sanctions contre la Russie et il y en a encore moins qui les appliquent.
La vocation de l’UE est la Paix et, pour ce faire, d’être un trait-d’union entre l’Ouest et l’Est et donc de tout faire pour trouver une solution qui prend en compte les intérêts des deux parties et, en particulier, le besoin de sécurité de la Russie qui refuse de voir l’OTAN s’installer à ses frontières. Ce n’est pas de contribuer à réinstaller la guerre sur notre continent qui a déjà tant souffert alors que nous avons à faire face aux défis immenses du changement climatique, de l’islam politique et de l’immigration que nous avons contribué à générer en installant le chaos en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique par des interventions militaires dans le sillage des Etats-Unis.