Industrie de l'armement : Emmanuel Macron réunit les principaux acteurs à Bergerac



Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 8 Avril 2024

Le président Emmanuel Macron a choisi le site d'Eurenco à Bergerac, un acteur clé dans la fabrication de poudres et explosifs, pour tenir une réunion capitale sur l'économie de guerre. Cette convocation survient dans un contexte où la loi de programmation militaire (LPM) est scrutée sous le prisme des contraintes budgétaires, mettant en lumière la tension entre les ambitions militaires du pays et la réalité économique.



Une reprise symbolique de la production de munitions

Emmanuel Macron Wikipedia
Le choix de Bergerac pour cette réunion n'est pas anodin. Eurenco, le chimiste de l'armement français, y a récemment été désigné pour relancer la production de poudres propulsives, essentielles à la fabrication des obus de 155 mm. Cette décision répond à un besoin urgent de l'Ukraine et symbolise une étape vers la souveraineté et l'autonomie dans le secteur de l'armement. Près de deux décennies après l'arrêt de cette production en France, Eurenco prévoit de produire 1.200 tonnes de poudre par an à partir de 2025, permettant à Nexter de fabriquer 95.000 obus annuellement.

Cette initiative s'inscrit dans un effort plus important de revitalisation de l'industrie d'armement française, soulignant l'importance de l'autosuffisance et de la réactivité dans un contexte géopolitique tendu. La réunion à Bergerac rassemblera les géants de l'armement français (Airbus, Dassault, Thales, et d'autres), illustrant l'engagement du pays à renforcer ses capacités de défense face aux défis actuels.

Des défis budgétaires à surmonter

Cela dit, cette mobilisation survient à un moment où les finances publiques françaises sont sous pression. Le déficit public s'est aggravé, atteignant 5,5% du PIB en 2023, contre les 4,9% prévus. Dans ce contexte, la LPM pourrait être amenée à jouer un rôle d'ajustement budgétaire, suscitant l'inquiétude au sein des forces armées et des industriels de l'armement.

La rencontre de Bergerac se tient également dans l'ombre de récentes critiques d'Emmanuel Macron à l'égard de l'industrie de l'armement, qu'il a exhortée à améliorer sa productivité et à réduire les délais de production. Ces déclarations reflètent la volonté du président de ne plus tolérer de "formes d'engourdissement satisfait" dans un secteur crucial pour la sécurité nationale et internationale.

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