La nouvelle n’a pas fait la Une des journaux, et pourtant. En octobre dernier, soit douze mois après son lancement, le fonds Hy24 a levé 2 milliards d’euros pour développer la filière de l’hydrogène vert, bien au-delà de son objectif initial de 1,8 milliard. Les enjeux sont colossaux, les moyens déployés aussi. Quelque 50 grands investisseurs – industriels et institutionnels, issus de treize pays différents – ont choisi de se lancer dans cette aventure qui pourrait changer la face du XXIe siècle.
Mobiliser les fonds pour l’énergie de demain
« L’importance de cette levée de fonds catalyse la volonté de la communauté industrielle et financière de faire avancer cette technologie rapidement, se félicite Pierre Etienne Franc, co-fondateur et directeur général de Hy24. Avec 2 milliards d’euros d’engagements, ce fonds pourra mobiliser le déploiement de 20 milliards d’euros dans des actifs et projets stratégiques pour l’industrie au cours des six prochaines années. » Les grands noms de l’économie européenne se sont mobilisés : avec, dans l’ordre alphabétique, AirBus, AirLiquide, Axa, Caisse des Dépôts, Allianz, EDF, Enagas, GRTGaz, Lotte Chemical, Plug Power, Société Générale, TotalEnergies ou encore Vinci. Cela démontre, s’il le fallait, le niveau de l’enjeu. L’avenir passera par les infrastructures dédiées à l’hydrogène vert, ou ne passera pas.
Pour réussir cette opération, Hy24 s’est appuyé sur le fonds d’investissement FiveT Hydrogen et sur le fonds de capital-investissement français Ardian, nº1 en Europe dans son domaine. Président du comité exécutif de Hy24 et directeur adjoint d’Ardian Infrastructures, Laurent Fayollas se montre très confiant dans l’avenir, voyant dans la transition énergétique en cours un formidable terreau pour l’innovation et les investissements : « Nous recherchons en permanence à développer davantage de projets à faible impact. Actuellement, nous développons un fonds dédié aux énergies renouvelables. Nous avons par exemple atteint 2 milliards d’euros d’investissements sur le projet Hy24, un pure player sur la fabrication d’hydrogène décarboné. »
Ardian n’en est pas à son coup d’essai : depuis 2008, la stratégie de ce fonds de private equity est entièrement tournée vers la décarbonation des activités humaines, comme le souligne Mathias Burghardt, directeur de l’activité Infrastructure d’Ardian. « Après avoir soutenu le marché des énergies renouvelables en accompagnant le développement d’une capacité de production de chaleur et d’énergie renouvelable de 7,5GW, il nous semblait évident que nous devions jouer un rôle pionnier dans l’hydrogène. Nous sommes persuadés que Hy24 saura jouer un rôle déterminant dans l’accélération du déploiement de l’hydrogène nécessaire à la décarbonation de nos économies. » À l’avenir, tous les secteurs de l’économie seront amenés à changer leur mode de fonctionnement énergétique, et l’hydrogène aura toute sa place dans le futur mix. Y compris dans l’industrie aérienne.
Vers l’avion à hydrogène
En rejoignant Ardian et les principaux investisseurs de Hy24 en juillet 2022, Airbus a lancé un signal fort. Le géant de l’aéronautique considère en effet qu’investir dans l’écosystème susceptible de faire naître la filière de l’hydrogène est stratégique pour l’Europe. « Depuis 2020, Airbus s’est associé à de nombreuses compagnies aériennes, aéroports, fournisseurs d’énergie et partenaires industriels pour développer une approche par étapes de la disponibilité mondiale de l’hydrogène, avance Karine Guenan, vice-présidente de ZeroE System au sein d’Airbus. Rejoindre un fonds de cette ampleur démontre le rôle toujours actif d’Airbus dans les investissements d’infrastructure pour la production, le stockage et la distribution d’hydrogène propre dans le monde entier. » Pour Airbus, l’enjeu est avant tout d’accompagner ce type de projet technique et financier, afin de développer de futurs modes de transports aériens.
Car Airbus ne travaille pas seul. L’avionneur dévoile en permanence de nouvelles avancées pour le futur avion à hydrogène. Trois ans après le lancement du projet ZeroE et de son premier avion à hydrogène 6 places, Airbus vient de dévoiler, en décembre dernier, son concept de moteur à hélice fonctionnant grâce à une pile à hydrogène, en partenariat avec ArianeGroup. L’objectif pour les ingénieurs est de pouvoir commercialiser les premiers avions décarbonés d’ici 2035. « C’est ce type de moteur qui sera monté sur notre A380 d’essai pour de premiers tests en vols, avance Hauke Luedders, chargé des systèmes de propulsion à base de pile à combustible au sein du projet ZeroE. Le véritable moteur sera nettement plus gros, mais son architecture sera globalement la même. » La recherche et le développement continuent – et coûtent cher –, les ingénieurs d’Airbus testant différentes options, comme la combustion directe de l’hydrogène ou l’hybridation d’une pile à hydrogène alimentant un moteur électrique.
Pour Hy24, voir Airbus investir dans son projet est donc, évidemment, un signe de confiance. « Hy24 est très bien positionné pour identifier tous les acteurs, affirme Pierre-Etienne Franc, et accélérer leur collaboration pour le développement des infrastructures nécessaires pour répondre aux besoins des compagnies, en termes de logistique, transport et stockage de l’hydrogène aéronautique. En investissant dans un tel fonds, Airbus contribue à la création de l’écosystème nécessaire à la propulsion hydrogénée du transport aérien. » Mais la partie n’est pas gagnée pour autant pour Hy24 qui, dans les années à venir, va continuer de lever des fonds pour accélérer le développement de la filière hydrogène. Ardian, qui ne cache pas son intérêt pour les investissements liés aux infrastructures vertes – et FiveT Hydrogen n’ont donc probablement pas fini de faire parler d’eux.
Mobiliser les fonds pour l’énergie de demain
« L’importance de cette levée de fonds catalyse la volonté de la communauté industrielle et financière de faire avancer cette technologie rapidement, se félicite Pierre Etienne Franc, co-fondateur et directeur général de Hy24. Avec 2 milliards d’euros d’engagements, ce fonds pourra mobiliser le déploiement de 20 milliards d’euros dans des actifs et projets stratégiques pour l’industrie au cours des six prochaines années. » Les grands noms de l’économie européenne se sont mobilisés : avec, dans l’ordre alphabétique, AirBus, AirLiquide, Axa, Caisse des Dépôts, Allianz, EDF, Enagas, GRTGaz, Lotte Chemical, Plug Power, Société Générale, TotalEnergies ou encore Vinci. Cela démontre, s’il le fallait, le niveau de l’enjeu. L’avenir passera par les infrastructures dédiées à l’hydrogène vert, ou ne passera pas.
Pour réussir cette opération, Hy24 s’est appuyé sur le fonds d’investissement FiveT Hydrogen et sur le fonds de capital-investissement français Ardian, nº1 en Europe dans son domaine. Président du comité exécutif de Hy24 et directeur adjoint d’Ardian Infrastructures, Laurent Fayollas se montre très confiant dans l’avenir, voyant dans la transition énergétique en cours un formidable terreau pour l’innovation et les investissements : « Nous recherchons en permanence à développer davantage de projets à faible impact. Actuellement, nous développons un fonds dédié aux énergies renouvelables. Nous avons par exemple atteint 2 milliards d’euros d’investissements sur le projet Hy24, un pure player sur la fabrication d’hydrogène décarboné. »
Ardian n’en est pas à son coup d’essai : depuis 2008, la stratégie de ce fonds de private equity est entièrement tournée vers la décarbonation des activités humaines, comme le souligne Mathias Burghardt, directeur de l’activité Infrastructure d’Ardian. « Après avoir soutenu le marché des énergies renouvelables en accompagnant le développement d’une capacité de production de chaleur et d’énergie renouvelable de 7,5GW, il nous semblait évident que nous devions jouer un rôle pionnier dans l’hydrogène. Nous sommes persuadés que Hy24 saura jouer un rôle déterminant dans l’accélération du déploiement de l’hydrogène nécessaire à la décarbonation de nos économies. » À l’avenir, tous les secteurs de l’économie seront amenés à changer leur mode de fonctionnement énergétique, et l’hydrogène aura toute sa place dans le futur mix. Y compris dans l’industrie aérienne.
Vers l’avion à hydrogène
En rejoignant Ardian et les principaux investisseurs de Hy24 en juillet 2022, Airbus a lancé un signal fort. Le géant de l’aéronautique considère en effet qu’investir dans l’écosystème susceptible de faire naître la filière de l’hydrogène est stratégique pour l’Europe. « Depuis 2020, Airbus s’est associé à de nombreuses compagnies aériennes, aéroports, fournisseurs d’énergie et partenaires industriels pour développer une approche par étapes de la disponibilité mondiale de l’hydrogène, avance Karine Guenan, vice-présidente de ZeroE System au sein d’Airbus. Rejoindre un fonds de cette ampleur démontre le rôle toujours actif d’Airbus dans les investissements d’infrastructure pour la production, le stockage et la distribution d’hydrogène propre dans le monde entier. » Pour Airbus, l’enjeu est avant tout d’accompagner ce type de projet technique et financier, afin de développer de futurs modes de transports aériens.
Car Airbus ne travaille pas seul. L’avionneur dévoile en permanence de nouvelles avancées pour le futur avion à hydrogène. Trois ans après le lancement du projet ZeroE et de son premier avion à hydrogène 6 places, Airbus vient de dévoiler, en décembre dernier, son concept de moteur à hélice fonctionnant grâce à une pile à hydrogène, en partenariat avec ArianeGroup. L’objectif pour les ingénieurs est de pouvoir commercialiser les premiers avions décarbonés d’ici 2035. « C’est ce type de moteur qui sera monté sur notre A380 d’essai pour de premiers tests en vols, avance Hauke Luedders, chargé des systèmes de propulsion à base de pile à combustible au sein du projet ZeroE. Le véritable moteur sera nettement plus gros, mais son architecture sera globalement la même. » La recherche et le développement continuent – et coûtent cher –, les ingénieurs d’Airbus testant différentes options, comme la combustion directe de l’hydrogène ou l’hybridation d’une pile à hydrogène alimentant un moteur électrique.
Pour Hy24, voir Airbus investir dans son projet est donc, évidemment, un signe de confiance. « Hy24 est très bien positionné pour identifier tous les acteurs, affirme Pierre-Etienne Franc, et accélérer leur collaboration pour le développement des infrastructures nécessaires pour répondre aux besoins des compagnies, en termes de logistique, transport et stockage de l’hydrogène aéronautique. En investissant dans un tel fonds, Airbus contribue à la création de l’écosystème nécessaire à la propulsion hydrogénée du transport aérien. » Mais la partie n’est pas gagnée pour autant pour Hy24 qui, dans les années à venir, va continuer de lever des fonds pour accélérer le développement de la filière hydrogène. Ardian, qui ne cache pas son intérêt pour les investissements liés aux infrastructures vertes – et FiveT Hydrogen n’ont donc probablement pas fini de faire parler d’eux.