Turbine hydrolienne de DCNS-EDF
Les énergies vertes : nouveaux marchés prometteurs
Le dérèglement climatique est en passe de devenir une priorité politique internationale : il s’agit désormais bon gré mal gré de (re)penser le modèle énergétique de demain. Mais selon le rapport que Greenpeace publiait le 21 Septembre 2015, « l'investissement nécessaire » pour parvenir à 100% d'énergies renouvelables « est plus que couvert par les économies futures » (1). Eolien, solaire ou encore hydroélectricité peuvent ainsi se faire la part belle dans un modèle de consommation énergétique encore bien trop gourmand en énergies fossiles. Mais en plus répondre à des impératifs écologiques, une modèle basé sur l’économie verte ouvre la porte à de nouveaux marchés à fort potentiel de croissance.
Le continent africain par exemple, qui compte paradoxalement 600 millions d’habitants quotidiennement privés d’électricité, regorge de ressources pour assurer le bon développement de ces nouveaux marchés de l’énergie. Il ne reste plus qu’à l’investir et c’est par exemple ce qu’a entrepris une entreprise comme Engie, anciennement GDF-Suez. Le taux d’ensoleillement de ces pays est ainsi propice à un développement stable de l’énergie photovoltaïque. Fort de ce constat, Engie Rassembleurs d’Energie a notamment conclu un partenariat d’investissement avec PEG Ghana qui « offre des solutions d’électrification durables et de financement innovantes en proposant des systèmes solaires individuels utilisant la technologie « Pay As You Go » pour les populations non raccordées au réseau électrique. » (2) Engie souscrit au pari de la compétitivité des énergies renouvelables en se développant dans des zones riches en ressources comme l’Inde, le Moyen-Orient et l’Afrique. Dans le cadre de sa stratégie africaine, Engie va d’ailleurs créer au sein de son entreprise une nouvelle entité opérationnelle dédiée à l’Afrique à compter de janvier 2016.
Le développement d’un modèle économique basé sur les énergies vertes offre donc de nouvelles opportunités de marchés. L’entreprise sino-américaine Envision Energy, fournisseur mondial de solutions d'énergies intelligentes, est ainsi parti à la conquête du Mexique, qui représente selon son directeur exécutif Félix Zhang, « l'un des marchés les plus prometteurs (…) dans le secteur de la production d'énergie éolienne au cours de la prochaine décennie, non seulement en raison de la réforme énergétique, mais également de ses ressources éoliennes non exploitées, de ses projets viables et de ses intermédiaires financiers, ainsi que de l'intérêt des investisseurs et prêteurs de capitaux ». (3) Devenues compétitives par rapport aux énergies fossiles, les énergies renouvelables constituent donc une véritable aubaine pour l’indépendance énergétique à l’heure où les Etats entendent œuvrer pour la « décarbonisation » des activités économiques…
Nouveaux marchés, nouveaux emplois
A l’heure du chômage de masse, certaines filières recrutent, et dans des proportions propres à faire rêver bien des gouvernements. Par exemple, selon la deuxième édition de l'Observatoire de l'éolien publiée par France énergie éolienne (FEE), « les emplois dans l'éolien ont progressé de 15% en 2014 par rapport à 2013, représentant 12 520 emplois dans 750 entreprises » (4). FEE explique cela par un « glissement des emplois de l'amont de la filière (développement, -3,5%) vers les activités plus industrielles, comme la fabrication de composants (+25,2%), l'ingénierie et la construction (+33,3%) ». De nouveaux métiers pour lesquelles il faudra aussi créer des formations, pour de nouveaux « produits » qu’il faudra concevoir, produire et entretenir.
De ce constat, le rapport Greenpeace estime qu’un passage à 100% d’énergies renouvelables aboutirait à "la création de millions d'emplois". Le rapport prévoit que d’ici à 2030, compte tenu de leur forte croissance actuelle, le secteur du photovoltaïque pourrait ainsi « employer autant de personnes que l'industrie du charbon aujourd'hui, soit plus de 9,5 millions de salariés » et le secteur éolien employer dix fois plus de personnes. (1) Les énergies vertes seraient-elles la solution miracle qu’attend l’économie du XXIème siècle ?
Miser sur l’énergie renouvelable compétitive implique d’innover en permanence, comme le montre la France qui se lance par exemple dans l’hydrolien ou l’éolien flottant, loin des côtes (5). Mais innover impose d’investir, et c’est précisément là que sont attendus aujourd’hui investisseurs privés et autorités publiques.
A chaque secteur ses besoins
Si des grands groupes comme Engie ont les reins suffisamment solides pour lancer des projets de R&D sur ses seuls fonds propres, qu’en est-il pour des entreprises de plus petite taille ?
SolaireDirect, spécialisée sur le créneau photovoltaïque apparemment si porteur, a été justement racheté par Engie... Comment expliquer cette acquisition ? Tout simplement car « les appels d’offres dans le photovoltaïque devenant de plus en plus importants, la société a besoin d’argent frais. » comme l’expliquait le PDG de SolaireDirect Thierry Lepercq. (6) Ce besoin de fonds de roulement est inhérent à la nature d’un tel secteur. Reposant sur des savoir-faire hautement technologiques, et face à la concurrence chinoise, les entreprises du secteur ont besoin de financements pour améliorer leur compétitivité.
Conscient de la nécessité d’accompagner cette croissance verte sur le long terme, EDF, concurrent d’Engie, soutient de son côté des PME comme Forsee Power. L’entreprise spécialiste en intégration de système de batteries possède un savoir-faire unique en matière de systèmes de stockage énergétique. L’entreprise francilienne est ainsi sollicitée sur de grands projets d’écologie urbaine comme l’électrification durable des transports en commun. C’est pour permettre à l’entreprise de répondre aux demandes dans les meilleurs délais qu’Electranova Capital a investi dans Forsee Power depuis 2013. Forte de ce soutien à l’innovation, Forsee Power a pu acquérir en 2013 l’entreprise Dow Kokam. Une acquisition perçue par Pierre Devillard, Principal à Electranova Capital, comme le moyen de faire « gagner au moins deux ans sur les développements » et de positionner Forsee « comme un leader sur ses marchés ». (7) Ce fond d’investissement souhaite ainsi soutenir « la forte croissance et la volonté d’être un acteur d’envergure internationale » de Forsee Power. (8) Mais les besoins sont encore importants, car comme l’explique le PDG de Forsee Power Christophe Gurtner : « Nous disposons aujourd’hui de moyens de production qui nous permettraient de tripler ou de quadrupler notre chiffre d’affaires. Mais nous considérons qu’à l’échéance de 24 mois, notre croissance sera bien supérieure à cela. » (9) Malgré l’investissement d’Electranova Capital et compte tenu de son potentiel de croissance, Forsee Power se tourne ainsi une nouvelle fois vers les investisseurs via son entrée en Bourse prévue pour 2016.
Les ressources sont là, les marchés exploitables également. Mais il reste possible d’aller plus loin en soutenant la recherche et les entreprises pour façonner l’avenir de l’économie mondiale en même temps que celui de la planète. De nombreux acteurs ont ainsi saisi l’intérêt de la croissance verte et il semblerait que l’on soit en train de passer du discours aux actes. Si les entreprises ont posé la première pierre de l’édifice, leurs efforts sont à encourager pour envisager une transition énergétique qui profitera non seulement à l’environnement mais aussi à l’économie et à l’emploi.
Le dérèglement climatique est en passe de devenir une priorité politique internationale : il s’agit désormais bon gré mal gré de (re)penser le modèle énergétique de demain. Mais selon le rapport que Greenpeace publiait le 21 Septembre 2015, « l'investissement nécessaire » pour parvenir à 100% d'énergies renouvelables « est plus que couvert par les économies futures » (1). Eolien, solaire ou encore hydroélectricité peuvent ainsi se faire la part belle dans un modèle de consommation énergétique encore bien trop gourmand en énergies fossiles. Mais en plus répondre à des impératifs écologiques, une modèle basé sur l’économie verte ouvre la porte à de nouveaux marchés à fort potentiel de croissance.
Le continent africain par exemple, qui compte paradoxalement 600 millions d’habitants quotidiennement privés d’électricité, regorge de ressources pour assurer le bon développement de ces nouveaux marchés de l’énergie. Il ne reste plus qu’à l’investir et c’est par exemple ce qu’a entrepris une entreprise comme Engie, anciennement GDF-Suez. Le taux d’ensoleillement de ces pays est ainsi propice à un développement stable de l’énergie photovoltaïque. Fort de ce constat, Engie Rassembleurs d’Energie a notamment conclu un partenariat d’investissement avec PEG Ghana qui « offre des solutions d’électrification durables et de financement innovantes en proposant des systèmes solaires individuels utilisant la technologie « Pay As You Go » pour les populations non raccordées au réseau électrique. » (2) Engie souscrit au pari de la compétitivité des énergies renouvelables en se développant dans des zones riches en ressources comme l’Inde, le Moyen-Orient et l’Afrique. Dans le cadre de sa stratégie africaine, Engie va d’ailleurs créer au sein de son entreprise une nouvelle entité opérationnelle dédiée à l’Afrique à compter de janvier 2016.
Le développement d’un modèle économique basé sur les énergies vertes offre donc de nouvelles opportunités de marchés. L’entreprise sino-américaine Envision Energy, fournisseur mondial de solutions d'énergies intelligentes, est ainsi parti à la conquête du Mexique, qui représente selon son directeur exécutif Félix Zhang, « l'un des marchés les plus prometteurs (…) dans le secteur de la production d'énergie éolienne au cours de la prochaine décennie, non seulement en raison de la réforme énergétique, mais également de ses ressources éoliennes non exploitées, de ses projets viables et de ses intermédiaires financiers, ainsi que de l'intérêt des investisseurs et prêteurs de capitaux ». (3) Devenues compétitives par rapport aux énergies fossiles, les énergies renouvelables constituent donc une véritable aubaine pour l’indépendance énergétique à l’heure où les Etats entendent œuvrer pour la « décarbonisation » des activités économiques…
Nouveaux marchés, nouveaux emplois
A l’heure du chômage de masse, certaines filières recrutent, et dans des proportions propres à faire rêver bien des gouvernements. Par exemple, selon la deuxième édition de l'Observatoire de l'éolien publiée par France énergie éolienne (FEE), « les emplois dans l'éolien ont progressé de 15% en 2014 par rapport à 2013, représentant 12 520 emplois dans 750 entreprises » (4). FEE explique cela par un « glissement des emplois de l'amont de la filière (développement, -3,5%) vers les activités plus industrielles, comme la fabrication de composants (+25,2%), l'ingénierie et la construction (+33,3%) ». De nouveaux métiers pour lesquelles il faudra aussi créer des formations, pour de nouveaux « produits » qu’il faudra concevoir, produire et entretenir.
De ce constat, le rapport Greenpeace estime qu’un passage à 100% d’énergies renouvelables aboutirait à "la création de millions d'emplois". Le rapport prévoit que d’ici à 2030, compte tenu de leur forte croissance actuelle, le secteur du photovoltaïque pourrait ainsi « employer autant de personnes que l'industrie du charbon aujourd'hui, soit plus de 9,5 millions de salariés » et le secteur éolien employer dix fois plus de personnes. (1) Les énergies vertes seraient-elles la solution miracle qu’attend l’économie du XXIème siècle ?
Miser sur l’énergie renouvelable compétitive implique d’innover en permanence, comme le montre la France qui se lance par exemple dans l’hydrolien ou l’éolien flottant, loin des côtes (5). Mais innover impose d’investir, et c’est précisément là que sont attendus aujourd’hui investisseurs privés et autorités publiques.
A chaque secteur ses besoins
Si des grands groupes comme Engie ont les reins suffisamment solides pour lancer des projets de R&D sur ses seuls fonds propres, qu’en est-il pour des entreprises de plus petite taille ?
SolaireDirect, spécialisée sur le créneau photovoltaïque apparemment si porteur, a été justement racheté par Engie... Comment expliquer cette acquisition ? Tout simplement car « les appels d’offres dans le photovoltaïque devenant de plus en plus importants, la société a besoin d’argent frais. » comme l’expliquait le PDG de SolaireDirect Thierry Lepercq. (6) Ce besoin de fonds de roulement est inhérent à la nature d’un tel secteur. Reposant sur des savoir-faire hautement technologiques, et face à la concurrence chinoise, les entreprises du secteur ont besoin de financements pour améliorer leur compétitivité.
Conscient de la nécessité d’accompagner cette croissance verte sur le long terme, EDF, concurrent d’Engie, soutient de son côté des PME comme Forsee Power. L’entreprise spécialiste en intégration de système de batteries possède un savoir-faire unique en matière de systèmes de stockage énergétique. L’entreprise francilienne est ainsi sollicitée sur de grands projets d’écologie urbaine comme l’électrification durable des transports en commun. C’est pour permettre à l’entreprise de répondre aux demandes dans les meilleurs délais qu’Electranova Capital a investi dans Forsee Power depuis 2013. Forte de ce soutien à l’innovation, Forsee Power a pu acquérir en 2013 l’entreprise Dow Kokam. Une acquisition perçue par Pierre Devillard, Principal à Electranova Capital, comme le moyen de faire « gagner au moins deux ans sur les développements » et de positionner Forsee « comme un leader sur ses marchés ». (7) Ce fond d’investissement souhaite ainsi soutenir « la forte croissance et la volonté d’être un acteur d’envergure internationale » de Forsee Power. (8) Mais les besoins sont encore importants, car comme l’explique le PDG de Forsee Power Christophe Gurtner : « Nous disposons aujourd’hui de moyens de production qui nous permettraient de tripler ou de quadrupler notre chiffre d’affaires. Mais nous considérons qu’à l’échéance de 24 mois, notre croissance sera bien supérieure à cela. » (9) Malgré l’investissement d’Electranova Capital et compte tenu de son potentiel de croissance, Forsee Power se tourne ainsi une nouvelle fois vers les investisseurs via son entrée en Bourse prévue pour 2016.
Les ressources sont là, les marchés exploitables également. Mais il reste possible d’aller plus loin en soutenant la recherche et les entreprises pour façonner l’avenir de l’économie mondiale en même temps que celui de la planète. De nombreux acteurs ont ainsi saisi l’intérêt de la croissance verte et il semblerait que l’on soit en train de passer du discours aux actes. Si les entreprises ont posé la première pierre de l’édifice, leurs efforts sont à encourager pour envisager une transition énergétique qui profitera non seulement à l’environnement mais aussi à l’économie et à l’emploi.
(1)http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/20150921.OBS6219/energies-renouvelables-un-gisement-de-millions-d-emplois-selon-greenpeace.html
(2)http://www.constructioncayola.com/environnement/article/2015/09/23/101804/engie-rassembleurs-energies-poursuit-son-action-afrique.php
(3)http://www.constructioncayola.com/environnement/article/2015/10/16/102223/envision-part-conquete-mexique.php
(4)http://www.batiweb.com/actualites/vie-des-societes/plus-15-demplois-eoliens-sur-le-territoire-francais-en-2014-18-11-2015-27406.html
(5)http://www.usinenouvelle.com/article/les-industriels-partent-a-la-chasse-aux-couts.N345721
(6)http://www.challenges.fr/energie-et-environnement/20151019.CHA0682/comment-cet-homme-a-reussi-a-convertir-engie-au-solaire.html
(7)http://www.fusacq.com/buzz/l-integrateur-de-systemes-de-batteries-forsee-acquiert-dow-kokam-france-a65721.html
(8)http://www.carnetsdubusiness.com/Forsee-Power-Solutions-poursuit-son-developpement-en-s-offrant-Dow-Kokam-France_a646.html
(9)http://www.journaldeleconomie.fr/Christophe-Gurtner-PDG-de-Forsee-Power-les-raisons-de-notre-entree-en-bourse_a2914.html