Stratégies industrielles et visions divergentes
Tous deux font l’objet de comparaisons constantes. Si les deux géants de l’aéronautique possèdent chacun une renommée internationale de haut-vol, celles-ci reposent sur des visions et stratégies industrielles loin d’être similaires. Ainsi, « la fracture industrielle est nette entre les deux constructeurs. » (1) Alors qu’Airbus opte pour un développement international en assemblant ses avions aussi bien à Toulouse qu’à Tianjin ou Hambourg, Boeing assemble pour sa part l’ensemble de ses appareils sur le sol américain à Renton, Everett, et Charleston.
C’est parce que cette concurrence historique a longtemps placé Airbus dans la position de challenger que l’industriel a opté pour la consolidation de ses alliances locales. Comme le commente un expert du secteur, « chez Airbus, cette stratégie de déploiement se trouve dans les gènes. En position de challenger, il sait qu’il ne peut prendre des parts de marché qu’en satisfaisant les clients le plus possible, autrement dit en assurant une présence locale plus forte. » (1)
Des visions de leur développement donc différentes mais qui n'empêchent pourtant pas les deux industriels d'être en concurrence frontale permanente sur le marché de l'aéronautique. Mais en cette fin d'année 2015, où en sont les deux rivaux?
La "guerre" est déclarée
Entre les deux concurrents, la guerre des commandes et des livraisons est déclarée depuis longtemps. Si pour l’instant en 2015 Airbus reste en tête avec 1 007 commandes nettes contre seulement 575 pour Boeing, l’américain vient de montrer que finalement, tout peut encore arriver. Depuis décembre, la plupart des médias encensaient Airbus et son record de 1 000 commandes qui « explosait » ainsi Boeing. Mais peut être a-t-on crié victoire trop vite… Car l’annonce d’une récente commande chinoise de 10 milliards de dollars pour la compagnie américaine réduit de fait l’écart entre les deux leaders. Des inquiétudes à avoir pour Airbus alors que pour Boeing « d’autres grosses annonces pourraient tomber d’ici les résultats commerciaux, début 2016 » ? (2) Si le français tient pour l’instant la distance, il faut malgré tout rester sur ses gardes.
Car, en plus de faire des choix technologiques différents (usages massifs de matériaux composites notamment), Boeing possède un avantage qui est sa position de favoris sur le segment qui rapporte le plus, à savoir le long-courrier. Airbus doit ainsi son avance à la quantité de commandes d’appareils moyen-courrier passées cette année. Mais alors que son premier rival se fait la part belle sur ces parts de marchés rémunératrices, Airbus a quant à lui « connu un véritable trou d’air dans les commandes de long-courriers. L'A380 n'a gagné, à ce jour, aucune nouvelle commande. » (2) Les aléas de ce programme phare d'Airbus en sont peut-être responsables, mais quoi qu'il en soit, le repositionnement sur ce créneau devrait figurer parmi les priorités d'Airbus dans les prochaines années, probablement grâce aux A330 et A350 remotorisés en version Neo (un A380 Neo n'est pour l'instant pas prévu).
Quelles perspectives pour Airbus en 2016 ?
Tom Enders, parton d’Airbus Group, se montre confiant pour l’année 2016. Car fin novembre 2015, la compagnie passait un cap symbolique : celui des «1000 commandes fermes, ce qui est bien supérieur à notre objectif initial d’un ratio commandes/livraisons de 1 pour 1» explique Tom Enders. Ainsi, « le carnet de commande global d'Airbus représente 16.278 avions au 30 novembre (dont 12.390 appareils de la famille A320), ce qui correspond à dix ans de production et signe un nouveau record dans l'industrie aéronautique ». (3) Cette bonne année 2015 et la montée annoncée des programmes A320, A350 et A400M permet au PDG du groupe de se montrer optimiste quant à l’avenir de la compagnie l’année prochaine.
Bien que leurs stratégies divergent, les deux compagnies mondiales ont cependant un atout similaire : celui d’avoir su identifier et se positionner sur les segments porteurs de ce marché en connaissance de leurs points forts. Les deux rivaux sont donc en lice et la compétition devrait redoubler d’intensité d’ici le début de la nouvelle année. Si pour l’instant Airbus se profile comme vainqueur, on voit bien que Boeing entend rivaliser. Dès lors, et ce jusqu’à ce que les résultats commerciaux tombent, rien n’est encore jouer.
http://www.usinenouvelle.com/article/airbus-boeing-le-choc-des-strategies-industrielles.N349291 http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/021567422491-boeing-et-airbus-dans-le-sprint-final-pour-lannee-2015-1185698.php http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/021561617700-le-patron-dairbus-se-montre-optimiste-pour-2016-1184928.php
Tous deux font l’objet de comparaisons constantes. Si les deux géants de l’aéronautique possèdent chacun une renommée internationale de haut-vol, celles-ci reposent sur des visions et stratégies industrielles loin d’être similaires. Ainsi, « la fracture industrielle est nette entre les deux constructeurs. » (1) Alors qu’Airbus opte pour un développement international en assemblant ses avions aussi bien à Toulouse qu’à Tianjin ou Hambourg, Boeing assemble pour sa part l’ensemble de ses appareils sur le sol américain à Renton, Everett, et Charleston.
C’est parce que cette concurrence historique a longtemps placé Airbus dans la position de challenger que l’industriel a opté pour la consolidation de ses alliances locales. Comme le commente un expert du secteur, « chez Airbus, cette stratégie de déploiement se trouve dans les gènes. En position de challenger, il sait qu’il ne peut prendre des parts de marché qu’en satisfaisant les clients le plus possible, autrement dit en assurant une présence locale plus forte. » (1)
Des visions de leur développement donc différentes mais qui n'empêchent pourtant pas les deux industriels d'être en concurrence frontale permanente sur le marché de l'aéronautique. Mais en cette fin d'année 2015, où en sont les deux rivaux?
La "guerre" est déclarée
Entre les deux concurrents, la guerre des commandes et des livraisons est déclarée depuis longtemps. Si pour l’instant en 2015 Airbus reste en tête avec 1 007 commandes nettes contre seulement 575 pour Boeing, l’américain vient de montrer que finalement, tout peut encore arriver. Depuis décembre, la plupart des médias encensaient Airbus et son record de 1 000 commandes qui « explosait » ainsi Boeing. Mais peut être a-t-on crié victoire trop vite… Car l’annonce d’une récente commande chinoise de 10 milliards de dollars pour la compagnie américaine réduit de fait l’écart entre les deux leaders. Des inquiétudes à avoir pour Airbus alors que pour Boeing « d’autres grosses annonces pourraient tomber d’ici les résultats commerciaux, début 2016 » ? (2) Si le français tient pour l’instant la distance, il faut malgré tout rester sur ses gardes.
Car, en plus de faire des choix technologiques différents (usages massifs de matériaux composites notamment), Boeing possède un avantage qui est sa position de favoris sur le segment qui rapporte le plus, à savoir le long-courrier. Airbus doit ainsi son avance à la quantité de commandes d’appareils moyen-courrier passées cette année. Mais alors que son premier rival se fait la part belle sur ces parts de marchés rémunératrices, Airbus a quant à lui « connu un véritable trou d’air dans les commandes de long-courriers. L'A380 n'a gagné, à ce jour, aucune nouvelle commande. » (2) Les aléas de ce programme phare d'Airbus en sont peut-être responsables, mais quoi qu'il en soit, le repositionnement sur ce créneau devrait figurer parmi les priorités d'Airbus dans les prochaines années, probablement grâce aux A330 et A350 remotorisés en version Neo (un A380 Neo n'est pour l'instant pas prévu).
Quelles perspectives pour Airbus en 2016 ?
Tom Enders, parton d’Airbus Group, se montre confiant pour l’année 2016. Car fin novembre 2015, la compagnie passait un cap symbolique : celui des «1000 commandes fermes, ce qui est bien supérieur à notre objectif initial d’un ratio commandes/livraisons de 1 pour 1» explique Tom Enders. Ainsi, « le carnet de commande global d'Airbus représente 16.278 avions au 30 novembre (dont 12.390 appareils de la famille A320), ce qui correspond à dix ans de production et signe un nouveau record dans l'industrie aéronautique ». (3) Cette bonne année 2015 et la montée annoncée des programmes A320, A350 et A400M permet au PDG du groupe de se montrer optimiste quant à l’avenir de la compagnie l’année prochaine.
Bien que leurs stratégies divergent, les deux compagnies mondiales ont cependant un atout similaire : celui d’avoir su identifier et se positionner sur les segments porteurs de ce marché en connaissance de leurs points forts. Les deux rivaux sont donc en lice et la compétition devrait redoubler d’intensité d’ici le début de la nouvelle année. Si pour l’instant Airbus se profile comme vainqueur, on voit bien que Boeing entend rivaliser. Dès lors, et ce jusqu’à ce que les résultats commerciaux tombent, rien n’est encore jouer.
http://www.usinenouvelle.com/article/airbus-boeing-le-choc-des-strategies-industrielles.N349291 http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/021567422491-boeing-et-airbus-dans-le-sprint-final-pour-lannee-2015-1185698.php http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/021561617700-le-patron-dairbus-se-montre-optimiste-pour-2016-1184928.php