Un besoin capital de s'affirmer
Durant le long règne de Kim Il-sung, la Corée du Nord jouit d'une certaine notoriété et reconnaissance internationale, grâce notamment au soutien indéfectible de la Russie et de l'Union soviétique, combiné aux appuis chinois. À la mort du fondateur du régime communiste, nombre d'analystes ont prédit l'effondrement prochain du système nord-coréen. Force est de constater que 17 ans après, l'État le plus isolé et incompris au monde reste toujours en place. Pis, il continue de poser problèmes aux grandes puissances, à commencer par les États-Unis et leurs alliés.
Certes, la Russie a cessé depuis quelques années de protéger la rivale imprévisible de la Corée du Sud. Cette dernière continue néanmoins de bénéficier de l'assistance économique, technologique et militaire de la Chine. Le parrainage de Pékin n'empêche pas pour autant la dictature de Pyongyong de tracer sa propre route sur plusieurs points de sa politique intérieure et ses relations internationales, si toutefois, on peut parler de relations avec l'extérieur.
Car depuis plusieurs décennies, la Corée du Nord s'isole du reste du monde, la faute à une politique ouvertement agressive et hostile envers les puissances étrangères. Les multiples résolutions et condamnations de l'ONU n'arrangent rien à sa situation. Privée de ressources financières étrangères, confinées militairement par le voisin encombrant du sud et les « puissances du mal » emmenées par les États-Unis, la nation de Kim Jong-Un n'a d'autres choix que de jouer la provocation pour faire parler d'elle aux quatre coins du globe. Les évènements survenus fin 2012 jusqu'au début de l'année 2013 montrent jusqu'où les dirigeants nord-coréens peuvent aller pour « intimider » leurs adversaires.
De vraies fausses menaces...
Les provocations nord-coréennes ne datent pas d'hier. Dès la mort de Kim Il-Sung, les leaders suprêmes successifs ont toujours cherché à démontrer au monde entier leur "grandeur » et leur « puissance ». Et quoi de mieux que les essais nucléaires pour prouver à tous ses capacités militaires ? Entre 2006 et 2011, la Corée du Nord procède à des dizaines de lancements de fusées de moyenne ou longue portée, auxquels s'ajoutent des essais nucléaires sous-terrains. Non contente des résultats, la nation de Kim Jong-Un réalise à nouveau le lancement d'une fusée longue portée Unha-3 le 12 décembre 2012, une manoeuvre qui lui a valu de nouvelles sanctions des Nations-Unies... et une réprimande verbale de son allié chinois.
L'opération en soi ne représente nullement une menace pour la sécurité des pays riverains. Ce tour de force a toutefois le mérite de rappeler au monde entier l'existence de cet État « voyou » de 24 millions d'habitants. Les réactions des adversaires de Pyongyong semblent d'ailleurs montrer à quel point ils prennent au sérieux la menace nord-coréenne. Le Japon et la Corée du Sud ont relevé d'un cran leur niveau d'alerte anti-nucléaire. En même temps, les États-Unis ont déployé de nouveaux systèmes de détection radar au large des côtes de la péninsule coréenne.
La Corée du Nord effectue un nouvel essai nucléaire le 12 février 2013. Sauf que cette fois-ci, la communauté internationale réagit autrement. Outre le renforcement de l'embargo sur l'importation du pays, les États-Unis envoient sur place un de leurs destroyers dernier cri et placent en alerte maximale leur troupe basée en Corée du Sud et au Japon. La Chine, jusqu'alors permissive, finit par blâmer sa protégée et lui demande de cesser toute provocation. En réponse, Kim Jong-Un menace d'appuyer sur le bouton rouge et positionne des lanceurs de missiles sur les côtes est du pays. Il va même jusqu'à fermer le complexe industriel de Kaesong, l'un des rares pourvoyeurs en devises de la nation. Et pourtant, durant cette période de fortes tensions, tout le monde ou presque sait que Kim Jong-Un n'oserait jamais franchir la ligne rouge de l'attaque directe.
et... des discussions en coulisse
Certes, la Corée du Nord a officiellement interrompu toutes discussions avec sa voisine du Sud après la fermeture du complexe de Kaesong et l'expulsion des ressortissants sud-coréens qui y travaillent. Ses diplomates n'ont pourtant jamais travaillé en coulisse, d'abord pour apaiser la situation dans la péninsule et ses alentours. Une guerre ouverte dans la région ne représente en effet aucun intérêt pour Pyongyong. D'abord, le régime communiste n'a aucune garantie, voire même aucune chance, de sortir vainqueur d'un conflit armé avec les États-Unis. Même avec l'appui de la Chine, ce qui serait improbable vu l'interdépendance sino-américaine, l'issue d'une telle guerre reste incertaine. Dans tous les cas, une expédition militaire infligerait à coup sûr de sérieuses pertes au régime nord-coréen. D'où son entêtement à poursuivre les discussions en cachette. Plusieurs sources ont confirmé la tenue de réunion secrète entre de hauts responsables américains et des émissaires nord-coréens en Chine, quelques semaines après l'essai nucléaire de février. Les États-Unis ont par ailleurs appelé à plusieurs reprises leur « allié » chinois à montrer plus de fermeté envers la Corée du Nord, des appels qui ne sont certainement pas restés sans réponses de la part de Pékin. Sur le terrain, la situation est redevenue presque normale après la fin des exercices conjoints de l'Armée américaine et des forces sud-coréennes en mai. Pyongyong cherche même à relancer les négociations officielles avec Washington depuis fin juin 2013.
Durant le long règne de Kim Il-sung, la Corée du Nord jouit d'une certaine notoriété et reconnaissance internationale, grâce notamment au soutien indéfectible de la Russie et de l'Union soviétique, combiné aux appuis chinois. À la mort du fondateur du régime communiste, nombre d'analystes ont prédit l'effondrement prochain du système nord-coréen. Force est de constater que 17 ans après, l'État le plus isolé et incompris au monde reste toujours en place. Pis, il continue de poser problèmes aux grandes puissances, à commencer par les États-Unis et leurs alliés.
Certes, la Russie a cessé depuis quelques années de protéger la rivale imprévisible de la Corée du Sud. Cette dernière continue néanmoins de bénéficier de l'assistance économique, technologique et militaire de la Chine. Le parrainage de Pékin n'empêche pas pour autant la dictature de Pyongyong de tracer sa propre route sur plusieurs points de sa politique intérieure et ses relations internationales, si toutefois, on peut parler de relations avec l'extérieur.
Car depuis plusieurs décennies, la Corée du Nord s'isole du reste du monde, la faute à une politique ouvertement agressive et hostile envers les puissances étrangères. Les multiples résolutions et condamnations de l'ONU n'arrangent rien à sa situation. Privée de ressources financières étrangères, confinées militairement par le voisin encombrant du sud et les « puissances du mal » emmenées par les États-Unis, la nation de Kim Jong-Un n'a d'autres choix que de jouer la provocation pour faire parler d'elle aux quatre coins du globe. Les évènements survenus fin 2012 jusqu'au début de l'année 2013 montrent jusqu'où les dirigeants nord-coréens peuvent aller pour « intimider » leurs adversaires.
De vraies fausses menaces...
Les provocations nord-coréennes ne datent pas d'hier. Dès la mort de Kim Il-Sung, les leaders suprêmes successifs ont toujours cherché à démontrer au monde entier leur "grandeur » et leur « puissance ». Et quoi de mieux que les essais nucléaires pour prouver à tous ses capacités militaires ? Entre 2006 et 2011, la Corée du Nord procède à des dizaines de lancements de fusées de moyenne ou longue portée, auxquels s'ajoutent des essais nucléaires sous-terrains. Non contente des résultats, la nation de Kim Jong-Un réalise à nouveau le lancement d'une fusée longue portée Unha-3 le 12 décembre 2012, une manoeuvre qui lui a valu de nouvelles sanctions des Nations-Unies... et une réprimande verbale de son allié chinois.
L'opération en soi ne représente nullement une menace pour la sécurité des pays riverains. Ce tour de force a toutefois le mérite de rappeler au monde entier l'existence de cet État « voyou » de 24 millions d'habitants. Les réactions des adversaires de Pyongyong semblent d'ailleurs montrer à quel point ils prennent au sérieux la menace nord-coréenne. Le Japon et la Corée du Sud ont relevé d'un cran leur niveau d'alerte anti-nucléaire. En même temps, les États-Unis ont déployé de nouveaux systèmes de détection radar au large des côtes de la péninsule coréenne.
La Corée du Nord effectue un nouvel essai nucléaire le 12 février 2013. Sauf que cette fois-ci, la communauté internationale réagit autrement. Outre le renforcement de l'embargo sur l'importation du pays, les États-Unis envoient sur place un de leurs destroyers dernier cri et placent en alerte maximale leur troupe basée en Corée du Sud et au Japon. La Chine, jusqu'alors permissive, finit par blâmer sa protégée et lui demande de cesser toute provocation. En réponse, Kim Jong-Un menace d'appuyer sur le bouton rouge et positionne des lanceurs de missiles sur les côtes est du pays. Il va même jusqu'à fermer le complexe industriel de Kaesong, l'un des rares pourvoyeurs en devises de la nation. Et pourtant, durant cette période de fortes tensions, tout le monde ou presque sait que Kim Jong-Un n'oserait jamais franchir la ligne rouge de l'attaque directe.
et... des discussions en coulisse
Certes, la Corée du Nord a officiellement interrompu toutes discussions avec sa voisine du Sud après la fermeture du complexe de Kaesong et l'expulsion des ressortissants sud-coréens qui y travaillent. Ses diplomates n'ont pourtant jamais travaillé en coulisse, d'abord pour apaiser la situation dans la péninsule et ses alentours. Une guerre ouverte dans la région ne représente en effet aucun intérêt pour Pyongyong. D'abord, le régime communiste n'a aucune garantie, voire même aucune chance, de sortir vainqueur d'un conflit armé avec les États-Unis. Même avec l'appui de la Chine, ce qui serait improbable vu l'interdépendance sino-américaine, l'issue d'une telle guerre reste incertaine. Dans tous les cas, une expédition militaire infligerait à coup sûr de sérieuses pertes au régime nord-coréen. D'où son entêtement à poursuivre les discussions en cachette. Plusieurs sources ont confirmé la tenue de réunion secrète entre de hauts responsables américains et des émissaires nord-coréens en Chine, quelques semaines après l'essai nucléaire de février. Les États-Unis ont par ailleurs appelé à plusieurs reprises leur « allié » chinois à montrer plus de fermeté envers la Corée du Nord, des appels qui ne sont certainement pas restés sans réponses de la part de Pékin. Sur le terrain, la situation est redevenue presque normale après la fin des exercices conjoints de l'Armée américaine et des forces sud-coréennes en mai. Pyongyong cherche même à relancer les négociations officielles avec Washington depuis fin juin 2013.