Tallinn, capitale de l'Estonie (licence Creative Commons)
L’ère soviétique totalement dépassée par Internet et ses usages
Non, le niveau de vie d’un Estonien n’est pas encore celui d’un Français ou d’un Allemand, et la qualité des infrastructures n’est pas encore comparable. Mais, effets induits d’une construction européenne qui a tout de même quelques bons côtés, les écarts se réduisent à grande vitesse. Les clichés ont pourtant la vie dure, et le mur a beau être tombé depuis près de 25 ans, l’image des pays de l’Est se décline encore en nuances de gris. Mais après des années de vie austère sous l’époque soviétique, rien de plus normal que de voir des populations libérées d’un joug pesant s’offrir ce que nos sociétés proposent de mieux.
Dans un pays où la liberté d’expression et de circulation a été sévèrement encadrée pendant des décennies, il n’est pas surprenant que l’intérêt des Estoniens se soit porté en premier lieu sur les moyens de communication. Symbole d’une liberté de mouvement retrouvée, la compagnie maritime estonienne Tallink a été fondée dès 1989, date des premières fissures dans les murs entre l’Est et l’Ouest. Il s’agit d’une coentreprise entre la Finlande et la Russie, destinée avant tout au transport de personnes et de marchandises entre les pays baltes et les pays scandinaves. Logiciel Internet de communication et téléphonie gratuit, Skype a ainsi une origine estonienne. Veljo Haamer, responsable du développement de l’Internet sans fil en Estonie ira jusqu’à dire qu’en Estonie, « Internet, c’est désormais aussi indispensable que l’électricité ».
Pays phare du vote électronique, la jeune démocratie semble avoir des leçons à donner au Vieux Continent, et se rêve en « Silicon Valley de la Baltique ». Start-up innovante dans le domaine des réseaux sociaux, Grabcad a récemment rejoint le panthéon des success-stories estoniennes, avec le surnom de « Facebook des ingénieurs ». Du fait d’une formation très poussée dans tous les domaines attenant à l’informatique, le niveau de compétences commence à attirer non seulement les talents étrangers, mais aussi certaines succursales informatiques de grandes institutions, comme celle de la SwedBank. Menacée par la Russie, l’Estonie accueille même sur son sol le centre de recherche en cyber-défense de l’OTAN.
Des infrastructures nationales en reconstruction
Plus que sur le réseau Internet et ses usages, c’est bien sur les infrastructures que L’Estonie est encore vulnérable, avec quelques problèmes urgents à résoudre. Selon une enquête de l’OCDE, « en Estonie, 77 % de la population se dit satisfaite de son logement, contre 87 % en moyenne dans la zone OCDE ». De même seule « 70% de la population se dit satisfaite de la qualité de l’eau. À en juger par ce chiffre, largement inférieur à la moyenne de 85 % pour l’ensemble de l’OCDE, l’Estonie se heurte à certaines difficultés dans l’acheminement d’une eau de qualité jusqu’à ses citoyens ». La très grande publicité donnée aux nouvelles technologies ne doit pas faire oublier la vétusté de certaines installations et les dangers induits pour l’environnement. Soucieuse de réhabiliter un patrimoine d’infrastructures vieillissantes, car datant de l’époque soviétique, l’Estonie fait tout pour attirer les investisseurs et les entreprises de haute technologie étrangère, notamment grâce à un environnement fiscal et réglementaire incitatifs.
La Suisse a été parmi les premiers pays à mettre en place des partenariats avec l’Estonie suite à son entrée dans l’Union Européenne. Elle finance par exemple à hauteur de 15 millions de francs suisses (12,3 millions d’euros) plusieurs projets de surveillance de l’environnement via des laboratoires d’analyses, et d’efficiences énergétique fondée sur les énergies renouvelables. Le groupe Suisse ABB s’est également introduit sur ce marché en faisant de l’Estonie le premier pays au monde à disposer d’un réseau complet de bornes de rechargement pour véhicules électriques. Profitant de l’avantage d’un l’avantage d’un pays de faible superficie et peu peuplée, le leader suisse des technologies de l’énergie a fait de l’Estonie le premier pays véritablement adapté à l’usage massif de véhicules électriques. Schneider Electric, spécialiste mondial de la gestion de l'énergie, s’est également engouffré sur ce créneau de la voiture électrique en concluant un partenariat avec l’opérateur télécom estonien EMT. Cet accord inclut l’installation ‘une partie de l’infrastructure de charge et permettra de développer des solutions techniques pour le paiement des services de recharge et de gestion énergétique.
Concernant la production énergétique à partir d’énergies renouvelables, c’est vers la France que s’est tournée l’Estonie au travers de l’entreprise CNIM. Le spécialiste français des centrales de valorisation énergétique a répondu à l’appétit des estoniens pour les technologies de pointe qu’il propose. Implanté précocement dans le pays, cette ETI française de l’énergie (elle participe par ailleurs à la conception du réacteur à fusion ITER, à Cadarache) travaille avec Eesti Energia à la réalisation de l’unité d’incinération d’Iru, entre la capital Tallinn et Maardu, plus à l’Est. Fonctionnant selon le principe de la cogénération, cette centrale de valorisation fournit électricité et chaleur aux réseaux de chauffage des deux villes : 220 000 tonnes de déchets brûlés par an fourniront ainsi 190MW d’électricité et 648MW de chaleur. LAB, filiale de CNIM spécialisée dans le retraitement des fumées, permet aux estoniens de disposer aussi d’une usine satisfaisant aux règlementations anti-pollution draconiennes des pays baltes, soucieux de laver leur image d’ex-républiques soviétique.
La préservation de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie restent des priorités pour un gouvernement, qui ne souhaite pas voir partir une partie de sa population de 1,3 millions d’habitants vers les pays d’Europe de l’Ouest ou plus loin. Le dynamisme de la jeune République et son goût pour l’innovation technologique sont pourtant devenus un sérieux frein aux envies d’expatriation de la jeunesse estonienne.
Non, le niveau de vie d’un Estonien n’est pas encore celui d’un Français ou d’un Allemand, et la qualité des infrastructures n’est pas encore comparable. Mais, effets induits d’une construction européenne qui a tout de même quelques bons côtés, les écarts se réduisent à grande vitesse. Les clichés ont pourtant la vie dure, et le mur a beau être tombé depuis près de 25 ans, l’image des pays de l’Est se décline encore en nuances de gris. Mais après des années de vie austère sous l’époque soviétique, rien de plus normal que de voir des populations libérées d’un joug pesant s’offrir ce que nos sociétés proposent de mieux.
Dans un pays où la liberté d’expression et de circulation a été sévèrement encadrée pendant des décennies, il n’est pas surprenant que l’intérêt des Estoniens se soit porté en premier lieu sur les moyens de communication. Symbole d’une liberté de mouvement retrouvée, la compagnie maritime estonienne Tallink a été fondée dès 1989, date des premières fissures dans les murs entre l’Est et l’Ouest. Il s’agit d’une coentreprise entre la Finlande et la Russie, destinée avant tout au transport de personnes et de marchandises entre les pays baltes et les pays scandinaves. Logiciel Internet de communication et téléphonie gratuit, Skype a ainsi une origine estonienne. Veljo Haamer, responsable du développement de l’Internet sans fil en Estonie ira jusqu’à dire qu’en Estonie, « Internet, c’est désormais aussi indispensable que l’électricité ».
Pays phare du vote électronique, la jeune démocratie semble avoir des leçons à donner au Vieux Continent, et se rêve en « Silicon Valley de la Baltique ». Start-up innovante dans le domaine des réseaux sociaux, Grabcad a récemment rejoint le panthéon des success-stories estoniennes, avec le surnom de « Facebook des ingénieurs ». Du fait d’une formation très poussée dans tous les domaines attenant à l’informatique, le niveau de compétences commence à attirer non seulement les talents étrangers, mais aussi certaines succursales informatiques de grandes institutions, comme celle de la SwedBank. Menacée par la Russie, l’Estonie accueille même sur son sol le centre de recherche en cyber-défense de l’OTAN.
Des infrastructures nationales en reconstruction
Plus que sur le réseau Internet et ses usages, c’est bien sur les infrastructures que L’Estonie est encore vulnérable, avec quelques problèmes urgents à résoudre. Selon une enquête de l’OCDE, « en Estonie, 77 % de la population se dit satisfaite de son logement, contre 87 % en moyenne dans la zone OCDE ». De même seule « 70% de la population se dit satisfaite de la qualité de l’eau. À en juger par ce chiffre, largement inférieur à la moyenne de 85 % pour l’ensemble de l’OCDE, l’Estonie se heurte à certaines difficultés dans l’acheminement d’une eau de qualité jusqu’à ses citoyens ». La très grande publicité donnée aux nouvelles technologies ne doit pas faire oublier la vétusté de certaines installations et les dangers induits pour l’environnement. Soucieuse de réhabiliter un patrimoine d’infrastructures vieillissantes, car datant de l’époque soviétique, l’Estonie fait tout pour attirer les investisseurs et les entreprises de haute technologie étrangère, notamment grâce à un environnement fiscal et réglementaire incitatifs.
La Suisse a été parmi les premiers pays à mettre en place des partenariats avec l’Estonie suite à son entrée dans l’Union Européenne. Elle finance par exemple à hauteur de 15 millions de francs suisses (12,3 millions d’euros) plusieurs projets de surveillance de l’environnement via des laboratoires d’analyses, et d’efficiences énergétique fondée sur les énergies renouvelables. Le groupe Suisse ABB s’est également introduit sur ce marché en faisant de l’Estonie le premier pays au monde à disposer d’un réseau complet de bornes de rechargement pour véhicules électriques. Profitant de l’avantage d’un l’avantage d’un pays de faible superficie et peu peuplée, le leader suisse des technologies de l’énergie a fait de l’Estonie le premier pays véritablement adapté à l’usage massif de véhicules électriques. Schneider Electric, spécialiste mondial de la gestion de l'énergie, s’est également engouffré sur ce créneau de la voiture électrique en concluant un partenariat avec l’opérateur télécom estonien EMT. Cet accord inclut l’installation ‘une partie de l’infrastructure de charge et permettra de développer des solutions techniques pour le paiement des services de recharge et de gestion énergétique.
Concernant la production énergétique à partir d’énergies renouvelables, c’est vers la France que s’est tournée l’Estonie au travers de l’entreprise CNIM. Le spécialiste français des centrales de valorisation énergétique a répondu à l’appétit des estoniens pour les technologies de pointe qu’il propose. Implanté précocement dans le pays, cette ETI française de l’énergie (elle participe par ailleurs à la conception du réacteur à fusion ITER, à Cadarache) travaille avec Eesti Energia à la réalisation de l’unité d’incinération d’Iru, entre la capital Tallinn et Maardu, plus à l’Est. Fonctionnant selon le principe de la cogénération, cette centrale de valorisation fournit électricité et chaleur aux réseaux de chauffage des deux villes : 220 000 tonnes de déchets brûlés par an fourniront ainsi 190MW d’électricité et 648MW de chaleur. LAB, filiale de CNIM spécialisée dans le retraitement des fumées, permet aux estoniens de disposer aussi d’une usine satisfaisant aux règlementations anti-pollution draconiennes des pays baltes, soucieux de laver leur image d’ex-républiques soviétique.
La préservation de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie restent des priorités pour un gouvernement, qui ne souhaite pas voir partir une partie de sa population de 1,3 millions d’habitants vers les pays d’Europe de l’Ouest ou plus loin. Le dynamisme de la jeune République et son goût pour l’innovation technologique sont pourtant devenus un sérieux frein aux envies d’expatriation de la jeunesse estonienne.